Le Canada s'affirme aujourd'hui comme un centre d'impulsion mondial dans le domaine des jeux vidéo. Enquête.
La croissance fulgurante de l'industrie vidéoludique canadienne ces dernières années n'est due en rien au hasard. Le gouvernement canadien a mesuré les immenses possibilités d'un nouveau secteur en pleine expansion (52 milliards en 2010) et a choisi d'en faire sa priorité.
I - Le Canada, l'eldorado du jeu vidéo : des politiques gouvernementales généreuses.
La mise en place d'une politique dédiée à l'industrie du jeu vidéo est le facteur principal de la réussite canadienne.
Plusieurs mesures financières ont été adoptées afin de dynamiser le développement du secteur vidéoludique. Ces aides consistent principalement en des réductions, des crédits d'impôt sur les frais de main-d'œuvre, et des subventions directes de nouvelles entreprises. Ces mesures sont décidées et appliquées à l'échelle des provinces.1
Par exemple, au Québec, le gouvernement paie 30 % des frais de main-d'œuvre, 40 % à Manitoba.
Il a également été accordé 7,5 millions d'euros de subventions à Warner Bros et 3,1 millions d'euros pour l'éditeur-développeur THQ.
Ces mesures fiscales ont été faites pour attirer les investissements et les entreprises. Objectif atteint : Ubisoft a ouvert la marche en 1997 et depuis, tous les grands noms du secteur se succèdent pour s'implanter au Canada. Ce phénomène contribue à établir la réputation internationale du Canada en matière de jeux vidéo.
Bien sûr, la facture est salée pour le gouvernement canadien (un demi-milliard uniquement pour le Québec) mais la rentabilité de l'investissement à long terme laisse peu de place au doute.
En plus d'une politique gouvernementale généreuse, le Canada garantit à ses citoyens un niveau de vie très élevé et une excellente formation pour le marché du travail. Autant d'atouts qui favorisent l'essor de l'industrie vidéoludique.
II - Richesse et éducation.
Le Canada est l'un des pays les plus riches et les plus développés du monde (le 4ème niveau de vie le plus élevé au monde selon l'ONU). Le taux d'équipement multimédia au sein de chaque foyer en témoigne :
96 % des foyers canadiens possèdent un ordinateur.
47 % des foyers canadiens possèdent au moins une console de jeu vidéo, comme la Xbox 360, la Wii ou la PlayStation 3.
Environ 37 % des adolescents jouent quotidiennement aux jeux vidéo.
Les Canadiens sont donc des consommateurs aguerris de jeux vidéo, et maintiennent une demande forte dans ce domaine.
La formation est également l'un des facteurs de réussite du Canada.
La disponibilité sur place d'une main-d'œuvre qualifiée et abondante est un argument de plus pour attirer les entreprises au Canada. L'enseignement supérieur au sein des universités attire plus de 17 000 étudiants étrangers, il délivre un diplôme prestigieux, reconnu par le monde entier. De nombreux Français finissent leurs études au Canada, notamment au Québec, car l'enseignement est délivré en français et les entreprises exigent la maîtrise de la langue dans cette province (le français est l'une des langues les plus compliquées à apprendre !).
De plus, la formation s'est considérablement développée dans le secteur multimédia, l'Université du Québec collabore même avec Ubisoft Montréal pour développer de nouvelles formations, en adéquation avec le développement des jeux vidéo. Ajoutons à cela les CEGEP (écoles techniques) de toute la pronvince de Québec qui offrent des formations dans divers métiers du jeu vidéo et proposent les mêmes logiciels que les compagnies afin d'être opérationnels dès le diplôme en main.
Ainsi, le succès du Canada s'explique par sa forte compétitivité, permise par les aides gouvernementales et l'offre importante de main-d'œuvre qualifiée. Cette compétitivité se traduit par une baisse des coûts de production, qui attire les entreprises, crée de l'emploi, des revenus, et entretient l'industrie vidéoludique canadienne dans un cercle vertueux, toujours en expansion malgré un climat économique des plus morne en cette période de crise.
Le Canada a réalisé un bilan exceptionnel ces trois dernières années, il convient maintenant d'assurer son avenir.
1Les provinces aux Canada ressemblent aux États au sein des États-Unis : ils possèdent une certaine autonomie, des compétences législatives et une autorité (premier ministre). On décompte 10 provinces au Canada, dont le Québec où le français est la langue officielle.
Dossier rédigé par Caroline Tosh.
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