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DOSSIER - Les jeux vidéo et le cinéma

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Deux médias intimement liés depuis des années, avec leurs échecs, leurs succès, mais surtout leurs héritages. Un long dossier pour comprendre les nombreux liens entre les jeux vidéo et le cinéma.

Les producteurs l'ont bien compris avec Street Fighter, peu importe la qualité du film, c'est la présence d'une star d'Hollywood qui fera la réussite commerciale d'une adaptation. Simon West adopte parfaitement cet état d'esprit en transformant la pulpeuse Angelina Jolie en aventurière sexy dans son film Lara Croft: Tomb Raider, alors au sommet de sa carrière après le succès de 60 Secondes Chrono.

Tomb-raider-angelinaDe plus, si la série de jeux vidéo a rencontré un succès phénoménal dès le premier opus en 1996, ce n'est pas uniquement grâce à son gameplay riche ou aux décors variés, mais aussi grâce à la plastique généreuse du personnage, créé par Core Design, qui a su attirer un large public, dont une très large majorité d'hommes. Simon West l'intègre parfaitement dans son film, en jouant l'ambiguïté entre le côté féminin de Lara, très en retrait et pourtant indéniable, et son côté masculin évident. En effet, le personnage de Lara Croft est assurément féminin : silhouette voluptueuse, lèvres pulpeuses, cheveux longs, poitrine généreuse, à travers cette sensualité féminine, elle est présentée comme le fantasme masculin par excellence. Cependant, Lara est aussi perçue comme un garçon manqué jouant avec les symboles de la virilité masculine : la première séquence du film nous la montre affrontant un robot à l'aide de deux pistolets, image phallique de sa brutalité. On retrouve ce symbole dans le temple d'Angkor, où Lara chevauche un bélier qu'elle enfonce dans un orifice. En l'entourant constamment d'hommes dans son film, Simon West joue avec le regard masculin qui est porté au personnage de Lara Croft.

Si les producteurs souhaitent que leurs films attirent aussi un large public, il faut le cibler. Qui de mieux alors qu'une icône féminine comme Angelina Jolie pour attirer les jeunes joueurs dans les salles MV5BMTQwODczODEwNF5BMl5BanBnXkFtZTYwOTAzNzU3._V1__SX1617_SY830_obscures. Si le film a fonctionné auprès du public, c'est aussi car cette adaptation est globalement fidèle au jeu vidéo. L'histoire nous fait suivre Lara Croft, découvrant un artefact ayant le pouvoir le contrôler l'espace-temps. L'héroïne va donc parcourir tout le globe pour comprendre son fonctionnement et ainsi protéger cet objet des Illuminati cherchant à s'en emparer à des fins néfastes. On retrouve donc bien ce qui a fait du jeu vidéo une réussite, à savoir de l'aventure, des scènes d'action plutôt bien réalisées et des paysages exotiques. Pour parfaire la chose, c'est Françoise Cadol, la voix française de Lara Croft dans le jeu vidéo, qui double Angelina Jolie dans les versions française et québécoise. Lara Croft: Tomb Raider fait ainsi sortir les adaptations de jeux vidéo de leur image de films de série B pour les transformer en blockbusters à succès.

Une femme comme héroïne d'une adaptation, Paul W. S. Anderson l'a fait aussi avec Resident Evil en 2002, où Milla Jovovich se retrouve en haut de l'affiche dans ce film d'horreur inspiré des jeux de Capcom. Déjà connue du grand public avec les films de Luc Besson (Le Cinquième Élément en 1997 et Jeanne d'Arc en 1999), l'actrice américaine redonne un second souffle à sa carrière en incarnant Alice Abernathy, personnage créé spécialement pour le film, car elle n'existe pas dans la série de jeux vidéo. Ici encore, l'histoire est assez décousue et les points communs avec le jeu sont anecdotiques.

Le titre de Capcom se passe entièrement dans un manoir, où la multinationale Umbrella Corporation est soupçonnée de développer un virus biologique permettant de créer des super-soldats. Après un incident, une équipe de secours, les S.T.A.R.S., arrive au manoir pour enquêter. Le jeu joue beaucoup sur les espaces confinés, la claustrophobie, l'isolement du personnage et les faibles ressources telles que les munitions ou les herbes de soin. Dans le film de Paul W. S. Anderson, la société Umbrella est bien présente, mais fait ses expériences en sous-sol d'un manoir, La Ruche. Alice Abernathy se réveille dans ce manoir, amnésique, avant d'être emmenée par les S.T.A.R.S. dans cette Ruche. Loin des mécanismes du jeu, les personnages ne sont jamais seuls, usent de leurs armes à feu très souvent, et on peut même voir Alice faire du kung-fu pour échapper à un zombie.

RE1
Armée comme ça, Alice ne craint plus vraiment les zombies.

Commenter 18 commentaires

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Molto
Très beau dossier en effet, je tiens juste a interrompre ma lecture, pour signaler que l'inventeur du "mocap" en jeux vidéos, était, il me semble, Prince of Persia, en 1989, et pas FIFA ou je ne sais quelle abomination ;)
Très bon jeu par ailleurs, et merveilleuse image du die&retry, massacré au cinéma, bien plus tard ;)
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Near
Une penséé pour le ou les correcteur(s) qui ont corrigés ce dossier. :mrgreen:

Je me ferai une pause lecture cette après-midi pour lire tout cela Clint008. J'ai parcouru les pages et j'ai repéré des films qui ont traumatisé mon enfance. :lol:
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Mykkoo
Très bon dossier, qui me rappelle un peu un autre ex-chroniqueur d'un site concurrent, agréable à lire et qui retranscrit bien ce qu'on peut ressentir devant Super Mario Bros et Street Fighter (les autres, je ne les ai pas regardé).

Merci :D
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