Le Canada s'affirme aujourd'hui comme un centre d'impulsion mondial dans le domaine des jeux vidéo. Enquête.
Les jeux vidéo sont encore aujourd'hui un marché naissant, dont les possibilités d'avenir sont immenses, et dont l'ampleur économique va devenir considérable. Le Canada a d'ores et déjà pris une position de leader dans le domaine et en vue des retombés économiques non négligeables (emplois, développement...), il est clair que le gouvernement canadien entend bien conserver cette main mise sur le marché mondial. Les défis de ce secteur ne sont cependant pas des moindres, et pour assurer son avenir, le Canada va devoir agir en conséquence.
I - Le maintien et l'approfondissement des mesures gouvernementales.
Pour conserver la compétitivité de l'industrie vidéoludique canadienne, il est nécessaire que le gouvernement maintienne une fiscalité généreuse à l'égard du secteur. De plus, l'adoption de telles mesures dans les autres provinces est essentielle pour la poursuite du développement de l'industrie canadienne. En effet, aujourd'hui, seuls deux pôles concentrent la plus grande partie de l'activité vidéoludique au Canada.
Le Canada doit également faire face à plusieurs fermetures précipitées de studios de développement qui ont détruit des dizaines d'emplois.
Le financement des studios de développement :
L'un des problèmes récurrents au Canada, et plus généralement dans l'industrie des jeux vidéo ,est celui du financement des studios de développement. En effet, ces derniers sont dépendants des grands éditeurs pour financer leur travail, le développement d'un jeu, et ils risquent à tout moment la faillite si le projet est avorté. Par exemple, Pseudo Interactive, un grand développeur, a dû fermer ses portes en 2008, après avoir engagé plus de 50 employés à cause de l'annulation du projet décidé par Eidos qui finançait le travail jusque-là.
Comme l’a souligné le président d’un studio : « C’est un domaine difficile : ou vous travaillez pendant un certain temps et fermez vos portes, ou vous travaillez pendant un certain temps et quelqu’un vous achète. »
D'autres sources de financement doivent donc êtres trouvées pour le développement des jeux, cependant l'investissement est risqué : il faut s'engager dans un projet coûteux, parfois très long (3 ans) tout en étant incapable de mesurer les débouchés. C'est pourquoi les éditeurs peuvent arrêter de financer le développement d'un jeu à tout moment, s'ils estiment qu'il n'est plus rentable de poursuivre le projet.
La fiscalité ne peut suffire à assurer la bonne santé du secteur, une deuxième composante essentielle est nécessaire : la main-d'œuvre.
II - S'assurer de la formation d'une main-d'œuvre qualifiée :
L'apparition de nombreuses innovations technologiques ces dernières années a amené la création des jeux vidéo à être de plus en plus en complexe. Le développement d'un jeu nécessite toujours plus de compétences, toujours plus de travailleurs spécialisés. La disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée est un facteur clé pour la réussite de l'industrie vidéoludique canadienne. Il faut ainsi continuer à développer les formations dans ce domaine, notamment grâce à la collaboration des géants du secteur : création en 2005 du campus Ubisoft, subvention en 2007 d’un million de dollars au campus Great Northern Way de la part d'Electronic Arts.
Finalement, le Canada pour assurer son avenir doit miser sur la continuité : fiscalité avantageuse, formation d'une main-d'œuvre qualifiée... Il faudra également prendre en compte l'émergence de nouveaux pays dans le domaine de l'art et la création, qui sont appelés à devenir des acteurs majeurs : la Chine et l'Inde.
Dossier rédigé par Caroline Tosh.
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