TEST - The Last of Us : Left Behind : comment lui dire adieu ? (DLC)

Embrigadée dans une école militaire jusqu’à ses 16 ans, Ellie, orpheline à cause d’une épidémie liée à des fongus, reçoit la visite de sa meilleure amie et mentor, Riley. Disparue 46 jours auparavant sans regarder en arrière et sans dire au revoir, elle lui propose de la suivre parce qu’elle a quelque chose d’important à lui montrer. Mais ce petit voyage interdit dans des zones à risques ne se fera pas sans vérités et pas forcément bonnes à entendre.

Naughty Dog a voulu briser la narration habituelle en proposant deux séquences bien distinctes, qui s’alternent de manière dynamique.

Left Behind prend place après le comic book The Last of Us de Dark Horse - dont nous vous conseillons la lecture tant les clins d’œil sont légion (le couteau, le walkman, ce bon vieux Winston, etc.) - et pas seulement. En effet, Naughty Dog a voulu briser la narration habituelle en proposant deux séquences bien distinctes, qui s’alternent de manière dynamique. Dans la première, nous sommes amenés à incarner Ellie, seule, tandis qu’elle doit venir en aide à Joel, très blessé pendant les événements de The Last of Us (cela correspond à l’ellipse où la jeune fille se retrouve seule dans la neige, avec un arc et la nécessité de chasser). La deuxième, pour sa part, met en scène le duo Ellie et Riley avant qu’Ellie ne rencontre Joel. Vous avez suivi ?

En filigrane, Naughty Dog veut donc montrer deux aspects du personnage d'Ellie, jeune effrontée qui a déjà beaucoup perdu et qui cache un secret beaucoup trop lourd pour ses épaules. Avec le présent, les scénaristes arborent la Ellie sans peur et sans reproche, qui est devenue une héroïne par la force des choses et par obligation. En s’intéressant au passé, ils veulent mettre en exergue son innocence et creuser sa relation avec Riley, une Black courageuse et servant de véritable modèle (elle est forte, n’a peur de rien et donne envie de se battre). Contrairement au duo Ellie/Joel, celui formé par Ellie/Riley n’est pas nouveau puisque les deux filles se connaissent déjà. En un sens, elles ont un temps d’avance sur nous. Cela se matérialise par une réelle complicité (il faut les voir s’amuser de tout et surtout de rien alors que, dehors, c’est l’Enfer qui règne) et de beaux moments d’émotion, moins dans l’affrontement pour enfouir des sentiments (Joel et Ellie, c’était ça), plus dans la naïveté de l’amitié (elles se croient invincibles). En outre, compte tenu de leur âge, nous avons droit à un tout autre visage d’Ellie : avec Joel, elle n’avait plus le temps de grandir et de s’épanouir en tant qu’adolescente devenant progressivement un adulte. Avec Riley, elle le prend.

Le cœur de Left Behind, faux prologue s’il en est compte tenu des flashforwards (autre preuve que Naughty Dog maîtrise tous les degrés de narration), est bel et bien le couple que forme Ellie et Riley. C’est de là que tout part, et s’explique. Mais au-delà des quelques questions trouvant enfin des réponses, le studio a bien évidemment pensé à adapter son gameplay en conséquence. Concrètement, quand Ellie est avec Riley, fini l’héroïne en devenir, et bonjour la gamine qui s’amuse, oublie et s’oublie, tout en se complexifiant devant nous, de surprise en surprise (qui savait qu’elle voulait des seins plus gros ?). Pour matérialiser cela, Naughty Dog a pensé à implémenter de multiples mini-jeux, trahissant un peu le genre auquel appartient The Last of Us. En résultent des phases à la légèreté bienvenue alternant avec des moments sous haute tension, telles des réminiscences de l’opus de base.