Quake Champions : Alors, le FPS multijoueur culte d'id Software, ça vaut quoi en 2017 ? Prêt à contrer Overwatch ?
À une époque, les joueurs PC passaient leurs journées (et leurs nuits) sur deux titres : Quake et Unreal Tournament. Deux licences de titres multijoueurs au gameplay nerveux, violent et viscéral où le skill primait sur le reste. De nos jours, rares sont les représentants de ce genre, et alors qu'Unreal Tournament 4 est en phase d'Early Access depuis des moins, id Software revient avec Quake Champions. Alors, il vaut quoi ce FPS ? Réponse après plusieurs parties en bêta fermée.
Le gameplay est jouissif, surtout si vous avez déjà touché à un Quake dans le passé.
Bon déjà, visuellement, c'est du Quake. Pas la peine de chercher bien loin, les décors sont sales, assez froids, faits de pierre et de métal et éclairés par de faibles sources de lumière. Pour l'ambiance, c'est réussi, l'univers du FPS est étrangement attirant et colle parfaitement à l'ambiance. Et techniquement, le titre a lui aussi été soigné. Même en bêta, le titre tourne très bien à plus de 60 fps sur une configuration moyenne, au joueur de s'amuser avec les réglages pour gagner quelques images par seconde, sans pour autant rendre le jeu moche. Et ça fait bien plaisir.
Là où Quake Champions innove, c'est par son modèle économique, qui ne nous a pas du tout convaincus. Sachez d'abord que le FPS sera disponible à l'achat à sa sortie, permettant d'avoir accès à tous les héros. Mais à l'heure actuelle, il faut farmer. Et ça ne fait pas plaisir. De base, seul le Ranger est disponible, un Héros tout à fait lambda aux statistiques classiques et au pouvoir lui permettant de se téléporter sur quelques mètres, explosant au passage un adversaire s'il se trouve sur le point d'arrivée. Pas de quoi fouetter un chat, mais bon, c'est amusant et ça change un peu le gameplay. Et pour débloquer les autres ? Il faut soit cracher quelques euros, soit jouer un paquet de parties pour incarner un Héros pendant... 24 heures seulement. La carotte du free-to-play quoi. Alors oui, les autres Héros sont sympas, Nyx est un peu cheatée et se rend invincible pendant quelques secondes, Slash laisse une traînée lumineuse et mortelle derrière elle façon Tron et Anarki peut booster sa santé et sa vitesse. En clair, si vous voulez vous amuser pleinement sur Quake Champions, il faudra acheter la version complète, sinon, c'est la méga frustration assurée. À moins de ne vouloir incarner qu'un ou deux Héros, mais cela limite grandement le gameplay et le fun sur la durée.
Outre les capacités des Héros, Quake Champions intègre au passage un système de personnalisation de ses Champions, avec des skins à débloquer dans des coffres. Il faut croire que le modèle Overwatch s'impose dans le milieu des FPS en ligne... Ces caisses s'obtiennent en montant un niveau ou en les achetant (avec des euros ou de la monnaie in-game, mais là aussi, il faut farmer), tout ça pour changer légèrement l'apparence ou la couleur des personnages. Ça n'influe pas sur le gameplay, tant mieux, et cela permet d'avoir un Champion un peu plus unique. Ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais de nombreux joueurs aiment ces petits détails qui font le succès d'Overwatch, alors oui, pourquoi pas. Par contre, le menu est vraiment austère et ne donne pas vraiment envie d'y passer plusieurs minutes. C'est l'ambiance Quake, mais ça n'est pas pratique pour découvrir.
Bon, pour finir, le plus important : le gameplay. Et là, c'est la jouissance, surtout si vous avez déjà touché à un Quake dans le passé. Pas besoin de réfléchir, le joueur est plongé dans une Arène (en match à mort seul ou en équipe pour l'instant), et c'est parti pour fraguer comme des malades. C'est nerveux, intense, violent, viscéral, bref, c'est Quake. Et c'est bon. id Software avait réussi le pari fou de proposer un DOOM jouissif l'année dernière, et miracle, il recommence avec Quake Champions quelques mois après. Les sensations d'une partie de Quake sont assez difficiles à transcrire, avec un feeling des armes très soigné, une sensation de vitesse omniprésente, des impacts qui sont particulièrement satisfaisants, sans oublier ces petites techniques vieilles comme le monde, à savoir les Bunny Hop, les Strafe Jump et bien sûr le cultissime Rocket Jump. Oui, Quake Champions a des lance-roquettes, les fameux Rocket Launcher, et ils ne font pas dans la dentelle. Par contre, il convient de laisser quelques réserves. Si le gameplay de base est simple et fait appel aux réflexes et à la précision du joueur, les pouvoirs des Héros changent vraiment la donne, et dans certains face à face, l'issue est connue d'avance à cause de capacités un peu trop cheatées. D'autant que les Champions ont des statistiques propres, modifiant leur santé, bouclier ou vitesse.
C'est donc ce gros point qu'il faudra surveiller à la sortie de Quake Champions. Les Héros vont-ils réussir à proposer des parties équilibrées, qui ne mettent pas en avant leurs statistiques personnelles et leurs capacités spéciales, pour laisser l'avantage à la maîtrise, aux réflexes et à la précision ? Car c'est bien ça le cœur des Quake, tout le monde est logé à la même enseigne et c'est le skill qui parle pendant les parties. id Software va-t-il pouvoir créer un jeu qui attire aussi bien les newbies que les hardcore gamers ? Ça reste à voir. Ah, et à moins de vouloir découvrir la licence, oubliez totalement le format free-to-play et achetez la version complète, le modèle économique sent vraiment la carotte en F2P.