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EDITO - Trouble du jeu vidéo : quand l’OMS nous veut tous malades !

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Oyez Oyez braves gens ! Posez vos manettes, fermez vos écrans et bas les masques (de VR bien sûr) ! Qu’on se le dise, qui utilisera par excès le jeu vidéo ou numérique, sera par la Sainte Bible des maladies dorénavant catégorisé comme porteur d’un « trouble du jeu vidéo ».

Le 5 mars 2018, après un combat de plusieurs décennies, l'OMS faisait inscrire à la Classification internationale des Maladies le Trouble du Jeu Vidéo. Une porte ouverte à la validation dans un futur très proche d’un nouveau diagnostic de maladie mentale dont nous pourrions tous être porteurs. Mais toute la profession est-elle en accord avec ce qui est lu et entendu sur le sujet ? En tant que psy, je ne pouvais pas m’empêcher de vous livrer mes réflexions et inquiétudes.

Alors que nous nous en croyons une fois pour toutes à l’abri, voici qu’une nouvelle ère de diabolisation du jeu vidéo débute !!! Merci qui ? Merci l’Organisation mondiale de la Santé, bien sûr, de nous avoir inventé cette toute nouvelle Maladie mentale, parce que oui, qui dit entrée dans la Classification internationale des Maladies (comme c’est le cas depuis la semaine passée), dit demain classement dans la non moins sainte DSM-Version future 6. La DSM, c’est la classification internationale des maladies mentales. C’est d’une logique implacable et donc d’un syllogisme qui l’est tout autant ! Mais soit ! C’est le rôle de l'OMS que de définir les choses et de permettre de coordonner à travers le monde le discours des professionnels de santé. Et comme nos sociétés sont bien uniformes et unifonctionnelles, nous pourrions imaginer que les critères d’inclusion à ce nouveau diagnostic médical soient les mêmes au Burundi qu’au Texas… J’adore l’idée ! Surtout que, nous allons y revenir, ces critères diagnostics sont d’une clarté et d’un fondement extraordinaires !

Dépendance ou addiction ? La psy explique…
Les deux termes se confondent si bien que nous utilisons indifféremment les deux pour évoquer nos problématiques de consommations compulsives, et ce, quel que soit la substance ou l’objet. Pour faire simple, la dépendance est un besoin irrépressible de consommer, il fait suite au ressenti de manque, de vide à combler pour retrouver un équilibre. L’addiction quant à elle est une forme plus grave de dépendance, car cette dernière soumet l’individu consommateur à une forme d’aliénation psychique complète.
Addicts, nous devenons esclaves du comportement associé à l’objet de notre dépendance. Pour le jeu vidéo, cela voudrait dire que la dépendance montrerait que nous pouvons avoir besoin de jouer pour que notre équilibre soit préservé comme nous avons besoin d’avoir d’autres loisirs, mais ce dernier pourrait générer une sensation de manque lorsqu’il ne nous est pas possible d’y accéder. L’addiction, quant à elle, générerait une grande perturbation psychique qui désorganiserait complètement notre fonctionnement et mettrait en danger notre bonne intégrité.

En parlant de fondement, il y a déjà une quinzaine d’années, ils avaient essayé de nous faire passer de force ce qu’ils avaient appelé la cyberdépendance. Nous autres, experts de la santé mentale, avions lutté, expliqué, justifié que « non ! ». C’est comme cela quand nous justifions, nous justifions fort ! Donc, non ! Nous ne pouvions être dépendants à l’objet « cyber » ! Mais l’objet cyber en tant que média ne faisait que nous permettre d’accéder à d’autres formes d’addiction : nous pouvions être dépendant affectif et nous adonner au clavardage et devenir accro aux réseaux sociaux, nous pouvions être tout aussi bien infoliques, workalique, dépendant au sexe ou bien, allez nous pouvons leur accorder cela, ludodépendant. Et même dans ce cadre, nous pouvions subdiviser la dépendance au jeu en différents points, car tous les jeux ne se valaient pas. Ainsi, nous ne pouvions pas parler de la même chose si nous évoquions une personne qui jouait de l’argent sur des plateformes de casino en ligne, ou d’une personne accro aux jeux multijoueurs, comme c’était la grande mode à l’époque, mention spéciale à World of Warfcraft qui fut la bête noire de toute une génération de parents flippés de cette nouvelle modalité de jeu, dont ils ne connaissaient rien, et qui tenait prisonnier leurs prépubertes têtes blondes dans leurs antres… Oups, pardon, dans leurs chambres. D’ailleurs, à la même époque nous étions envoyés en délégation, nous autres psychologues, dans les écoles pour évangéliser vos enfants à la bonne parole ! Nous avions fini alors par argumenter et par démontrer que tout ce qui pouvait à voir avec cette forme de dépendance n’était en fait que des formes préexistantes d’addiction, mais que le média n’y était pour rien. Petit rappel de ce que devait être la cyberdépendance : une forme d’addiction à tout ce qui avait trait aux nouvelles technologies ! S’ils avaient su, les pauvres, ce que le téléphone portable allait devenir. Nous avons même inventé un mot pour cela « l’organologie », l’objet comme prolongement du soi ! Avoir un smartphone greffé à l’oreille porte donc un nom que des philosophes 2.0 aimeraient bien nous arracher de force !

Séverine Nemesin Psychologue Clinicienne Séverine Nemesin
Psychologue Clinicienne
Séverine Némesin est Maître en Psychologie Clinique et Psychopathologie distinguée de l’Université Libre de Bruxelles et licenciée de l’université de Paris 8.
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Commenter 6 commentaires

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Glatze Metzger
Ya qu'à voire les gamins de 8 à 12 ans qui s'excitent devant les GTA et leurs bulletins scolaires pour comprendre la sonnette d'alarme. Bien sûr votre gagne pain est le jeu vidéo, c'est un peu logique que vous fassiez l'autruche quand l'OMS déclare un trouble du jeu vidéo (un peu excessif mais il existe).
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Black-Corsair
Glatze Metzger Wrote:Ya qu'à voire les gamins de 8 à 12 ans qui s'excitent devant les GTA et leurs bulletins scolaires pour comprendre la sonnette d'alarme. Bien sûr votre gagne pain est le jeu vidéo, c'est un peu logique que vous fassiez l'autruche quand l'OMS déclare un trouble du jeu vidéo (un peu excessif mais il existe).


Si tu penses que ce qu'ils disent est vrai, qu'est-ce que tu branles la en faite??
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Zek
@Glatze Metzger: Ya qu'à voire les gamins de 8 à 12 ans qui s'excitent durant une partie de foot et leurs bulletins scolaires pour comprendre la sonnette d'alarme.

Ya qu'à voire les gamins de 8 à 12 ans qui s'excitent sur une planche à roulettes et leurs bulletins scolaires pour comprendre la sonnette d'alarme.

Ya qu'à voire les gamins de 8 à 12 ans qui s'excitent en mattant les filles et leurs bulletins scolaires pour comprendre la sonnette d'alarme.

Ya qu'à voire les gamins de 8 à 12 ans qui s'excitent à l'idée d'aller voir le dernier Star Wars au cinéma et leurs bulletins scolaires pour comprendre la sonnette d'alarme.



Vieux réac! Va en maison de retraite et arrête de faire chier ton monde. :mrgreen:
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