Bloober Team s'est embarqué dans un défi fou : développer un remake du meilleur survival-horror psychologique de tous les temps. Défi réussi ?
Il y avait un trou ici. Il n'est plus là.
S’il y a bien un changement majeur dans ce Silent Hill 2 Remake, c’est dans le système de combat. Pour rappel, les affrontements dans le jeu d’origine étaient… nuls. Il suffisait de frapper les monstres à bonne distance avec le tuyau de fer et de conserver ses balles pour les boss, la visée était automatique. C’était peu passionnant, la faute à un gameplay rigide et des caméras sur des rails, mais Bloober Team a totalement changé cela. Le remake utilise une caméra derrière l’épaule de James, avec un gameplay à third-person shooter, pour faire simple.
Silent Hill 2 Remake use et abuse des jump scares.
Les affrontements sont enfin plus nerveux, James doit esquiver des attaques, frapper au contact ou viser puis tirer sur les monstres, avant de les achever au sol à grands coups de pied, à condition d’avoir de la chance avec une visée et des hitboxes parfois capricieuses. Pour accompagner ce changement de gameplay, nous avons droit à des ennemis plus vifs et fourbes, certains sont capables d’esquiver, de nous agripper, de passer par-dessus des obstacles, chaque face-à-face demande un peu de concentration, et c’est pire quand il y a plusieurs monstres à gérer ! Malheureusement, malgré quelques versions alternatives des créatures dans l’Otherworld, le bestiaire reste toujours aussi limité, car intrinsèquement lié à l’histoire du jeu et les affrontements sont finalement répétitifs, voire parfois trop banals, manquant de panache. Il faut dire que le gameplay veut ressembler aux récents remakes des Resident Evil, mais il n’en a pas l’intensité et la saveur. Côté design, Masahiro Ito a modernisé l’apparence des monstres, ils sont toujours aussi terrifiants et dérangeants, c’est une vraie réussite, la symbolique est toujours aussi forte, mais nous aurions aimé des créatures plus variées, voire inédites. Et éteindre la lampe n’est pas une option, le jeu est sombre et les ennemis restent quand même agressifs en passant à côté d’eux. Reste la fuite (et l’esquive), qui est souvent la meilleure option.
Des changements dans le gameplay, il y en a aussi contre les boss, car là encore, ils étaient peu passionnants à l’époque. Sans trop entrer dans les détails pour vous laisser la surprise, certains affrontements ne se déroulent pas dans les mêmes environnements, ou dans des lieux plus ouverts, collant parfaitement avec le nouveau gameplay. James doit parfois fuir, esquiver, se retourner à la volée et viser juste pour se défaire de ces terribles monstres, avec là encore un énorme travail de modernisation pour le design. Force est de constater que Silent Hill 2 Remake s’inspire beaucoup de ce qui se fait chez Capcom avec les remakes des Resident Evil, certaines séquences de jeu sont d’ailleurs là simplement pour le tir au pigeon, ce n’était pas forcément nécessaire. D’autant qu’en mode Normal, le jeu reste assez simple et généreux en consommables. Sur la version PS2, les combats étaient basiques, nous avions donc un tas de munitions et de soins en fin de partie. Là, même si les ennemis demandent d’utiliser des balles, principalement pour leur tirer dans les jambes et les finir à coups de tuyau de fer dans les dents (Ont-ils des dents ? Ou même une bouche ?? Une tête ???) et nous infligent des dégâts régulièrement, nous n’avons jamais été à court de ressources. Pour un vrai défi dans les combats et une expérience de survival-horror plus intense, mieux vaut opter pour le mode Difficile.
Il y a quand même un énorme problème à souligner dans ce remake. Est-ce la faute à Bloober Team ou à Konami, difficile à dire, mais un point nous a particulièrement agacés tout au long du jeu : Silent Hill 2 Remake use et abuse des jump scares. Alors oui, c’est un jeu d’horreur, mais le titre original n’en comporte quasiment aucun, se contentant de nous mettre dans une situation tendue grâce à différents subterfuges, tous maîtrisés. Là, c’est vite trop. Vous passez une porte, la fenêtre au bout de la pièce s’ouvre brusquement avec un fort claquement. Vous passez un couloir étroit, un énorme meuble s’écroule derrière vous avec fracas et décibels. Mais le pire, ce sont les Mannequins, ces créatures avec deux paires de jambes reliées par le tronc, qui se cachent dans les moindres recoins pour vous sauter au visage. La radio grésille lorsque des ennemis sont dans les parages, mais pas quand un Mannequin est immobile, c’est la fête au jump scare et c’est bien dommage, ce changement n’était pas nécessaire pour rendre le jeu vraiment horrifique. Par contre, se faire surprendre par Pyramid Head, c’est un gros oui. Le bourreau à la tête pointue est plus imposant et terrifiant que jamais, Masahiro Ito l’a parfaitement remis au goût du jour en évitant le Monsieur Muscle des films.
Clint008 Rédacteur - Testeur |
Commenter 3 commentaires
Merci pour ce test ! Juste une petite question, je n’ai jamais joue à aucun des opus précédents, est-ce que je peux directement découvrir la licence via ce remake ou je vais rater des choses ?