TEST - Far Cry 4 : la montagne, ça vous gagne

Après le décès de sa mère, Ajay Ghale se rend au Kyrat, son pays d'origine, pour y répandre ses cendres, conformément à ses dernières volontés. À l'aube de son périple, son bus est néanmoins attaqué par Pagan Min, le despote local, qui s'avère être un ancien ami de la génitrice du jeune homme et un sérieux concurrent à l'élection du métrosexuel de l'année. Rapidement, Ajay va se retrouver confronté à des choix qui vont le mener au plein cœur d'une guerre civile qui le dépasse complètement, découvrant au passage l'histoire de sa famille et le guerrier qui sommeille en lui.

L'histoire de ce quatrième opus n'a rien de franchement original.

Pour ceux qui ont déjà joué à Far Cry 3, l'histoire de ce quatrième opus n'a rien de franchement original et reprend grossièrement les mêmes ficelles que son prédécesseur, opposant un jeune adulte occidental un peu paumé à la fureur de la guerre et à un dictateur charismatique. La principale différence est néanmoins que ces affrontements n'ont absolument rien de personnel, plongeant le joueur dans l'horrible impression tout au long du jeu de n'être que le pion à la solde des rebelles, sans réelle implication, empêchant de réellement se plonger à corps perdu dans les remous de ce script alambiqué. L'un des personnages dit d'ailleurs à Ajay durant la partie une phrase qui résume à elle seule cette impression : « tu es là pour jouer le gentil qui bute les méchants, pas pour poser des questions ».

Far Cry 4 a néanmoins la particularité d'imposer au joueur de prendre parti pour Amita ou Sabal, les deux leaders du Sentier d'Or, la rébellion luttant contre Pagan Min et fondée par Mohan Ghale lui-même, le père du protagoniste, souvent cité en exemple de bravoure pour aider Ajay à se motiver. Par le biais de ces décisions, le joueur influe ainsi sur le déroulement de l'histoire, mais surtout des missions à venir, qui diffèrent légèrement suivant le personnage qui aura les préférences de notre héros intérimaire.

Mais toute cette oraison funèbre n'est qu'un prétexte pour plonger le joueur en plein Himalaya, dans un univers baigné de mysticisme, de traditions et de trafic de drogue. De quoi donner aux développeurs de quoi s'amuser et proposer un environnement aussi vaste et varié que magnifique, ponctué de quelques touches de mélancolie grâce à des flocons de neige virevoltant au gré du vent, et une bonne dose d'hallucinations colorées provoquées par les différents narcotiques consommés durant l'aventure. Far Cry 4 fait honneur à ses ancêtres sans rougir et pousse à visiter chaque recoin pour profiter des splendides paysages disponibles. Seule ombre au tableau, certaines textures sur les personnages qui manquent de réalisme.

Cette technicité est d'autant plus rehaussée par la bande-son extraordinaire qui parvient à dynamiser les passages un peu mous, à donner une ambiance très "zen" aux balades en forêt ou encore un style Bollywood à des missions psychédéliques. Même le doublage français, point faible de Far Cry 3, a été travaillé avec finesse. Dommage qu'un tel soin n'ait pas été apporté aux deux stations de radio des véhicules qui passent en boucle la même poignée de dialogues.