TEST - La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor - Le Tolkien's Creed de Monolith

La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor se situe chronologiquement entre Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux. Néanmoins pas question d'incarner un Sacquet ici, puisque le joueur est projeté dans la peau de Talion, un rôdeur aux faux airs de Vigo Mortensen (Aragorn dans les films de Peter Jackson). Celui-ci meurt dans les 5 premières minutes du jeu (désolé pour le spoil) après avoir vu sa femme et son fils se faire égorger par un serviteur de La Main Noire. Banni d'entre les morts et condamné à errer, Talion part en quête de vengeance aux côtés d'un elfe fantomatique avec qui il partage désormais son corps, pour son plus grand plaisir ou presque.

Assez fade et horriblement brouillon de prime abord, l'histoire finit par se mettre réellement en place dans la seconde partie du jeu.

À ce moment, nous nous retrouvons lâchés dans le Mordor avec pour mission de venger la famille d'un héros qui porte décidément bien son nom (rapport à la loi du Talion, "œil pour œil, dent pour dent', ndlr), une quête a priori tout ce qu'il y a de plus banale. Elle est néanmoins agrémentée des troubles de son "colocataire", l'elfe qui ne connaît pas sa propre identité, de la menace constante du retour du Seigneur du Mal et de quelques personnages secondaires qui ne vont pas hésiter à interférer dans ce scénario en demandant à notre duo de remplir quelques missions pour leur bien personnel en échange de quelques éléments primordiaux à la résolution du problème principal. Assez fade et horriblement brouillon de prime abord, l'histoire finit par se mettre réellement en place dans la seconde partie du jeu et même si la tension est moins palpable que dans les œuvres de Tolkien, il plane une certaine ambiance qui donne envie de continuer, ne serait-ce que pour savoir ce qu'il adviendra de Talion, laissé pour mort au tout début, lorsqu'il aura terminé son périple. Et puis d'abord, qu'est-ce qu'il fait là cet elfe ?

Toutes ces péripéties amèneront Talion, et par extension le joueur, à visiter les diverses contrées du Mordor qui s'offrent à lui. Des paysages globalement ravagés, parsemés de ruines dont le vide et la désolation apportent un cachet non négligeable, qui donne envie de se perdre dans ces étendues désertiques dont les seuls signes de vie sont des bestioles peu amicales dans l'ensemble et des camps d'Orques exploitant des esclaves. Une seconde partie viendra néanmoins apporter un peu de couleur à tout cela, et surtout plus d'étendues de verdures, qui paraissent telles des oasis après plusieurs heures à courir dans la poussière. Derrière cette direction artistique qui nous imprègne durablement de l'univers se trouve une réalisation moyenne et, bien que propre, pas réellement clinquante. Les habits sont bien animés sans être merveilleux, les visages ne sont pas moches, mais sont loin d'être superbement réalistes, les plantes se plient à notre passage, mais dans un mouvement tout sauf naturel... Bref, la volonté est là, mais il manque encore un peu d'ambition.

La bande-son quant à elle est irréprochable. Discrète sur la majeure partie du titre, elle sait ajouter un côté oppressant quand il le faut, ou un peu de douceur sur certains flashbacks familiaux. Rajoutez à cela les bruitages directement dans la manette pour les joueurs de PlayStation 4 et l'immersion est totale. Les voix des Orques (en français) collent bien aux personnages, et si les doublages ne sont pas toujours exceptionnels, ils sont généralement de bonne facture. Par ailleurs, les textes sont variés (mention spéciale pour ce magnifique "Je vais tellement te tuer d'une mort mortelle que tu vivras plus !"), et ce n'est que sur la fin du jeu que l'on entend quelques répétitions de la part de tout cet écosystème qui vit de son côté. Quant à Gollum, il garde cette voix si douce et sensuelle des films de Peter Jackson.