TEST - Battlefield 1 : la guerre, c'est quand même mieux à plusieurs (test complété avec multi et note finale)

Plus d'une décennie après Battlefield 1942 et ses nombreux mods, - qui était dépourvu de mode solo -, force est de constater que DICE continue de tout miser sur son multijoueur, composante pour laquelle le développeur a encore mis les petits plats dans les grands. Les Parties Rapides nous proposent de choisir entre les traditionnels modes Conquête, Domination, Ruée et Match à mort en équipe, qui connaissent pour chacun leurs adeptes respectifs, mais également un nouveau venu, Pigeons de guerre - emparez-vous en équipe d'un pigeon voyageur signalé à un endroit de la carte, conservez-le assez longtemps sans vous le faire voler (c'est-à-dire sans mourir), ce pour qu'il puisse s'envoler et ainsi aller délivrer son message. Cette nouveauté fait quelque peu penser au mode Oblitération du précédent épisode, qui offre donc ce côté oppressant, avec une course contre la montre où vous devez survivre en protégeant un élément jusqu'à la fin d'un temps imparti. Un mode bienvenu en somme, surtout qu'il s'agit de cartes restreintes en taille, renforçant ainsi le stress de conservation du volatile.

Les cartes proposées dans cet opus pour immerger le joueur dans la Première Guerre mondiale sont particulièrement prenantes.

Du côté des parties personnalisées, malheureusement il faudra repasser : deux fonctionnalités sont en effet listées (hardcore et fog of war), mais seront disponibles ultérieurement... Aucune surprise du côté des classes sélectionnables, avec les sempiternelles Assaut, Médecin, Soutien et Éclaireur, qui parleront forcément aux habitués. Seules 3 classes Elite - Lance-flammes, Sentinelle et Anti-tank - ont été implémentées et viennent casser un peu la monotonie pour peu que vous les récupériez en jeu. DICE a toutefois cherché à peaufiner les interactions des classes basiques en ajoutant de petits éléments qui manquaient à l'appel, à l'image de l'indicateur de présence du médecin le plus proche par exemple, bien pratique pour savoir si vous devez forcer le respawn ou attendre un peu dans l'espoir d'un geste héroïque (qui s'est fait bien rare durant nos parties d'ailleurs, la faute aux problématiques de la bêta ?).

Mais la réelle surprise du multijoueur de Battlefield 1, il faut aller la chercher dans le nouveau mode implémenté, Operations. De 40 à 64 joueurs peuvent en effet prendre part à une bataille scénarisée sur plusieurs cartes, où des attaquants doivent s'emparer de points dans un secteur ennemi - et les défenseurs évidemment de les en empêcher - avant de progresser vers la zone suivante, ce avec un décompte des tickets de réapparition. Une sorte de petite campagne solo au sein même du multijoueur, où la stratégie est de mise pour trouver le meilleur chemin, la meilleure manière de dominer l'espace, prendre des points ou les maintenir.

En outre, les cartes proposées s'y prêtent parfaitement, avec un ressenti d'avancée en troupe vers la zone ennemie. Justement, les cartes proposées dans cet opus pour immerger le joueur dans la Première Guerre mondiale sont particulièrement prenantes, tel Monte Grappa et ses tranchées rocheuses en pleine montagne, ou encore Saint Quentin, ouvert et immersif, un vrai champ de bataille en ruine. Si les maps de grande envergure sont un terrain de jeu plaisant, à l'image du Désert du Sinaï, nous avons surtout été marqués et séduits par celles dans un registre plus confiné, comme la Forêt d'Argonne, qui offre un terrain de paintball réelle chasse à l'homme, avec sa végétation dense, d'autant que le travail d'orfèvre des développeurs est sans égal sur les détails. Chaque petite pierre, feuille ou autre élément de décor paraît avoir nécessité une attention particulière tant le réalisme est criant, et l'immersion s'ensuit forcément. Ajoutez à cela des effets de lumière somptueux, une modélisation des véhicules / armes dans la finesse, et vous obtenez un jeu tout bonnement magnifique jusque dans ses parties multijoueurs, ce sans qu'aucun lag ou problème technique ne vienne gâcher l'aventure. Le multijoueur de Battlefield 1 met la barre vraiment très très haut sur ce point, le Frostbite fait là encore des merveilles. En revanche, les temps de chargement sont horriblement longs, et le Levolution - destruction dynamique des éléments de décor - a fait l'impasse sur cet opus, bien dommage, car il apportait quelque chose que les « autres » n'ont pas et dans le contexte d'une « sale » guerre, cela aurait pu donner lieu à des scènes au réalisme renforcé.