TEST - Call of Duty: Black Ops III - Ne résistez pas à l'appel du mastodonte

Reste alors le nerf de la guerre, le mode ultime, le multijoueur. Et quel multijoueur. Dans les bases du système du jeu, nous avons droit à du Call of Duty classique, avec un système de classes et des Bonus d’Élimination. Avec les classes, nous pouvons sélectionner deux armes et huit autres éléments de notre choix, entre atouts et grenades, à mêler à notre guise, avec les quantités désirées de chaque catégorie. Pour les Bonus d’Élimination, le topo est un peu semblable, avec trois super attaques ou soutiens à choisir parmi un pot d’une vingtaine de possibilités. Si les choix sont limités au départ, plus notre niveau augmente, plus nous pouvons débloquer des objets et pouvoirs « puissants », tandis que l’utilisation régulière d’une arme donne accès à de nouveaux accessoires pour la personnaliser. Mais globalement, les chances en face à face restent globalement semblables entre les nouveaux venus et les vétérans, c’est donc avant tout la maîtrise et la stratégie qui feront la différence.

Dans la lignée de la modernité de la série, Black Ops III fixe la barre très haut.

La grande originalité de Black Ops III, c’est son système de Spécialistes. Nous avons en effet le choix entre neuf personnages (enfin, seulement quatre au départ), chacun avec deux pouvoirs différents. En dehors de l’apparence physique et de ce coup spécial, le choix du héros ne change rien, mais ce simple ajout arrive à apporter une dynamique nouvelle aux parties. Simplement en attendant ou en tuant des adversaires en pleine utilisation de leur talent, nous remplissons une jauge de pouvoir (masquée) qui, une fois remplie, donne accès à une compétence unique. Onde de choc, vitesse accrue pendant un certain temps, Rewind pour voir son personnage revenir quelques pas en arrière automatiquement, arc létal avec quelques munitions, lance-flamme : les finalités sont assez variées, et chacun trouvera rapidement l’atout temporaire qui lui réussit le plus. Une très bonne manière, en somme, d’ajouter une nouvelle mécanique au concept sans trop le complexifier.

Au niveau de la personnalisation, à part débloquer des armes, améliorations, personnages, atouts et Bonus d’Élimination, ce qui peut sembler beaucoup, mais ne change finalement pas grand-chose à la recette, tout est donc maîtrisé, et finalement assez accessible. Là où Black Ops III brille vraiment, c’est par la qualité de son gameplay et de l’alchimie entre cartes et modes.

Le système de jeu repose donc sur les classes et bonus, comme énoncé précédemment, mais aussi sur un système de déplacement virevoltant. Mais là où Advanced Warfare avait la réputation de créer des actions chaotiques, Black Ops III calme le jeu, avec « simplement » un système de propulseurs pour s’élever un peu dans les airs et planer, et surtout la possibilité de courir sur les murs. Ces mécaniques arrivent ainsi à apporter une dynamique inédite au gameplay, avec certes de la verticalité et de la rapidité, mais avec une lecture du jeu qui reste facile. Autant se le dire, les vétérans réussiront probablement à maîtriser toutes les subtilités offertes par la topographie des cartes, qui permettent bien des folies, mais les néophytes arriveront sans trop de problèmes à tirer leur épingle du jeu tant l’expérience se montre accessible. En revanche, rares seront ceux qui réussiront à enchaîner les kills comme au bon vieux temps face à des noobies en puissance : l’écart entre les niveaux de joueur s’est resserré par les propriétés mêmes du système de jeu et des cartes.

Pour ce qui est des modes, tous ne sont pas autant adaptés à certaines cartes que d’autres, mais globalement, la recette fonctionne bien partout. Match à Mort, Match à Mort par Équipe, Kill Confirmed, Recherche et Destruction et autre Domination sont ainsi renforcés par le retour du mode Jeux d’Arme, qui nous invite à être le premier à tuer vingt personnes avec autant d’armes différentes, et Safeguard, qui demande à un camp de guider un robot jusqu’à un point opposé de la carte avant la fin du temps imparti, alors qu’il ne peut avancer que quand un allié est à proximité de lui. Les classiques sont là, le revenant et le nouveau font clairement le travail. Comme toujours, certains auront plus d’affinités avec tel ou tel mode plutôt qu'un autre, que ce soit par leur penchant casse-cou, coopératif, solitaire ou tactique, mais les joueurs trouveront très vite leur bonheur.

Par-dessus tout cela, il faut rajouter des options de personnalisation sans précédent grâce au Paintshop, avec des motifs à mêler et à apposer à notre guise sur nos cartes de visite et équipements, un portail dédié à l'eSport et un mode Spectateur au poil. Les personnages peuvent également être habillés de skins prédéfinies, également à obtenir au fil des parties, pour apporter encore plus de diversité aux soldats présents sur le terrain. Certes, nous n’avons clairement plus affaire au multijoueur Call of Duty d’antan, mais dans la lignée de la modernité de la série, Black Ops III fixe la barre très haut. Accessible, complète, dynamique, prenante, tendue, exigeante, récompensant presque aussi souvent l’approche tactique que le risque, et avant tout très fun (surtout avec des amis dans la partie), l’expérience en ligne réussit son pari, et risque fort de séduire un large public, même si ce n’est plus forcément celle des COD d’il y a quelques épisodes.