TEST - GTA V : un jeu qui ne vaut pas 19 sur 20

Immense, grandiose, surprenant, ambitieux, jusqu'au-boutiste, avant-gardiste... Qu'on se le dise, les adjectifs dythirambiques ne manquent pas pour qualifier l'expérience intrinsèque proposée par GTA V. Car Rockstar Games a pensé à (presque) tout pour offrir un bac-à-sable géant, dans lequel les gamins peuvent s'y donner à cœur joie, en faisant souvent n'importe quoi. Pour autant, l'histoire principale, qui se tient mieux, est bel et bien une portion qui va vous tenir en haleine pendant de longues heures. En véritable GTA-like (muhahahahaha), le nouveau bébé de Rockstar mélange donc quêtes primaires et secondaires, au sein d'une carte à l'étendue vertigineuse, presque infinie. Et pour voyager à l'intérieur, il faut des véhicules... Parlons-en, justement.

Immense, grandiose, surprenant, ambitieux, jusqu'au-boutiste, avant-gardiste...

Motos, voitures, bus, camions, vélos, quads... Sur roue, rien ne manque à l'appel et rien n'est inaccessible. Pour la conduite, en revanche, il faudra repasser (son code ?). Parce que les premiers pas dans la jungle urbaine, quand les héros ne sont pas encore des as de la route, ne s'avèrent pas être une partie de plaisir. En sus, si les choses s'améliorent un chouïa par la suite, force est de constater que la physique n'a rien d'Auto avec un grand A. Bien au contraire. Ajoutez à cela un comportement qui diffère en fonction des modèles, des catégories et des surfaces traversées, mais parfois difficilement perceptibles à cause des silhouettes plus ou moins ressemblantes, et vous obtiendrez une véritable loterie. Pour paraphraser ce cher Forrest Gump, nous pourrions dire que dans GTA V, les engins mobiles, c'est un peu comme une boîte de chocolats : "on ne sait jamais sur quoi on va tomber." Sur ce point et au vu des améliorations depuis le précédent opus, nous sommes davantage en face d'un GTA 4.5. C'est déjà pas mal diront certains.

Côté exotisme, Rockstar Games a mis le paquet avec les avions, hélicoptères, bateaux, sous-marins et autres. En apparence, l'idée de base est bien évidemment louable, puisqu'il s'agit de rendre le joueur le plus libre possible. En substance ou plus concrètement, ce n'est pas toujours très appréciable manette en mains. C'est d'ailleurs l'un des griefs de GTA V : cette propension à n'avoir rien sélectionné de manière à être le plus complet possible, quitte à en oublier le feeling et les sensations. À ce titre, les fans de Supercopter et de Top Gun risquent de vomir une fois installés dans un cockpit. Car les phases au milieu des nuages sont loin d'être un rêve éveillé et feraient plutôt office de véritable calvaire, à rendre chauve le moindre type arborant une calvitie. C'est sans doute pour cela que les développeurs ont implémenté la possibilité de passer les objectifs - suite à trois morts malencontreuses (le meilleur moyen de finir le jeu rapidement). Contrairement à Red Bull, GTA V ne donne pas toujours des ailes...

Vous l'aurez compris, le leitmotiv se cachant derrière ce garage énorme est nourri par cette volonté de vouloir/pouvoir aller partout, qu'importent les conditions, qu'importe l'environnement qui nous entoure. En outre, cela dynamise/dynamite les missions : en mélangeant tous ces moyens de locomotion sur une poignée de minutes, les sensations sont nombreuses et variées et le rollercoaster n'en est que plus renversant. Pour sûr, cela donne lieu à des séquences jamais vues auparavant, dans le sillage des portions en submersible, avec les coraux en guise de compagnons de fortune. Qu'à cela ne tienne, être généreux dans le contenu n'est pas synonyme de bien faire. En somme, GTA V a beau être d'une richesse inouïe en termes de véhicules, il n'a pas soigné la prise en main pour autant. Pour résumer un peu : faire beaucoup, oui, faire bien, non. C'est là le principal reproche que nous puissions faire au titre, dans tous les compartiments possibles et imaginables.