Firewatch : Bien plus qu'un simple jeu d'aventure, Firewatch s'inscrit dans la lignée de ces expériences visuelles et narratives qui en marquent plus d'un.
De l'exploration et des interactions faibles et limitées, au service d'une enquête aux enjeux en apparence assez faibles, c'est tout ? Oui. Alors où est l'intérêt, vous direz-nous. Tout d'abord, l'énorme point fort du jeu, c'est clairement son écriture. Durant toute l'expérience, nous vivrons l'évolution de la relation entre Henry et Delilah, qui le guide donc par radio. Ces personnages, extrêmement peu montrés à l'écran, prennent vie grâce à un doublage parfait et des dialogues ciselés, percutants, avec énormément d'humour et de pragmatisme. Au fur et à mesure que le mystère qui entoure la forêt s'épaissit, leur contact évolue, et ils leur arrivent même d'évoquer à voix haute des théories sur le mystère, celles-là même que le récit a pu vous amener à imaginer quelques secondes auparavant.
Firewatch réussit à donner vie à un récit organique, sombre et pourtant si chaleureux et confortable.
Non, ce petit jeu parfois décrit comme un "polar noir" n'est pas une expérience métaphysique avec une place laissée à la libre interprétation du joueur. Le récit est clairement ancré dans le réel, dès cette introduction textuelle impactante qui nous renseigne tout de suite sur la tonalité de l'histoire, ce qui se confirme au fil des discussions hautement crédibles du duo. Mieux, les quelques choix de dialogue effectués - qui n'influent en rien sur la progression et que très peu les discussions sur le long terme, ou quelques possibilités supplémentaires d'action -, nous permettent véritablement de personnaliser notre Henry, ou tout du moins l'image que nous nous en faisons, celle que nous voulons dégager à Delilah.
Sans jamais nous faire sortir de cette vue à la première personne et de ce simple contact radio, le jeu arrive aussi à créer une tension, un climat tendu rare, dans ce décor immense et ouvert que le vide arrive à rendre oppressant. La bande-son, tout en discrétion et en nuance, favorise cette immersion, avec des thèmes qui incitent à l'introspection, à l'aventure ou à la curiosité : mais le plus clair de votre temps, la musique sera absente, pour laisser toute la place à la chaude voix de Delilah et aux bruits de la forêt.
Les quelques remous de l'histoire arriveraient presque à développer une paranoïa chez Henry, mais aussi chez les joueurs, tant l'identification est facilitée par la qualité de la narration. Avec un ton si humain, et une conclusion réaliste qui en surprendra positivement ou négativement plus d'un en raison de la manière dont elle est amenée, Firewatch réussit donc à donner vie à un récit organique, sombre et pourtant si chaleureux et confortable, que nous aurions aimé voir encore plus riche et étendu.
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Tout à fait du même avis Pour ma part, j'attendrais surement la sortie de la traduction française pour le prendre
Pour le prix il sera d'environ 19€ (probablement un peu moins pour les abonnés au PSN+)