Watch_Dogs : Le GTA 2.0 d'Ubisoft a-t-il su nous séduire ?
L’entreprise Blume a créé un programme informatique géant appelé ctOS pour régir la société se nichant dans la ville de Chicago. Informations personnelles, infrastructures, données bancaires… Tout passe par le ctOS, avec tout ce que cela implique en termes de risques concernant le regroupement de toutes ces datas dans une seule et même structure. C’est pour cela que le groupuscule DedSec est né, pour dénoncer les libertés bafouées. C’est pour cela aussi qu’Aiden Pearce est un hackeur, car il sait ô combien le ctOS peut être détourné. Mais quand ce Robin des Bois des temps modernes (voler aux riches pour donner aux pauvres, ndlr) devient la cible d’une entité n’hésitant pas à envoyer des tueurs pour se débarrasser de lui, ses activités illégales ne peuvent plus perdurer. C’est d’autant plus vrai qu’ils s’en prennent à sa famille et que sa nièce est morte dans un accident qui le visait lui, personnellement. Pour Aiden, seule la vengeance est désormais permise, sachant qu’il risque fort de découvrir un complot qui pourrait changer le visage de Chicago à jamais.
L’univers du titre d’Ubisoft prend alors l’argument des dangers de l’hyperconnexion pour en expliquer certaines dérives, sans trop en faire non plus pour rester dans le grand public.
Scénaristiquement parlant, Watch_Dogs donne le ton d’emblée : il s’agit d’une vendetta, à savoir celle d’Aiden Pearce, un homme pas forcément droit dans ses baskets, mais qui a beaucoup (trop) perdu. Derrière cette trame ô combien éculée, il y a cette atmosphère très typée Big Brother, via la photographie d’une ville où tout est contrôlé par des serveurs géants et tentaculaires. Pour sûr, il est difficile de ne pas y voir une possible évolution du monde actuel, dans lequel les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) et internet ont pris le pouvoir sur tout le reste, à commencer par la manière de se comporter. L’univers du titre d’Ubisoft prend alors l’argument des dangers de l’hyperconnexion pour en expliquer certaines dérives, sans trop en faire non plus pour rester dans le grand public. En ce sens, le tableau aux couleurs de Chicago n’apparaît pas toujours très complet et il est fort probable que le studio en garde sous le coude pour itérer sa nouvelle licence et tenir en haleine la communauté de fans d'ores et déjà existante.
Quoi qu’il en soit, l’habillage se veut volontairement froid et ne tombe pas dans le prospectif cyberpunk façon Blade Runner (film) ou Remember Me (jeu). Le Chicago de Watch_Dogs pourrait très bien être le "insérez le nom d’une grande ville" de demain. Dommage pour la direction artistique, s’avérant au demeurant assez quelconque. Dans le même ordre d’idée, Aiden Pearce manque clairement de charisme (Ubisoft est arrivé à faire pire que Desmond). Déjà, parce que sa quête personnelle part sur un enjeu dramatique plutôt faible (il aurait détruit le Monde si c’était sa femme ou sa fille ?). Aussi parce que, physiquement, il a du mal à faire transparaître la moindre émotion. Il en est de même pour le reste du casting très stéréotypé (les geeks n’ont toujours pas le droit de porter des costards visiblement), hormis Clara Lille, qui rappelle beaucoup l’héroïne de la saga Millénium. À force de se faire trimballer à droite à gauche et alors qu’il n’est pas aidé par la narration à cause d'un classicisme évident, Aiden Pearce finit par se perdre en devenant un pion de plus. En outre, si ses actions sont dignes d’un anti-héros, Ubisoft parvient tout de même à les justifier (il se sent coupable et doit tout abandonner). Comme quoi, nous pouvons avoir accès à la vie privée de tout un chacun et passer pour un justicier. Un constat qui peut également se transposer à un Assassin (CQFD).
Pour en revenir à la ville de Chicago en elle-même et, plus particulièrement sur les habitants qui y vivent, Ubisoft s’en est donné à cœur joie vis-à-vis de l’écriture des personnalités de tous les PNJ croisant Aiden. Grâce au Profiler présent sur son smartphone, il peut décrypter les habitudes des gens en épiant, par exemple, leurs conversations. C’est un point à souligner étant donné qu’il permet à Chicago de s’exprimer au travers de ses autochtones, avec souvent beaucoup d’humour vu les habitudes et les activités de certains. Cet élément, horrible sur la forme par rapport à la sécurité de la sphère privée, ajoute du fond à un environnement glacial et suintant l’implosion imminente.
Commenter 47 commentaires
Sauf pour la police. Vous l'avez fait avec quel niveau de difficulté le jeu ?
Parce que en difficile et réaliste les flics sont plutôt chiant à semer.
Si non j'approuve le test et surtout je dis chapeau à UBI pour avoir sorti un vrai bon GTA like.
Mais sérieuxe...
Je joue depuis quelques heures sur pc et je conseillerai de privilégier l'approche furtive, jouissive grâce au hack
Le gros point noir reste pour moi la conduite plutôt déroutante mais c'est aussi une question d'habitude je pense.
Pour les questions techniques, la version pc propose des options graphique assez poussées et aucune chute de fps a signaler pour ma part, le jeu est tout a fait jouable.
Je ne sais vraiment pas quoi penser du jeu...
Je crois que je vais passer mon chemin en attendant une baisse de prix.
La prochaine fois avant de tacler indirectement rockstar (noter l'attitude très lâche) ubisoft devrait peut être apprendre à la fermer et finaliser ses jeux.
Par ce que le scénario de gta5 est bien meilleur que celui de watch dogs, les héro plus charismatiques, la profondeur n'en parlons même pas. Bref comme tout les jeux ubisoft le concept est bon la réalisation bâclé, et c'est vraiment dommage.
GTA V sur pc va enterrer watch_jokes
@Revans
Je suis plutôt d'accord, sauf le hacking qui est marrant, mais à la longue ...
EDIT :
Avant d'appeler ce jeu un GTA 2.0 encore faudrait il qu'il lui arrive à la cheville, la on a plus un GTA 0.5