Prey : C'est l'histoire d'un jeu qui copie System Shock, BioShock et Deux Ex, mais au final, fait-il mieux ?
Prey, c'est d'abord un excellent FPS datant de 2006 qui faisait du Portal avant l'heure et qui s'amusait avec la gravité, mais sa suite n'a jamais vu le jour, Bethesda préférant annuler le projet de Human Head Studios. Par contre, l'éditeur s'est servi de la marque pour créer Prey, un reboot qui n'a plus rien à voir (mais rien du tout hein) avec l'opus original. Adieu Tommy, Jen et les Cherokee.
Ici, Prey cuvée 2017 lorgne du côté du FPS/RPG, un genre créé par Looking Glass Studios il y a plus de 20 ans avec System Shock et qui a plus tard donné lieu à des jeux et licences cultes comme Deus Ex et BioShock. Au menu, un environnement très ouvert, de nombreuses possibilités d'approche, des choix à faire dans l'évolution du personnage, bref tout est là pour faire un excellent jeu. Est-ce le cas de Prey ? Bof bof.
Note : test réalisé sur une version PC (Windows 10, 64 bits).
Bienvenue en 2032, sur Talos I, une station de recherche spatiale qui étudie avec attention les Typhons, une race extraterrestre découverte dans les années 60. Dans cette uchronie, le président J.F. Kennedy n'a pas été assassiné et a grandement accéléré la conquête spatiale, les scientifiques se servant du Typhon pour créer des Neuromods, permettant d'améliorer les capacités humaines et même d'assimiler les pouvoirs des aliens. C'est dans ce contexte qu'arrive Morgan Yu, le frère d'Alex Yu, dans la station pour participer à tout un tas de tests vraiment étranges. Et comme à chaque fois que des scientifiques font des études sur une race extraterrestre, ça part en vrac, bonjour les dégâts sur Talos I.
La partie sonore, c'est un régal.
Côté scénario, Prey ne se cache même pas de ses inspirations, avec du Alien, du Total Recall, du 2001: L'Odyssée de l'espace et même du Solaris. C'est assez convenu pour les fans de science-fiction, mais ça fait son petit effet. Par contre, n'espérez pas de grands retournements de situation, ni même de phases de cinématique pour vous expliquer tout cela. C'est au joueur de trouver ces informations dans Talos I, au travers de messages audio, d'e-mails ou de vidéos, laissant une grande part de mystère si vous n'avez pas tout trouvé. Oh, Prey propose différentes fins, voulant jouer sur la morale du joueur, mais là, c'est du classique bien trop évident pour être souligné, et de toute façon, cela n'influe que sur la dernière demi-heure de jeu.
Les graphismes sont eux aussi assez téléphonés. Si une grande partie de la station fait place à de l'art déco bourgeois (hey, coucou BioShock !), qui peut faire plaisir à la rétine, mais qui n'apporte pas grand-chose à l'ambiance, le reste se résume à des installations purement techniques et froides, sans parler du vide intersidéral des séquences dans l'espace. Bon là par contre, difficile de pester, c'est voulu et c'est plutôt bien fait. Mais tout cela se répète inlassablement pendant toute l'aventure, et après la première heure agréable, c'est la redondance visuelle. Reste quelques effets scriptés qui fonctionnent bien, de même que la partie technique, qui privilégie les effets dynamiques (flammes, fumées, particules), au détriment de graphismes un peu datés.
Par contre, pour la partie sonore, c'est un régal. Le doublage français est de plutôt bonne qualité, mais c'est surtout l'ambiance qui fait le job, avec des bruitages crédibles et flippants donnant à Prey une dimension de survival-horror par moment, avec des bruits de Typhon complètement angoissants et particulièrement bien mixés. Et ça plonge le joueur directement au cœur du jeu, bien plus que les graphismes.
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Et vive le bon public car au final c'est lui qui savoure la vie. Les autres la subissent en la trouvant inintéressante; le problème c'est que la vie s'en contrefout
en particulier pour le scénario qui, bien que laissant penser un truc banal, prend tout le monde à revers à la fin. dommage de ne pas le valoriser
Deux petits reproche. Le premier, je suis dans le dernier tiers de jeu et cela devient un peu plus "action" que "survival". Second reproche, ma version Xbox One, quelques ralentissements qui passent mais d'autres, tout bonnement inadmissibles mais surtout cela en devient presque injouable (dans la centrale électrique).
Mis à part ça, j'adore ce jeu et son concept (surtout très tentant de devenir comme les mimics et ça sert dans certaines situations)
Je lui mets un 17/20 mérité.
Pour ce qui est de l'action, oui c'est clair. Mais je ne crois avoir lu que c'était un survival... ?