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DOSSIER - Les jeux vidéo et le cinéma

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Deux médias intimement liés depuis des années, avec leurs échecs, leurs succès, mais surtout leurs héritages. Un long dossier pour comprendre les nombreux liens entre les jeux vidéo et le cinéma.

Si la plupart de ces adaptations sont considérées comme moyennes, voire correctes, certains rares films sont applaudis par les joueurs. Ce fût le cas avec Silent Hill, réalisé par Christophe Gans en 2006. Basé sur le jeu vidéo éponyme de Konami, le film suit l'aventure de Rose à la recherche de sa fille adoptive, Sharon, dans la ville de Silent Hill. De son côté, son mari Christopher va découvrir les origines de son enfant. L'histoire reprend directement celle du premier jeu, malgré quelques changements, notamment le héros du jeu, Harry Mason, qui devient ici une femme, Rose Da Silva.

Siren_Movie_ShotPour prouver sa bonne fois envers le projet, Christophe Gans envoya une vidéo à Konami, éditeur et développeur du jeu, expliquant sa volonté de réaliser le film et sa vision artistique du projet. Le réalisateur s'inspire de l'histoire du premier titre, mais choisit l'esthétique visuelle du second opus, ainsi que la mise en scène de Silent Hill 4: The Room, très orchestrée. Ainsi, Christophe Gans rassure les fans en montrant qu'il est un vrai joueur et affiche un réel intérêt à reproduire l'esthétique si particulière du jeu vidéo dans un long-métrage.

En ayant rédigé le scénario, Roger Avary (coscénariste de Pulp Fiction) insista sur l'isolement de Rose dans la ville oppressante de Silent Hill, tout comme il en est question dans le jeu. Malheureusement, les producteurs voyant le grand nombre de femmes à l'écran (trois personnages féminins sont récurrents dans le film), ils imposèrent la mise en place d'un rôle masculin. C'est ainsi que l'histoire de Christopher Da Silva (joué par Sean Bean) fut couchée sur papier. Cependant, ses nombreux passages à l'écran cassent le rythme du récit et font sortir le spectateur de l'ambiance angoissante de Silent Hill. Le père de famille enquête en effet de son côté sur les origines de sa fille, notamment à l'orphelinat. Alors que le spectateur s'attache émotionnellement au personnage de Sharon, jeune femme en détresse ayant perdu sa fille dans une ville fantôme, les séquences avec Christopher le coupent dans cette tension.

silenthill-19Cette entorse au jeu original sera d'ailleurs le seul point négatif relevé par les joueurs. Le film respecte malgré tout ce qui fait le succès des jeux vidéo. Le titre possède en effet plusieurs éléments oppressants, comme le brouillard enveloppant la ville sans interruption, ou les murs qui se ternissent, se rouillent, lorsque la dimension maléfique de la ville refait surface. Ces éléments sont présents dans le film, et de très bonne qualité, grâce au travail remarquable du directeur de la photographie Dan Laustsen, qui jouait aux jeux avec Christophe Gans pour s’imprégner de l'univers. L'histoire aussi reprend beaucoup d'éléments du jeu vidéo, comme la petite fille attirée inexorablement vers Silent Hill, la secte qui vit en ville, et même certains décors comme l'hôtel ou l'église. Comme pour parfaire l'adaptation, c'est le compositeur du jeu original Akira Yamaoka qui est chargé de créer les musiques du film. Ainsi, le compositeur reprend la plupart des thèmes qu'il avait composés pour le jeu, au plus grand plaisir des fans.

Christophe Gans prouve aux joueurs du monde entier qu'une adaptation au cinéma d'un jeu vidéo peut être aussi de qualité, que ce soit du point de vue de la narration, de la mise en scène, comme de la photographie. Le film est encore considéré aujourd'hui comme la meilleure adaptation d'un jeu vidéo, aucun film n'ayant réussi à retrouver cette sensibilité artistique, même pas sa suite, Silent Hill: Revelation 3D, sortie en 2012 mais cette fois-ci réalisée par Michael J. Bassett.

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Le second film n'est malheureusement pas à la hauteur de l'original.

Commenter 18 commentaires

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Molto
Très beau dossier en effet, je tiens juste a interrompre ma lecture, pour signaler que l'inventeur du "mocap" en jeux vidéos, était, il me semble, Prince of Persia, en 1989, et pas FIFA ou je ne sais quelle abomination ;)
Très bon jeu par ailleurs, et merveilleuse image du die&retry, massacré au cinéma, bien plus tard ;)
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Near
Une penséé pour le ou les correcteur(s) qui ont corrigés ce dossier. :mrgreen:

Je me ferai une pause lecture cette après-midi pour lire tout cela Clint008. J'ai parcouru les pages et j'ai repéré des films qui ont traumatisé mon enfance. :lol:
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Mykkoo
Très bon dossier, qui me rappelle un peu un autre ex-chroniqueur d'un site concurrent, agréable à lire et qui retranscrit bien ce qu'on peut ressentir devant Super Mario Bros et Street Fighter (les autres, je ne les ai pas regardé).

Merci :D
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