TEST - Fallout 4 : le jeu de rôle post-apocalyptique de l'année ?

L'aventure ne commence pas cette fois-ci directement dans les Terres Désolées, mais dans une petite bourgade américaine, en 2077, juste avant le lancement des bombes nucléaires. Le joueur peut donc profiter, pendant quelques minutes, d'un futur utopique, où les créations de la Seconde Guerre Mondiale ont aidé les habitants à construire un monde meilleur grâce au nucléaire. Mister Handy est serviable, le soleil brille et le bonheur est parfait pour le héros de Fallout 4, vivant avec sa femme et son tout jeune enfant.

L'univers de Fallout 4 est parfaitement ancré dans l'histoire du héros, avec des références aux chefs-d'œuvre de la science-fiction.

Mais voilà, l'apocalypse éclate, nos personnages se réfugient donc dans l'Abri 111, avant de se faire cryogéniser pendant 200 ans. Problème, peu de temps avant le réveil du héros, un groupe de mercenaires à la solde de l'Institut entre par effraction dans l'Abri, et kidnappe l'enfant. Après son réveil, le survivant n'a qu'une seule idée en tête : explorer les Terres Dévastées pour retrouver son fils et découvrir ce que cachent les plans de l'Institut, un réseau secret sévissant dans le Commonwealth. Il ne s'agit ici que des premières minutes du jeu, et le scénario a le temps de s'étoffer pendant les nombreuses heures qui constituent la quête principale, qui comprend son lot de rebondissements plus ou moins téléphonés. Il serait bien sûr injuste de continuer à parler du scénario ici, mais sachez que l'univers de Fallout 4 est parfaitement ancré dans l'histoire du héros, avec des références aux chefs-d'œuvre de la science-fiction, notamment Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick ou les romans d'Isaac Azimov, et que les choix du joueur ont une véritable importance sur la conclusion.

L'univers, justement, est bien moins sombre et déprimant que les précédents épisodes. Bethesda a enfin mis au placard son filtre sépia pour laisser place à une palette de couleurs plus large, plus flamboyante, avec un contraste très prononcé par moment. Ne vous méprenez pas, il s'agit toujours d'un monde en ruine ayant subi une guerre atomique, mais les couleurs sont plus vives, plus clinquantes, et l'ambiance globale respire moins la dépression, allant même jusqu'à traduire une lueur d'espoir dans les décors, élément encore en lien avec le scénario. Par ailleurs, les vastes étendues vides sont moins nombreuses dans ce quatrième épisode, et l'environnement devient ici plus urbain, avec au centre de la carte une grande ville détruite, abritant les pires rebuts de l'Humanité (dont des Super-Mutants), mais aussi des civils pacifistes. Cet immense lieu est très vivant, plusieurs factions s'affrontant régulièrement au détour d'une rue, et les bâtiments à visiter sont nombreux. Évidemment, il est toujours possible d'explorer les Terres Dévastées, avec leurs lots de bizarreries et de rencontres incongrues. La recette Fallout ne change pas, elle évolue.

Un point maintenant sur les graphismes. Nous sommes en 2015, les jeux photoréalistes sont de plus en plus nombreux, même dans les titres en monde ouvert, mais le studio n'a pas décidé de suivre ce mouvement. L'ensemble du jeu respire un côté presque comic book, avec des couleurs vives, mais aussi des personnages stéréotypés et des graphismes au ton original. Attention, Fallout 4 est techniquement très beau, mais nous sommes loin de la claque graphique que certains joueurs attendaient. Qu'importe, là où le jeu frappe fort, c'est par son ambiance visuelle, une vraie réussite, sauf sur un point : l'animation des personnages, qui reste encore et toujours très rigide, et donc pas vraiment naturelle, même pour des robots synthétiques. Pour finir, la bande originale, toujours composée par Inon Zur, est magistrale. Le thème de la saga y est repris de manière plus orchestrale et plus enjouée, reflétant parfaitement l'ambiance de cet opus, mais les nuances dans les thèmes transpirent quand même un monde post-apocalyptique, tiraillé entre la beauté de la survie, et de certains paysages, et l'horreur qui hante les Terres Désolées. Les bruitages ne changent quant à eux pas vraiment, et le doublage, intégralement en français, reste de qualité (même si la VO reste la meilleure), avec pour la première fois un héros qui ouvre la bouche pour dialoguer, augmentant d'autant plus le sentiment d'empathie pour lui et sa quête de vengeance.