TEST - Ori and the Blind Forest : la voilà, la première pépite de 2015

En apparence, Ori and the Blind Forest transpire l'aventure calme et posée. En substance, c'est très, mais alors très loin d'être le cas. Car sous ses faux airs de jeu pour enfants ou d'attrape-nanas, cette production signée Moon Studios cache un défi de taille. Beaucoup plus proche d'un Super Meet Boy (dont il emprunte certains choix de game design) que d'un Rayman rebooté, il s'adresse avant tout aux amateurs de challenge. Les mêmes qui n'ont pas peur de mourir plusieurs fois face à certains passages corsés. Vous êtes prévenus et c'est un Die&Retry pur et dur qui se dresse via un chemin semé d'embûches.

Un gameplay d'une précision chirurgicale.

Mais il serait un brin réducteur de résumer Ori and the Blind Forest en un simple Die&Retry tant il est bien plus que cela. Effectivement, il s'inscrit dans le genre des Metroidvania, ces jeux de plateforme hyper profond, où pouvoirs et allers-retours multiples enrichissent un gameplay d'une précision chirurgicale, niché dans un level design bourré d'idées qui lui répond tellement bien. En d'autres termes, Ori ne se contente pas de sauter. Au fur et à mesure de l'avancée, il gagne des pouvoirs permettant d'accéder à de nouvelles zones, et ainsi de suite. Il peut également améliorer ses compétences, gonfler ses jauges - vie et énergie - histoire d'être bien paré pour ce qui l'attend, à savoir un bestiaire belliqueux et des pièges en veux-tu en voilà.

Sans nul doute, la difficulté d'Ori and the Blind Forest risque d'être un frein pour plus d'un averti. Certaines séquences demandent du timing, réclament de la vitesse et font appel à une association des différentes aptitudes d'Ori. C'est pour cette raison que Moon Studios offre la possibilité de créer ses propres points de sauvegarde, juste avant un passage difficile généralement. Bien sûr, l'abus n'est pas permis et les checkpoints maison ne sont pas autorisés durant les quelques courses-poursuites scriptées - et éreintantes (gare à votre manette). À côté, les derniers niveaux de Rayman Legends font office de parcours de santé.

Par ailleurs, Ori and the Blind Forest est aussi complexe que long. Pour sauver Nibel, comptez 6/7 heures, sachant qu'il est un terrain de jeu parfait pour le speed running, assurément l'argument de rejouabilité principal pour les hardcore gamers. Maintenant, il est fort probable que les joueurs moyens n'en voient pas le bout tant il est parfois frustrant de devoir recommencer, encore et encore, en priant fort pour y parvenir enfin. Voilà le prix à payer pour se faire un shoot de douceur.