TEST PICO 4 : non, ce n'est pas le Meta Quest killer annoncé, mais pourtant nous l'avons adoré !
par Eric de BrocartMalgré une excellente fiche technique, une conférence de lancement particulièrement réussie et une hype sur Internet particulièrement gourmande, ce casque mérite-t-il vraiment toute l’attention qui lui est donnée ? Réponse dans notre test.
Lentilles et champ de vision : le fils illégitime de maman Meta Quest et papa HP Reverb G2 !
Comme nous le disions plus haut, les lentilles pancake du PICO 4 sont énormes. Et autant dire que côté champ de vision, cela se sent vraiment dès la première mise en route. Bien qu’il soit malhonnête de parler de bords réellement nets et étincelants, il reste malgré tout très surprenant de voir que le 4320x2160p arrive à être aussi optimisé sans recréer la désagréable impression que nous avions connu aux débuts du PICO Neo 3 Link et son effet « tunnel ». L’effet de grille, lui, n’est bien entendu plus du tout de la partie et, grande surprise, les contrastes nous rappellent soudainement ceux du Quest premier du nom et de son écran OLED grâce à la magie des lentilles pancake. Les couleurs sont brillantes, nettes et contrastées et c’est bel et bien dans les scènes sombres que nous avons immédiatement compris ce qu’apporte la technologie des lentilles pancake. Malheureusement point de magie : tout avantage a ses inconvénients. En effet, ces dernières ont deux défauts majeurs : premièrement, elles ne tolèrent aucune lumière entrante, ayant la fâcheuse tendance à prendre les reflets si le casque est mal positionné et laisse passer un peu de jour. Deuxièmement, la proximité avec les lentilles fait qu'en glissant le casque sur le front, pour interagir avec l'extérieur sans tout quitter, elles auront tendance à se « graisser » plus rapidement, ce qui oblige à toujours avoir une lingette spéciale lunettes à portée de main pour conserver des lentilles propres. À noter que le port de lunettes n’est absolument pas un souci sur le PICO 4 et sachez que les lentilles de prescriptions dédiées de chez VR Opticians sont déjà en vente.
Batterie et autonomie : pourrait mieux faire, mais a la moyenne quand même
La batterie est la même que celle du PICO Neo 3 Link qui nous embarquait pour plus de trois heures de jeu, mais son petit frère ne fera malheureusement pas aussi bien. Malgré une batterie massive de 5 300 mAh, le PICO 4 n'a su nous tenir en haleine que durant 1h50 en moyenne, parfois 1h40 seulement en fonction de l’utilisation. Il semble en effet que les systèmes de refroidissements, audio, additionnés à la technologie qui se cache derrière les lentilles pancake soient particulièrement énergivores. Pour autant, comme pour la concurrence, une batterie externe peut être utilisée pour faire durer le plaisir, au-delà de ces limites. À noter que nous n'avons pas testé le mode « économiseur de batterie » et que notre utilisation s’est toujours faite à luminosité maximale. Il y a fort à parier qu’en jouant sur la luminosité, les deux heures peuvent être atteintes. Précision importante également, lors des premières semaines de bêta-test, le casque avait seulement 1h10 d’autonomie. Ce problème fut corrigé au fur et à mesure des mises à jour software, ce qui peut laisser penser que des optimisations futures pourraient peut-être encore améliorer l'autonomie.
Caméra « Seethrough » : voir la vie en couleurs !
La caméra frontale à 16 millions de pixels offre une vue couleur de l'environnement exceptionnellement fidèle. Couplé à la technologie SLAM (Simultaneous Localization and Mapping) des 4 caméras externes, le seethrough du PICO 4 donne une vraie sensation de 3D rendant son utilisation enfin pertinente pour boire un coup entre deux sessions, manger un morceau, converser avec sa moitié et même lire son portable (bon, de très près seulement) sans avoir à enlever son casque. Nous avons été totalement bluffé par ce seethrough, il reste néanmoins pour seul défaut (dû justement à la technologie SLAM) qu'il ne peut être considéré comme efficace que sur un cercle central, certes vaste et confortable, mais qui subit de fortes déformations sur les bords, notamment du côté vertical supérieur (pourquoi celui-ci en particulier, bonne question). Nous avons bien entendu hâte de voir les Demeo, Tribe DJ XR et autres Blaston débarquer en réalité augmentée sur PICO 4 !
Audio et micro : service minimum, mais efficace
Côté audio, les haut-parleurs intégrés à la sangle offrent une belle qualité audio grâce aux grosses chambres de résonance qui leur ont été affectées. Mais autant dire qu’après la qualité sonore catastrophique du PICO 3 Link, il n’en fallait pas beaucoup pour de toute façon dire « Merci Pico ». Les basses sont là, les aigus ne sont pas criards, c’est très bien équilibré, et bien que nous aurions apprécié quelques décibels supplémentaires en termes de puissance, nos tympans ont apprécié ce qui sort du casque. En trois mois de tests, nous n'avons jamais ressenti le besoin de mettre un casque audio, y compris pour apprécier la spatialisation du son. Notons quand même la présence d’un égaliseur intelligent qui va, en fonction des jeux, régler automatiquement l’équilibre basses/mediums/aigus afin d’optimiser le son. Côté micro, rien d’extraordinaire. Le boulot est fait, les problèmes d’étouffement du micro connus sur le PICO Neo 3 Link ont été corrigés, cela permet de communiquer en multijoueur de façon tout à fait agréable à l’oreille. L’absence de fiche Jack vous obligera malheureusement à acheter un adaptateur USB Type-C, voire un splitter pour pouvoir à la fois charger et brancher le casque en même temps, ce qui après des essais avec un modèle pas trop cher, fonctionne très bien. Comme avec le Quest 2, y associer un casque Bluetooth est possible, mais il y a de la latence et cela n'est pas vraiment acceptable. Bref, cela mérite quand même un carton jaune à Pico sur ce point.
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