Test
Silent Hill 2 Remake Test PC Captures (5)

TEST Silent Hill 2 : le brumeux remake d'un chef-d'œuvre

par

Bloober Team s'est embarqué dans un défi fou : développer un remake du meilleur survival-horror psychologique de tous les temps. Défi réussi ?

La porte des ténèbres s'ouvre sur des cauchemars

Il faut l’admettre, Silent Hill 2 Remake est bien plus touchant grâce à ses nouvelles cinématiques. Bloober Team a pris le temps (et le budget) pour réaliser des vidéos techniquement sublimes, mais surtout interprétées par des comédiens de talent. Exit le jeu un peu faux des premiers doubleurs, tant pis pour les puristes qui n’ont qu’à relancer le jeu sur PS2, les acteurs et actrices sont à la hauteur de la tragédie qui se joue dans SH2R, avec des émotions rarement atteintes dans un jeu vidéo. Les cinématiques sont plus longues et quelques lignes de dialogues ont été ajustées pour que ces séquences soient le plus intenses possibles, avec beaucoup de plans rapprochés sur les yeux de James, retranscrivant à la perfection ses émotions. L’empathie est totale (jusqu’à un certain point) et rend l’histoire de Silent Hill 2 Remake encore plus touchante et dramatique. Et surtout, Bloober Team n’est pas tombé dans le piège des explications à tout va, laissant place à des dialogues et scènes ambiguës, mais permettant quand même de comprendre les traumatismes de chacun des personnages, même si certaines lignes peuvent être en trop.

Des émotions rarement atteintes dans un jeu vidéo.

Silent Hill 2 Remake Test PC Captures (14)En dehors de ces cinématiques, le jeu est sublime, la technique est impressionnante, Bloober Team a redoublé d’efforts pour proposer un remake digne de ce nom, mettant le paquet sur l’Unreal Engine 5. Un rendu visuel à des années-lumières de The Medium, pour notre plus grand plaisir, avec évidemment un brouillard qui parcourt la ville pour nous plonger dans une ambiance des plus oppressantes. En 2024, plus question de justifier sa présence par une limitation technique, le brouillard de Silent Hill représente la ville et la franchise, laissant se dévoiler avec maîtrise le décor, que ce soit les imposants bâtiments qui composent les ruelles ou les créatures qui rôdent dans ce sinistre lieu. Une atmosphère d’autant plus stressante que ce remake lorgne du côté de l’open world, James peut entrer dans les bâtiments sans temps de chargement, simplement en poussant une porte… tout comme les monstres ! En ville, c’est particulièrement angoissant, le joueur doit marcher un peu à l’aveugle, se repérer à l’aide de la carte (qui ne met pas le jeu en pause) et faire attention aux portes et aux diverses ouvertures que peuvent emprunter James et les ennemis. Oui, notre personnage est un peu plus mobile, il est désormais possible de briser des vitres pour passer par-dessus le rebord, de déplacer des étagères afin de libérer un passage, de pousser des caisses à roulettes pour grimper en hauteur et même de ramper. C’est une nouveauté bienvenue, mais qui met encore plus en lumière les faux accès bloqués. Si James peut se hisser en hauteur, pourquoi ne peut-il pas pousser cette petite boîte en bois bloquant l’accès au troisième étage d’un immeuble, nous obligeant à résoudre une énigme pendant 10 minutes ? La mécanique faisait sourire il y a 20 ans, tant tout était rigide, mais aujourd’hui, ça en devient presque frustrant.

Silent Hill 2 Remake Test PC Captures (8)Mais là où Silent Hill 2 Remake nous a le plus impressionnés, c’est dans ses intérieurs, d’abord grâce à un éclairage particulièrement soigné. À défaut d’avoir du grain, l’image est habillée par des rayons de lumière qui traversent les fenêtres et les diverses ouvertures, laissant apparaître des couloirs encore plus inquiétants, pour une atmosphère très cinématographique. Le jeu est particulièrement sombre, à tel point qu’avec les volets fermés, nous avons dû augmenter la luminosité dans les paramètres pour y voir quelque chose sans la lampe torche, ces rayons de soleil sont d’excellents points de repère dans l’espace, mais également un moyen de mettre en avant des objets, des lieux. Grâce à son éclairage, le jeu nous guide vers les lieux importants, tout en nous plongeant dans une ambiance inquiétante. Les textures participent également beaucoup à l’immersion, les murs et les sols sont délabrés, Silent Hill semble être abandonnée depuis un moment déjà, c’est sale et poussiéreux, mais il y a eu de la vie avant les monstres. Nous avons cependant quelques réserves sur la direction artistique de l’Otherworld, ou l’Autre Monde, une version alternative encore plus lugubre de Silent Hill. Ici, Bloober Team semble s’être pas mal inspiré du film de Christophe Gans, avec beaucoup de rouille, des tissus déchirés, des rouages mécaniques et de la vapeur. Un Otherworld moins dérangeant, car plus frontal, ne laissant plus de place pour l’imagination du joueur, même si là encore, l’éclairage orange aide grandement au sentiment d’inquiétude.

redacteur vignetteClint008
Rédacteur - Testeur

Commenter 0 commentaire

Soyez le premier à commenter ce contenu !