Beyond Good & Evil 2 : Michel Ancel vient rétablir la vérité quant à son impact sur le développement
par Alexandre S.Si la bonne gestion du projet a déjà été remise en cause par le passé, Michel Ancel n'était à priori pas le seul fautif dans l'histoire, loin de là.
Cette année, Beyond Good & Evil a fêté ses 20 ans avec un remaster développé par Virtuos, mais les joueurs attendent toujours des nouvelles concrètes de Beyond Good & Evil 2, autres que des déclarations sur le fait que son développement se poursuit. Récemment, une rumeur en partie confirmée a fait surface quant à son créateur, Michel Ancel, qui a été consulté par Ubisoft pour un projet de jeu Rayman. Pour rappel, il a quitté l'éditeur en 2020 et a ensuite dû se défendre d'accusations portées par Libération. Il a récemment été interviewé par le site Superpouvoir.com, un entretien pour le moins enrichissant au cours duquel il est revenu sur son départ d'Ubisoft à la suite de ce qu'il définit comme un burn out. La partie la plus intéressante est évidemment liée à BGE2, puisqu'il apporte un nouvel éclairage sur la situation venant compléter ses précédentes déclarations. Même s'il admet avoir eu des torts, il n'est clairement pas le seul responsable.
Contrairement à ce qui a pu être dit par le passé, notamment du côté de Libération, ce ne serait donc pas Michel Ancel (directeur créatif) qui mettait à la poubelle des mois de travail, mais le directeur artistique, sans parler du fait que tous les hauts placés semblaient avoir une idée différente de ce que devait être le jeu. Aucun nom n'est cité, ce qui n'aide pas. Vous trouverez ci-dessous l'extrait en question.
Sur BGE2, par exemple, il y avait trop de soucis entre responsables. Le directeur artistique voulait tout refaire sans cesse, le game director voulait faire un jeu de donjons générés et moi je rêvais à une aventure spatiale. On a tout simplement pas réussi à s'accorder et le game director a emporté le projet dans d'autres directions.
Dans ce type de situation, les équipes se retrouvent ballottées et ne savent même plus qui dirige et prend les décisions. Le producteur est censé mettre de l'ordre là-dedans mais cela n'a pas eu lieu. Yves Guillemot a même dû descendre à Montpellier pour remettre les choses en marche, mais cela n'a pas suffi et le game director a continué dans son obstination. Quand j'ai lu dans Libé que c'était moi qui dirigeais le jeu et demandais des changements, j'ai cru m'étouffer. BGE2 est le jeu sur lequel je pense n'avoir jamais remis en cause une décision. Je serais ravi d'échanger sur ce sujet avec d'éventuels détracteurs.
Au final, tout cela est une affaire de responsables passionnés qui ne se sont pas entendus. Je crois que depuis quelque temps, ces personnes ont été remerciées et le projet a trouvé un certain équilibre avec de nouveaux responsables. Ces soucis de management sont bien sûr très dommageables pour les équipes. Tout cela montre qu'effectivement, ce n'est pas simple : beaucoup d'ego et beaucoup d'enjeux avec une gestion humaine clairement améliorable.
Il y a une différence énorme entre le développement d'un BGE2 nécessitant une nouvelle technologie et un projet avec une tech et un gameplay connus. Je crois que pendant longtemps la complexité d'un tel projet a dépassé beaucoup de monde chez Ubisoft... et aussi dans la presse qui n'a pas hésité à faire des raccourcis pour vendre du papier au moment des affaires parisiennes.
Il n'y avait pas un unique grand méchant mais une somme de soucis clés, non résolus au niveau des responsables, dont je faisais partie. J'ai ma part de responsabilité et j'aurais dû mieux défendre le projet, être plus présent et plus conciliant avec les collaborateurs.
Espérons que le développement de Beyond Good & Evil 2 se déroule actuellement mieux qu'à l'époque et qu'il finisse par voir le jour.
Beyond Good & Evil 20th Anniversary Edition est quant à lui disponible chez Gamesplanet au prix de 17,99 €.
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