TEST - Uncharted 4: A Thief's End - Nathan, merci pour ce moment

Dans son gameplay, Uncharted 4: A Thief's End n'avait pas grand-chose à ajouter, tant l'expérience des précédents s'était suffisamment bonifiée avec le temps pour ressortir la recette telle quelle. Alors Naughty Dog a, en toute logique, peaufiné, peaufiné... et peaufiné. En ressort un feeling général beaucoup plus agréable, dans tous les compartiments de la prise en main, des nombreuses phases de plateforme aux gunfights ponctuant l'aventure. Passée une longue introduction servant à bien poser le récit, le TPS s'enchaîne sans réel temps mort, avec un mix équilibré d'action/exploration/narration/réflexion (petites énigmes assez aisées à résoudre). En outre, Naughty Dog a tenu à introduire quelques éléments inédits, à l'instar d'une jeep ou d'un bateau. Ces deux véhicules alimentent cette idée d'ouverture en laissant au joueur la liberté de se balader/fouiner/foncer (rayez la ou les mentions inutiles).

Moins de fougue, plus de maîtrise.

La jeep, pour en revenir à elle, constitue une quasi première également dans la saga, qui n'avait offert jusque-là que quelques minutes sur un jet-ski dans Uncharted: Drake's Fortune. Eu égard au manque d'expérience de Naughty Dog en matière de conduite virtuelle, nous aurions pu craindre un Nathan Drake plus proche du retrait de permis que du pilote de Formule 1. Il n'en est rien et la prise en main est très plaisante, typée arcade, sans surprise, mais pas avare pour un sou en sensations. En effet, les différentes surfaces traversées - terre, boue, eau - impactent suffisamment la tenue de route tandis que la physique a été bien travaillée pour ne pas faire face à des horreurs. Et si jamais vous patinez sur une pente raide et boueuse, n'ayez crainte : Nathan pourra accrocher son véhicule à un arbre pour s'aider de la puissance du treuil situé à l'avant. Vous êtes perdus ? Suivez les traces de pneus, éléments narratifs visuels qui en disent long - sans en dire trop - et renforcent l'immersion.

Maintenant, Uncharted 4: A Thief's End n'est pas un jeu de course et, quand une base ennemie barre le chemin, Nathan doit renfiler son costume de gunfighter. Dans sa partie TPS, ce quatrième opus améliore à peu près tous les éléments, de l'intelligence artificielle des coéquipiers aux combats au corps-à-corps, en passant par le feeling des armes, visiblement plus différencié qu'avant, ou les interactions avec ce qui entoure Drake (décors comme protagonistes). En parallèle, Naughty Dog autorise davantage d'approches et cela se traduit par la possibilité de marquer les ennemis (qui signalent leur état d'alerte par une jauge). Le but est bien évidemment d'offrir le choix aux joueurs, et ceux qui préfèrent l'infiltration pourront profiter des herbes hautes pour éliminer les gardes un à un sans que les corps ne puissent se voir. Sur ce point, il manque encore quelques options pour réellement en tirer profit (comme attirer les ennemis en faisant du bruit) et la faculté d'élimination en douceur est surtout là pour se soulager dans les difficultés supérieures.

Nathan Drake se dote par ailleurs d'un grappin - c'est dans l'air du temps - et cela ajoute un peu de verticalité aux gunfights - c'est dans l'air du temps aussi. Le level design s'est adapté à ce gadget et les gunfights s'incrustent dans des environnements beaucoup plus ouverts à 360 degrés, avec des ennemis compensant la faiblesse de leur intelligence artificielle par leur nombre et le fait qu'ils puissent arriver de partout. Ces phases sont, par extension, plus riches, plus intenses, plus dynamiques. Le plaisir est là, tout le temps, partout. Les temps morts s'apprécient autant que les séquences coup de poing, à la limite du too much sans jamais franchir la barrière. Moins de fougue, plus de maîtrise.