Deux médias intimement liés depuis des années, avec leurs échecs, leurs succès, mais surtout leurs héritages. Un long dossier pour comprendre les nombreux liens entre les jeux vidéo et le cinéma.
Les deux médias ont un point en commun, ils sont toujours à la recherche de nouvelles technologies. Les modes de prise de vue et d'enregistrement évoluant rapidement, on a pu voir apparaître la capture de mouvements, ou MoCap. Cette technologie permet d'enregistrer les mouvements d'un objet ou d'un acteur pour les retravailler sur un ordinateur. Elle a été popularisée auprès du grand public grâce au personnage de Gollum dans la trilogie Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Cependant, la Motion Capture est utilisée depuis le milieu des années 90 dans le domaine du jeu vidéo, avec notamment des jeux de sport comme la série des célèbres jeux de football FIFA.
Visant la perfection, cette technologie permet de retranscrire dans le jeu des mouvements effectués par les développeurs ou même de vrais sportifs de haut niveau. David Cage, directeur du studio de développement français Quantic Dream, utilise très souvent cette technologie au point qu'il a créé un secteur entièrement consacré à la MoCap dans son studio. Toujours à la recherche d'une manière de retranscrire parfaitement les émotions dans un jeu, Cage développe la technologie de capture de mouvements faciaux, qui permet de capture toutes les expressions du visage, même les moins perceptibles. À la charnière entre le cinéma et le jeu vidéo, il a récemment développé Beyond: Two Souls, où il a fait appel à des acteurs de renom, Ellen Page et Willem Dafoe, pour capturer leurs émotions grâce à la technique en question et les utiliser dans son jeu.
Si des développeurs comme David Cage cherchent à obtenir toujours plus de réalisme dans leurs jeux, certains, au contraire, ignorent la mode du photoréalisme pour créer des titres aux graphismes oniriques et enchanteurs. C'est le cas du jeu Okami, situé dans le Japon féodal et utilisant la technique de l'ombrage de celluloïd – plus communément appelé cell-shading – donnant à l'image un aspect proche des estampes japonaises. La volonté de se détacher du photoréalisme se fait ressentir au cinéma, et particulièrement en France. On a pu en effet assister à la sortie de films français prenant appui sur la technologie des jeux vidéo. The Prodigies, réalisé par Antoine Charreyron en 2011, utilise des moteurs graphiques pour donner à son film un aspect comics à l'image. Si le réalisateur a voulu utiliser cette technologie, c'est que celui-ci réalise des jeux depuis plus de dix ans, et connaît donc les capacités des machines actuelles. Le film traitant du sujet des super-héros, l'image animée rappelant les bandes dessinées américaines sert à plonger le spectateur dans cette ambiance fantastique. D'autres films abordent une esthétique particulière, comme Renaissance de Christian Volckman, un polar d'animation teinté de science-fiction, totalement en noir et blanc, sans aucune nuance de gris. L'esthétique visuelle est ici au service du film, sombre, triste, et immerge le spectateur dans cette ambiance.
Plus besoin de photoréalisme lorsque l'esthétique visuelle est réussie.
Commenter 18 commentaires
Très bon jeu par ailleurs, et merveilleuse image du die&retry, massacré au cinéma, bien plus tard
Ce mec est un réalisateur tellement mauvais qu'il en est culte!
Je me ferai une pause lecture cette après-midi pour lire tout cela Clint008. J'ai parcouru les pages et j'ai repéré des films qui ont traumatisé mon enfance.
Merci
il me semble qu'il manque l'œuvre d'art " Double dragon " dans le dossier
Bravo !
Merci, j'ai tout corrigé en une soirée