Deux médias intimement liés depuis des années, avec leurs échecs, leurs succès, mais surtout leurs héritages. Un long dossier pour comprendre les nombreux liens entre les jeux vidéo et le cinéma.
Vous le savez, le cinéma et le jeu vidéo sont des médias en constante évolution, s'inspirant l'un de l'autre, aussi bien en matière de narration qu'avec l'arrivée des nouvelles technologies. Leur rencontre la plus marquante eu lieu en 1982, avec Tron. En plus d'utiliser pour la première fois un ordinateur pour retoucher des séquences, le film de Steven Lisberger ouvrit le monde du cinéma à un nouveau loisir, le jeu vidéo. Le film suit l'aventure d'un développeur enfermé dans le code de son propre jeu et se voit contraint d'affronter une I.A maléfique. Preuve de l'avancée fulgurante de la technologie au cinéma, lors de la cérémonie des Oscars, les juges crièrent à la supercherie car une grande partie des effets visuels avaient été réalisés par ordinateur, refusant donc de donner le prix au film. En 2014, ce fût Gravity d'Alfonso Cuarón qui remporta ce prix, c'est dire si les mœurs ont bien changé.
Depuis plus de 40 ans, dès l'arrivée des premières consoles, les éditeurs de jeux vidéo développent des licences cinématographiques sur les consoles de jeux. À l'époque, chaque grande saga eut le droit à son adaptation sur consoles de salon, de Batman à La Famille Adams en passant par Indiana Jones. Cependant, la qualité fut rarement au rendez-vous, notamment à cause de la rapidité du temps de développement, très court, pour coïncider avec la sortie des films sur grand écran. L'échec critique et commercial du jeu E.T l'Extra-Terrestre est d'ailleurs la cause du krach boursier du jeu vidéo de 1983 et de l’effondrement d'Atari, l’éditeur du jeu, l'année suivante. La société réussit à survivre tant bien que mal face à la croissance de Nintendo et de sa console fétiche, la NES, qui envahit rapidement le territoire américain. Au final, cette courte crise s'achève sur le lancement du jeu Super Mario Bros. en 1985, mais provoqua un bouleversement dans le commerce vidéoludique, comme le contrôle total de la fabrication des cartouches de jeux par les fabricants de consoles. Eh oui, avant, les développeurs pouvaient sortir n'importe quel jeu sur une console.
Par ailleurs, depuis le début des années 90, la tendance marche aussi dans l'autre sens : les studios de cinéma produisent des films dont la licence existe déjà sur console, le premier de ce genre étant Super Mario Bros. de Rocky Morton et Annabel Jankel, en 1993. Inspiré du jeu vidéo éponyme, le film raconte les aventures de deux plombiers, Mario et son frère Luigi, transportés dans un monde parallèle pour sauver la princesse Daisy des griffes du terrible Koopa, dictateur régnant sur un peuple de dinosaures. Malgré le casting efficace sur le papier (les regrettés Bob Hoskins et Dennis Hopper) et les nombreuses références au jeu vidéo original, le succès n'est pas au rendez-vous vis-à-vis du public, et encore moins des critiques. Le film note en effet un déficit de 20 000 000 $. Mais ce n'est pas pour autant que les producteurs ont cessé de produire ces adaptations dites live au cinéma. Aujourd'hui encore, les salles obscures accueillent des films comme Need for Speed, Silent Hill: Revelation 3D et Warcraft en 2016.
Commenter 18 commentaires
Très bon jeu par ailleurs, et merveilleuse image du die&retry, massacré au cinéma, bien plus tard
Ce mec est un réalisateur tellement mauvais qu'il en est culte!
Je me ferai une pause lecture cette après-midi pour lire tout cela Clint008. J'ai parcouru les pages et j'ai repéré des films qui ont traumatisé mon enfance.
Merci
il me semble qu'il manque l'œuvre d'art " Double dragon " dans le dossier
Bravo !
Merci, j'ai tout corrigé en une soirée