Warner Bros. a lâché le lion dans la nature. Notre verdict sans concession.
Les succès retentissants des adaptations Les Gardiens de la Galaxie et Deadpool ont donné envie à Warner Bros. d'avoir, lui aussi, sa coupure fun dans son catalogue si sérieux de films de super-héros. Aux antipodes de Man of Steel et Batman v Superman : L'Aube de la Justice, Suicide Squad, gonflé à bloc par un matraquage marketing pop à en pousser mémé dans les orties, se pose comme la récréation parfaite pour poser son cerveau, rire un peu et continuer à parfaire un univers. Le tout sous la houlette de David Ayer (Bad Times, Au Bout de la Nuit), loin d'être un yes man puisque ce n'est pas le genre de la maison.
Suicide Squad, c'est un peu le pote que tu veux voir de temps en temps.
À l'arrivée, le résultat est mi-figue mi-raisin, pas suffisamment mauvais pour le descendre, pas assez réussi pour en tirer des éloges dignes de ce nom. En réalité, Suicide Squad s'apparente à une succession de clips animés, certes, par une bande-son dantesque, mais qui révèlent vite des limites quand il s'agit d'obtenir un film cohérent et se tenant de bout en bout. Pas assez fou, pas assez drôle, pas assez extrême dans ses intentions, pas assez surprenant, le blocbkuster le plus estival de l'été 2016 se base pourtant sur un casting de premier choix, des personnages très bien écrits (mention spéciale à Deadshot, interprété avec justesse par Will Smith), un soupçon de gags parfois bien référencés (le triangle de Phil Jackson pour ceux qui connaissent) et de l'action pas toujours très claire.
Reste ensuite le couple Harley Quinn/Le Joker, qui peut préfigurer de futurs affrontements intéressants face au Batman de Ben Affleck. Comme attendu, Margot Robbie et Jared Leto, dans une moindre mesure tant ses apparitions sont dignes de Scratch dans les Âge de Glace, volent la vedette à tout le monde par leur folie, leur alchimie (ils nous offrent la meilleure scène, qui plus est onirique). Jared Leto, pour en revenir à lui, incarne un Joker rafraîchissant, sorte de mix entre l'élégance de Jack Nicholson - en plus trash et new age - et la démence imprévisible de Heath Ledger, plus Joker que terroriste. Il ressemble peut-être à Marilyn Manson, mais il a de quoi hanter quelques nuits.
Il y a de quoi passer un moment sympa, par intermittence, en compagnie de Suicide Squad. Mais c'est tout. Il y a de quoi être excité pour la suite en voyant un tel duo Harley Quinn/Le Joker pendre vie à l'écran. Mais c'est tout. Suicide Squad, c'est un peu le pote que tu veux voir de temps en temps, avec qui tu rigoles un peu, mais qui ne deviendra jamais ton meilleur ami, parce qu'il n'a pas les qualités requises. Du pur déni de sales gueules, ce qui est logique pour une bande de vilains sauveurs du monde.
Note : 2,5 sur 5.