Test
Silent Hill 2 Remake Test PC Captures (5)

TEST Silent Hill 2 : le brumeux remake d'un chef-d'œuvre

par

Bloober Team s'est embarqué dans un défi fou : développer un remake du meilleur survival-horror psychologique de tous les temps. Défi réussi ?

Je ne suis pas ta Mary

Comme à l’époque, Silent Hill 2 Remake propose des modes de difficulté séparés pour l’action et les énigmes, à savoir Facile, Normal et Difficile. Pour le test, nous avons opté pour le mode Normal dans les deux cas, les combats sont un poil simples, mais les énigmes… un peu moins. Et refaire une énième fois Silent Hill 2 sur PS2 le mois dernier avec ces mêmes réglages n’a servi à rien (à part nous faire passer un excellent moment, évidemment).

Même les fans hardcore du jeu PS2 vont avoir des choses à découvrir.

Silent Hill 2 Remake Test PC Captures (3)Car oui, Bloober Team a modifié des énigmes pour le remake ! Une hérésie ? Pas du tout. Sérieusement, trouver trois codes cachés et mal écrits dans un hôpital pour ouvrir une boîte, débloquant un cheveu pour créer un fil afin d’attraper un autre item ou se servir d’un fer à cheval et de cire pour créer une poignée, c’était quand même tiré par les cheveux, c’est le cas de le dire. La plupart des bons puzzles ont quand même été conservés, mais trouver la solution est différent, tandis que d’autres ont été plus ou moins légèrement adaptés. Dans tous les cas, en mode Normal, pas besoin de connaître l’œuvre de Shakespeare par cœur ou d’être ornithologue, il suffit de faire attention à son environnement, de bien lire les documents disséminés ici et là, de faire preuve d’un peu de logique… et parfois de tâtonner. Oui, il y a une énigme que nous n’avons pas du tout comprise, ou du moins, nous n’avons pas eu le temps de la comprendre, car en plaçant les objets et en les manipulant au hasard, la solution a été trouvée en quelques secondes. Merci le jeu ? Chose amusante (au début), il reste des traces des puzzles de l’époque, des easter eggs un peu trop appuyés, nous avons en effet droit à un bouton d’interaction avec un gros plan et un filtre rétro, le clin d’œil est bien trop forcé à la longue.

Nous l’avions évoqué avant, Silent Hill 2 arbore une structure en monde ouvert, dans le sens où James peut aller dans de nombreux endroits, bien plus qu’à l’époque. Certains lieux sont inédits et offrent de nouveaux puzzles, complètement optionnels. Là, c’est toute la ville qu’il faut explorer, en prenant des notes parfois, même si James a la merveilleuse idée de faire davantage d’annotations sur la carte avec un crayon, via une petite animation. Déambuler dans les rues de Silent Hill est un plaisir (si tant est que vous éprouvez du plaisir à jouer à un survival-horror) car le joueur explore, regarde partout, trouve des indices, réfléchit, tente des choses, se trompe, tourne en rond pour enfin trouver la solution. Si l’histoire principale est assez dirigiste, il est possible de prendre son temps pour dénicher les moindres secrets de Silent Hill, et il y en a. En plus de l’histoire de James, de Mary, d’Angela, d’Eddie, de Laura et de Maria, c’est l’histoire de la ville qui nous est décrite au travers de lettres, notes, journaux et livres. Un régal pour les fans, surtout pour ceux aimant tout analyser, voire suranalyser. Le remake ne réécrit pas le lore de la saga, il ne l’étoffe pas vraiment non plus, mais il y a tant de choses à interpréter dans le jeu et la franchise que les passionnés vont prendre leur temps pour trouver tous les objets.

Silent Hill 2 Remake Test PC Captures (17)Grâce à tout cela, Silent Hill 2 Remake est plus long qu’à l’époque. Si le jeu PS2 se pliait en une dizaine d’heure, nous avons mis ici 13h pour voir défiler les crédits avec la fin Dans l’eau (In Water), histoire de bien achever le moral pendant un dimanche pluvieux. Étonnant, car nous pensions avoir tout fait pour avoir la fin Départ (Leave), nous avons donc rechargé notre partie au dernier point de sauvegarde manuelle et effectué des actions un poil différentes pour avoir cette fois cette conclusion plus « joyeuse » (tout est relatif dans Silent Hill 2). Bon, ce n’est pas les 16 à 18 heures annoncées par Bloober Team, mais il y a du contenu pour une première partie et surtout une bonne rejouabilité pour les fans. Il y a au total huit fins à débloquer : trois fins qui varient en fonction de vos actions dans le jeu (même si rien n’est expliqué, les conditions semblent être les mêmes qu’à l’époque, d’où nos actions anticipées pour avoir In Water et Leave, les vieux joueurs sauront), une fin disponible uniquement en mode New Game+, deux conclusions gaguesques et… deux fins inédites. Difficile de les connaître et de savoir comment les débloquer pour le moment, mais au moins, même les fans hardcore du jeu PS2 vont avoir des choses à découvrir. Le mode Nouvelle Partie+ reste secondaire pour la plupart des joueurs, mais il permet d’appliquer des filtres d’image et de découvrir d’autres paramètres. Les puristes apprécieront surtout le filtre 90’s avec son grain et ses couleurs ternes, mais également la possibilité de désactiver les indications à l’écran (dont les munitions et l’effet de sang autour de l’écran indiquant l’état de santé, et ce dès la première partie), pour avoir une image épurée de toute aide, comme à l’époque.

Si le remake est plus long, c’est parce qu’il modifie quelques passages, pour le meilleur… comme pour le pire. Les appartements de Wood Side sont bien moins désagréables à explorer en début de partie, il faut dire que la caméra derrière l’épaule et l’absence d’écrans de chargement évitent de se perdre au moindre croisement ou après chaque porte. Certains lieux liés au scénario ont droit à quelques changements, c’est appréciable pour apporter un peu de fraîcheur, mais un passage vers la fin de l’aventure a presque eu raison de nos nerfs tant il traîne en longueur et n’apporte rien. Un passage déjà pas bien passionnant à l’époque, que les développeurs ont décidé d’allonger pour une mystérieuse raison. C’est bien dommage, car sans cette heure de jeu artificielle, le titre aurait été une réussite de bout en bout en termes de rythme. Le DLC Born from a Wish est absent, il faudra sans doute attendre une extension avec une édition Inner Fear/Director’s Cut pour redécouvrir ce chapitre dédié à Maria, à moins que Bloober Team et Konami ne décident de faire l’impasse sur ce court contenu additionnel (ce qui serait étonnant et décevant).

redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

Commenter 3 commentaires

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GaaraPauleta
Bonjour,

Merci pour ce test ! Juste une petite question, je n’ai jamais joue à aucun des opus précédents, est-ce que je peux directement découvrir la licence via ce remake ou je vais rater des choses ?
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