South Park : L’Annale du Destin : Cartman, Stan, Kyle, Kenny et Le Nouveau sont de retour façon super-héros dans une aventure pas très super.
Début 2014, Ubisoft sortait South Park : Le Bâton de la Vérité, jeu de rôle racheté à THQ et développé par Obsidian Entertainment qui a fait le bonheur des fans de la série par son univers respecté et délirant, son humour trash et irrévérencieux, et son côté RPG de qualité. Un an après, lors de l'E3 2015, Ubisoft présentait South Park : L'Annale du Destin, une suite directe.
Il aura fallu attendre plus de deux ans pour enfin mettre les mains sur ce nouveau jeu de rôle et retrouver Cartman, Stan, Kyle, Kenny et Le Nouveau dans leur aventure inédite. Cette fois, place aux super-héros, inspirés de plusieurs anciens épisodes de la série avec Le Coon et sa bande. Alors, Ubisoft a-t-il réussi à faire encore mieux que le premier volet ? Réponse dans ce test.
Dans la petite ville de South Park, alors que la guerre entre les hommes et les elfes se termine, le mystérieux Coon affirme être revenu dans le temps pour sauver Sacripan, un chat perdu et dont la récompense pour le retrouver s'élève à 100 $. C'est exactement la somme dont a besoin Cartman pour financer sa licence de super-héros, Le Coon et sa bande, en films et en séries, et ainsi coiffer au poteau Les potes de la liberté de Mystérion. Bien évidemment, Le Nouveau est là pour jouer avec ses amis et puise son pouvoir d'un terrible souvenir d'enfance. Et de ses pets monstrueux.
South Park : L'Annale du Destin est terriblement sage.
Encore une fois, les enfants se tapent un énorme délire qui parodie bien évidemment la mode des films et séries de super-héros dont Netflix et nos salles de cinéma sont inondés, taclant au passage DC Comics à plusieurs reprises (oui, là, c'est #TeamMarvel), avec tout un tas de références aux « vrais » super-héros. Mais alors que Le Bâton de la Vérité partait d'un prétexte similaire pour s'orienter rapidement dans un gros n'importe quoi avec des extraterrestres, des nazis-zombies et consort, L'Annale du Destin est terriblement sage. Le jeu d'Ubisoft n'a pas subi de censure ni de polémique, et ça se comprend. Le titre ne prend pas de risque, les blagues sont très sages (même si elles sont drôles) et lorsque les enfants croisent de vrais problèmes d'adultes (corruption, drogue), cela ne rend en rien la quête réellement épique. Clairement, la seule scène qui peut faire grincer des dents les associations puritaines a été dévoilée lors de l'E3 2017, c'est dans un strip-club, avec des poitrines de femmes visibles. Wow, nous sommes loin des bébés nazis morts-vivants pour le coup. Par contre, South Park : L'Annale du Destin ose parler de l'actualité en mettant sur le tapis la condition des Afro-Américains aux États-Unis ou la question du genre, mais là encore, c'est très léger.
La quête principale n'est pas vraiment passionnante, même si quelques retournements de situations sont là pour réveiller l'intérêt du joueur, et pour les missions secondaires, c'est pire. Elles sont introduites à la va-vite et manquent de fond, d'enjeu, c'est dommage. Le joueur enchaîne donc les quêtes seulement pour l'XP, le loot et l'envie de passer à autre chose, en espérant que la suite soit plus intéressante. Mais non. Heureusement, les décors sont plutôt jolis, même si visuellement parlant, eh bien, c'est un peu la même chose que dans Le Bâton de la Vérité, vu que c'est dans la même ville, avec les mêmes maisons, magasins et personnages. C'est très beau, ça fourmille de détails, il y a plein de choses à faire et à trouver, mais c'est dans l'ensemble du déjà-vu. Et surtout, les grosses références à la série présentes dans le premier opus sont ici peu nombreuses, du coup, c'est moins gavé de clins d'œil. Attention, c'est quand même très drôle, surtout pour les fans, mais après la poilade du Bâton de la Vérité, il manque quelque chose.
Et la partie audio dans tout cela ? Eh bien, d'abord, les musiques sont de bonne facture, épiques et peuvent facilement être associées à l'univers des super-héros, mais restent un poil trop discrètes, les bruitages sont eux aussi d'excellente qualité (surtout les pets du Nouveau, il faut l'avouer, il y a du boulot de ce côté-là !) et la version originale est la même que dans la série animée, donc là encore, c'est du bonheur auditif pour les fans de Trey Parker et Matt Stone. Ah, il faut vraiment parler de la version française ? Car oui, South Park : L'Annale du Destin propose cette fois un doublage en VF, mais il n'est pas assuré par les doubleurs officiels de la série (Christophe Lemoine, Thierry Wermuth, William Coryn, Marie-Laure Beneston, etc.). Et c'est une horreur, que vous soyez fan du dessin animé ou non. Pour la plupart des personnages (surtout Cartman), nous avons droit à une sorte d'imitation ratée qui fait tiquer le puriste et se questionner le néophyte, tandis que pour certains (Stan et Wendy notamment), c'est carrément le craquage total, c'est à côté de la plaque. Il n'y a rien à sauver dans cette VF, c'est mal joué, douloureux et, à la rigueur, Ubisoft aurait mieux fait de demander à Superflame ou Ganesh2 de faire des imitations, le résultat aurait été sans doute mille fois meilleur.
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''La VF, seigneur Dieu...'' moi aussi j'en ai ris. En plus j'ai même la réplique de M. Esclave dans la tête (surtout sa voix).