TEST - Metroid Prime: Federation Force - Mauvais Metroid, bon jeu 3DS ?

Vous l'aurez compris, avec ce gameplay très arcade, Federation Force s'éloigne déjà de l'esprit des précédents Metroid Prime. Et cela va encore plus loin avec l'enveloppe du jeu. Déjà, artistiquement, nous avons droit à du cartoon à tous les étages, des couleurs flashy aux mensurations exagérées des mechas. Globalement, tout est bien animé, et bien mis en relief avec l'effet 3D, mais les environnements manquent de charme, de peps et d'originalité, avec des décors naturels et humains assez génériques et vite oubliables. Il en va de même pour les ennemis, qu'ils s'agissent de pirates humanoïdes ou d'autres extraterrestres, qui passent et meurent très vite à l'écran et dont nous ne prêtons même pas attention à l'aspect. Encore une fois, les boss, plus longs à tuer et donc susceptibles d'être observés plus longtemps, sont eux plus travaillés et intéressants.

Federation Force s'éloigne déjà de l'esprit des précédents Metroid Prime.

Au niveau du son, c'est à peu près le même constat, avec une bande-son qui a tout de la musique d'un jeu d'action spatial, entre légères envolées épiques et tonalités mystérieuses : efficace, mais oubliable. Les effets sonores sont tout aussi classiques, mais les voix de nos coéquipiers apportent un peu d'originalité lors des parties multijoueurs : les phrases sont affichées dans notre langue à l'écran, mais exprimées dans la langue de l'orateur à l'oral.

Reste enfin le scénario. Là où les précédents Metroid Prime avaient tout d'une aventure épique, certes un peu solitaire, celui-ci nous fait donc suivre des petits soldats sans personnalité répondant aux ordres de la Fédération. Entre menaces extraterrestres et activités pirates mystérieuses, le scénario enchaîne les objectifs de missions souvent sans lien, avec parfois quelques cutscenes au cours du déploiement pour faire avancer la quête, mais le but ultime de tout cela met trop de temps à se dessiner.

Et au final, même si cela a le mérite d'apporter plus de corps et de liant à nos missions, cela se fait presque trop ressentir que les séquences de jeu ont été pensées avant l'histoire qui les entoure : certes, cela donne du gameplay sympathique, mais narrativement, nous en arrivons très vite à nous en moquer et à suivre tout cela d'un œil peu attentif. Les apparitions et références à Samus Aran, sensées autant fasciner nos petits soldats que les joueurs qui les incarnent, sentent un peu la tentative vaine de raccrochage à l'héroïne ou le fan service vraiment gratuit.