La justice a tranché... Sony a gagné. Récit, détails et explications d'une victoire inévitable.
Lors de la sortie de la PlayStation 3, Sony avait équipé cette dernière d'une fonctionnalité que les autres consoles ne pouvaient pas se targuer d'avoir : un OS (NDLR : système d'exploitation) dédié, nommé OtherOS en opposition avec le "GameOS" de la console. Cet OS, installable librement, pouvait être une distribution Linux comme Ubuntu, Fedora, Gentoo ou Debian compatibles PS3, mais aussi FreeBSD. Ainsi, les possesseurs de la console pouvaient bénéficier d'un réel ordinateur, en plus d'une console de jeu puissante et dans l'air du temps. Mais via cet OtherOS, l'accès aux entrailles de la console était bien plus aisé, notamment aux SPE 5 et 6 du processeur Cell (Synergistic Processing Elements, ou les cœurs spécifiques du processeur au nombre de 8, en opposition avec le cœur principal PPE), faille qui a été utilisée par certains hackeurs, principalement GeoHot, pour accéder à l'hyperviseur et tenter de la jailbreaker. En réponse à ces hackeurs et pour préserver sa console, Sony avait alors pris une décision plus que controversée : supprimer la fonctionnalité OtherOS de toutes les PlayStation 3 via une mise à jour obligatoire, la 3.21. Pratique plutôt radicale, car elle imposait à l'époque aux joueurs de logiquement choisir entre conserver l'OtherOS et ne pas faire de mise à jour, les empêchant de se connecter au PSN et de profiter de tous les jeux de nouvelle génération nécessitant des firmwares à jour, ou mettre à jour leur console, mais accepter de perdre une fonctionnalité qu'ils ont payée avec la console, et qui leur a aussi peut-être fait choisir celle-ci (personnes n'ayant pas de PC par exemple ou voulant une console "tout-en-un") plutôt qu'une autre concurrente, d'autant que son prix était conséquent à sa sortie, soit 600 €.
Un recours collectif (NDLR : "class action" en anglais, étant un ensemble de personnes qui se regroupent pour attaquer une entité) a donc intenté un nouveau procès contre le géant nippon pour tenter de faire condamner cette suppression de la fonctionnalité et obtenir, peut-être, un retour forcé de cette dernière sur les PlayStation 3 de manière officielle (vu que cela est désormais possible de manière officieuse, voir ici et ici). Ces personnes s'estiment abusées, et sont convaincues que Sony n'a pas respecté ses engagements au sujet du cycle de vie / marché de la console. Il y a eu moult rebondissements et il est difficile de tous les suivre ; l'actualité juridique outre-Atlantique, et notamment lorsqu'elle a trait au monde vidéoludique, n'étant pas systématiquement médiatisée.
Il y a quelques jours, le verdict a été rendu sur cette affaire et Sony en est sorti grand vainqueur. Cette information, vous l'avez peut-être déjà vue, lue, mais avez-vous tous les éléments en votre possession pour comprendre quels ont été les arguments avancés par chacune des parties ? Connaissez-vous les tenants et les aboutissants, sachant que l'ensemble de l'affaire est retranscrit en anglais sur certains sites relayant les affaires juridiques ? Les sites Gen ont toujours eu pour vocation de vulgariser un maximum l'ensemble des informations traitées, et voici la raison pour laquelle nous avons décidé de traduire certains extraits de la plaidoirie des deux avocats ; Luanne SACKS pour la défense de Sony, et Jim QUADRA comme avocat représentant le recours collectif ; ainsi que le verdict final rendu, pour une meilleure compréhension de ce qu'il s'est réellement passé au tribunal. Une petite analyse synthétique et neutre viendra ponctuer le tout avec quelques mots sur l'avenir de l'OtherOS et des class actions.
Nous attendons évidemment vos commentaires, constructifs, une fois votre lecture terminée.
Commenter 55 commentaires
Lire la news : OtherOS : la victoire judiciaire de Sony décryptée
Encore un exemple de l'influence des grosses sociétés telle que SONY sur la Justice et les procès à leurs encontre. Nul n'est au dessus des lois, sauf les gens qui ont les moyens de pressions et l'argent pour ...
Et la justice porte en prime la notion de "juste", c'est de la connerie en barre, cette histoire de choix, on aurait tout aussi bien pu dire pour avoir le même genre de défense que les joueurs étaient en droit d'acheter ou non la console et de faire avec ce que sony décide
Mais je crois que le pire c'est ça :
D'ou la console tient 10 ans, la plupart des 1ers modèles sortis ont été flingués au bout de 2/3 ans à peine obligeant plus de 3/4 des joueurs ayant eu des fats à racheter un nouveau modèle
Non vraiment, y'a du mega foutage de gueule dans cette histoire, mais bon leur portefeuilles est assez gros pour pouvoir passer outre dessous le manteau c'est certain
PS/ et si ma fat fonctionne toujours aujourd'hui c'est parce qu'elle a été relayée au placard lorsque j'ai racheté une slim, mais ça aussi c'est une question de (non-)choix bien sûr ^^
PS: J'ai beaucoup ri:
Il n'est pas question "que" de l'accès au PSN. Il est également impossible de jouer aux jeux achetés qui forcent l'installation d'un firmware.
Le PSN, c'est concevable qu'il en font ce qu'ils veulent, et en cela la justice a raison. Par contre qu'en est-il des jeux achetés qui deviennent injouables? Pourquoi la justice n'en parle t-elle pas?
Toi t'a pourtant la PS3 et Sony t'interdit d'y jouer tant que tu n'as pas marché à son chantage.....
LAMENTABLE (pauvre justice)
C'est tout simplement scandaleux.
Mais bon, on ne peux rien y faire!
Ils peuvent maintenant le remettre l'OtherOS puisque GeoHot a l'interdiction de toucher la PS3.