TEST - Knights Contract : faut-il oser signer le contrat ?

En pleine chasse aux sorcières, Heinrich, un bourreau, est logiquement chargé par son inquiétant supérieur, le docteur Faust, de décapiter chaque magicienne maudite. Lors de l'exécution de l'une d'elles, nommée Gretchen, il subit une malédiction qui le condamne à vivre jusqu'à l'éternité. Désireux de connaître un jour la fin du voyage qu'est la vie, il part en quête d'une magicienne capable de le guérir. Une centaine d'années plus tard, il croise sur sa route une créature du nom de Minukelsus, qu'il sauve et qui, en remerciement, lui propose de le mener à sa maîtresse, qui pourrait l'aider dans sa quête. Sa patronne n'est autre que la paria, ramenée à la vie pour une raison qu'elle ignore. Elle l'asservit dès leur premier contact avec un sortilège les liant tous les deux : si elle meurt, il meurt.

Gretchen espère ainsi avoir trouvé un fidèle allié, capable de l'aider dans sa nouvelle mission, en échange d'une guérison à la fin de celle-ci. La sorcière veut en effet arrêter le docteur Faust, qui s'est emparé des cristaux magiques des six autres représentantes de la magie néfaste pour sa propre personne, afin de les contrôler et de détruire de nombreux villages. Pire encore, l'ancienne chef des sept sorcières est elle aussi asservie, au grand désespoir de notre amie. Pourquoi s'attaquer à de pauvres innocents, et que faire pour stopper ces massacres ? Telles sont les deux interrogations que nous devrons lever avant la fin de notre quête.

Au départ prometteur, le scénario ne comportera malheureusement que très peu de rebondissements. Jusque dans les derniers niveaux, aucun véritable changement de plan ne se fera. Par ailleurs, les principales raisons du retour de Gretchen et les motivations de Faust seront rapidement précisées, laissant ainsi un gros blanc scénaristique du cinquième au seizième chapitre. Sans être ni rasoir ni original, seul l'épilogue parvient à se démarquer et à nous faire espérer que, dans le cas d'une suite, tous les mauvais tirs pourraient être corrigés.

Les personnages, qu'ils soient gentils ou méchants, sont affreusement manichéens. Gretchen est disciplinée et peu bavarde, Heinrich est rustre et peu causant, le collant Minukelsus est fidèle et peu débrouillard, les sorcières ennemies sont méchantes, et le docteur Faust est machiavélique : le tour du casting est fait, en dehors du duo, de leur suiveur et de la bande de méchants, personne d'autre ne viendra se greffer à l'histoire. Pas une seule personnalité ne se démarque, et la loquacité de nos deux héros ne donne lieu qu'à des discussions d'un plat inimaginable, plein de bons sentiments plus niais les uns que les autres. La mort des personnages concernés est également banale et ne parvient jamais à nous faire tirer la moindre larme ni le moindre trait d'autosatisfaction.

Par ailleurs, nous aurions pu espérer une véritable plongée dans le folklore allemand ou scandinave, mais les développeurs se sont arrêtés aux sorcières. En dehors de rares références telles que les noms des sorcières Holda et Raiponce (la dernière jouissant d'un château articulé autour de ses cheveux, une des seules bonnes idées du jeu), les allusions sont malheureusement inexistantes. Au final, toutes les bonnes bases posées s'avèrent finalement inexploitées, les personnages sont aussi plats et passionnants qu'un chien écrasé, l'univers délaissé, une grosse déception.

 
Mettons les choses tout de suite au clair pour éviter tout faux espoir : cette cinématique en images de synthèse n'est tout bonnement pas présente dans le jeu, tout comme aucune autre séquence précalculée. Namco Bandai a juste mis de la poudre aux yeux pour les besoins de sa promotion.