TEST - Knights Contract : faut-il oser signer le contrat ?

Quand un studio choisit le beat'em all comme ligne directrice, il doit savoir à quoi s'attendre : si le genre n'est pas maîtrisé, il devient très vite répétitif et lassant. Inutile de tourner autour du pot, pour cette fois, c'est raté. Tout au long du jeu, notre bourreau maniera une énorme hache qui évoluera à une seule reprise, et pourra effectuer de nombreux combos qui changeront eux aussi à l'occasion de l'obtention de notre nouveau bébé. Les enchaînements de coups tournent vite en rond et, même en facile, il en faut souvent beaucoup trop pour éliminer les ennemis même simples, rendant ainsi la tâche monotone.

Pour nous épauler, Gretchen pourra, quant à elle user de sa magie, profitant de six sorts de base, qui pourront être augmentés de deux niveaux chacun en échange d'âmes récoltées en éliminant des ennemis, et de six sorts spéciaux cachés dans différents lieux de l'aventure. Si la magie en elle-même ne fait pas énormément de dégâts, il est possible, lorsqu'Heinrich n'est pas à terre, d'appuyer sur la touche rond lors d'un court ralenti, pour lancer une attaque puissante qui conduit souvent à la mort. Bien évidemment, plus le sortilège est fort, plus les dégâts sont considérables et touchent un nombre important d'ennemis.

Seuls quatre sorts peuvent être assignés en même temps, et après utilisation, il faut quelques dizaines de secondes pour qu'ils se rechargent, il ne faut donc pas uniquement compter sur la sorcière lors des affrontements difficiles. Il est possible de viser pour se faciliter la tâche, mais les ennemis volants restent tout de même hors d'atteinte de la plupart des sorts et de nos attaques physiques. Ainsi, les démons n'hésitant pas à esquiver les rares magies auxquelles ils sont sensibles, il faut parfois en mode facile plus de temps pour éliminer nos adversaires volatiles que pour mettre fin à la vie d'un boss. Un mauvais dosage de la difficulté qui se ressent d'autant plus avec une difficulté supérieure.

Les phases d'aventure sont tout bonnement mollassonnes, un couloir principal, des chemins annexes qui mènent plus souvent à un mur qu'à un objet (des pages d'un livre sont réparties dans le monde, tout comme une dizaine d'artefacts et les six sorts bonus précédemment évoqués), aucun défi en perspective. Pire encore, le rythme du jeu est lui catastrophique. Les trois quarts du temps, une avancée de quelques secondes se suit d'un combat d'une ou deux minutes, une redondance totale.

Les cut-scenes mettent elles plus de temps à charger qu'à se terminer, les développeurs n'ayant pas hésité à faire un fondu noir pour introduire et conclure de courts événements, comme une ou deux phrases du duo ou l'apparition d'un groupe de monstres. Ainsi, les affrontements s'enchaînent très difficilement et le soupçon d'aventure est coupé à chaque occasion par un "scénario" omniprésent, si des dialogues insipides peuvent êtres considérés comme tel.

Les boss sont également victimes d'une itération lassante en difficulté normale ou supérieure, ou au contraire témoins d'une élimination express en facile. Sous peine de trouver la "tactique" (c'est-à-dire trouver comment éviter les attaques des ennemis puis recommencer des dizaines de fois le même schéma pour lui faire perdre de la vie), le défi ne sera qu'à de très rares occasions insurmontables. Par ailleurs, il faudra effectuer un QTE d'une difficulté inouïe (ironie, quand tu nous tiens), qui en cas d'échec (c'est-à-dire si vous oubliez que la vidéo de mise à mort est interactive et que vous partez faire une pause) vous obligera à reprendre le combat face à un boss avant moins du quart de sa vie.

Par ailleurs, si notre bourreau est immortel, la magicienne ne l'est pas, et elle possède une barre de vie qui descendra vite en cas de danger. Pour la remonter, la touche R1 nous invitera à prendre la belle dans nos bras, et la communion de nos deux corps la réchauffera en même temps qu'elle reprendra de la vie. Notre héros a beau être ineffaçable, il n'est pas invulnérable. Des attaques trop puissantes ou enchaînées le mettront à genou, nous obligeant à appuyer frénétiquement sur la touche croix pour le relever et, si nous sommes touchés dans cette position, nous serons tranchés, nous forçant à marteler encore plus le bouton pour nous reconstituer.

De rares phases de jeu, trop courtes ou ratées, viendront tenter de diversifier l'aventure de façon sporadique, mais les changements sont trop faibles ou trop mal réalisés pour être appréciés. Il n'y a qu'à voir l'assommant niveau de l'Enceinte Magique, qui à lui seul représente plus d'un quart du jeu, un quart du jeu dans le même environnement plat et répétitif, un quart du jeu avec une excentricité de gameplay que nous vous laisserons découvrir sous peine de gâcher la bonne surprise. En définitive, un gameplay rébarbatif à souhait, qui n'évolue quasiment pas au cours du jeu et un côté aventure en couloirs lassant, rien n'est malheureusement à sauver dans le gameplay de Knights Contract tant chaque détail est mal exploité.

Car oui, nous pouvons aussi grimper à des échelles et des herbes grimpantes, Heinrich monte alors lentement en s'accrochant parfois au vide entre deux barreaux ou sur la roche, Gretchen suivant par la suite en sautant et en prenant appui contre le mur (les développeurs n'allaient quand même pas lui créer sa propre animation après tout ?)