TEST - Shadow of the Tomb Raider : Lara Croft plus sombre que jamais

Si le scénario et l'ambiance de Shadow of the Tomb Raider restent des plus plaisants, Eidos Montréal et Crystal Dynamics n'ont pas changé la recette depuis le reboot de 2013, ils l'ont seulement peaufinée, pour au final donner un épisode riche, complet, proche de la réalité et de qualité.

La direction artistique a été pensée pour nous en mettre plein la vue.

Graphiquement, Shadow the Tomb Raider est très beau, que ce soit les paysages de forêts, les intérieurs de temples mayas, l'éclairage au travers des feuilles, les animations de l'eau et même les visages des personnages, tout est réussi (sauf certaines animations faciales de PNJ, mais cela devrait être corrigé avec un patch Day One). Lara vit, se recoiffe en sortant de l'eau, essuie la boue sur son corps après une chute, bref, tout a été pensé pour la rendre la plus réaliste possible, et cela marche. Un sens du détail poussé à l'extrême qui se ressent également dans les quelques zones habitées par des PNJ, qui effectuent diverses actions, dialoguent entre eux, mais restent tout de même un peu trop statiques. La direction artistique a été pensée pour nous en mettre plein la vue, et la mise en scène n'est pas en reste non plus, avec des séquences très cinématographiques et une manière d'amener certains décors très subtile, pour mieux les sublimer. C'est notamment le cas dans certaines grottes, où d'anciens temples se révèlent après un habile mouvement de caméra laissant place à l'immensité de la structure.

En outre, nous pouvons choisir entre deux options visuelles, « Haute résolution », permettant d'avoir un rendu propre et net, et « Haute fréquence d'images », pour jouir d'une aventure plus fluide. Bien évidemment, les joueurs équipés de gros matos choisiront l'affichage éclatant pour s'en mettre plein les yeux. En parlant d’explosion de mirettes, les développeurs ont fait un travail monstrueux sur le HDR qui permet d’apprécier des jeux de lumière éblouissants, exhibant une ambiance plus naturelle, plus réaliste à l'image. L'éclairage d'une petite fête tamisée avec des bougies, des rayons du soleil transperçant les nuages, les branches des arbres... c'est époustouflant. Magnifique !

Concernant le gameplay, eh bien Shadow of the Tomb Raider reste très sage, surtout si vous avez déjà exploré tous les recoins des deux précédents opus, même si les développeurs ont tenté quelques nouveautés. Lara peut toujours grimper aux parois verticales grâce à son piolet, mais également sur les surfaces plus inclinées, attention à ne pas avoir le vertige. De même pour le grappin, qui sert une nouvelle fois à faire des cabrioles dans les airs, mais aussi à descendre en rappel puis à se balancer pour atteindre des surfaces lointaines. Ces petits ajouts se ressentent clairement sur le level design, encore plus riche, fouillé et travaillé qu'avant, et ça donne surtout lieu à des séquences complètement vertigineuses. Par ailleurs, cet épisode se veut très aquatique, avec de nombreux passages la tête sous l'eau, ce qui est toujours un peu effrayant pour les aquaphobes. C'est tout un écosystème qui se cache la-dessous, avec de mignons petits poissons, des poches d'eau pour respirer de temps en temps et surtout... des piranhas et des murènes, de véritables horreurs sous-marines qu'il est possible d'éviter en se cachant dans des plantes aquatiques.

En combat, Lara a aussi apprise de nouvelles techniques, mais toujours pas à se cacher correctement derrière un obstacle... Donc non, toujours pas de couverture manuelle, même s'il est enfin possible de tirer à l'arc depuis un angle pour surprendre ses adversaires. Les gunfights sont donc un peu brouillons, notamment lorsqu'il faut crafter des munitions (balles spéciales ou flèches) en plein combat, mais le titre est surtout orienté vers l'infiltration. Et cela tombe bien, car Lara peut désormais se cacher dans les feuillages des murs et même se recouvrir volontairement de boue pour être plus discrète. Alors oui, ces ajouts sont mineurs, mais ils donnent lieu à des séquences vraiment sympathiques, rendant Miss Croft encore plus terrifiante et sans pitié que jamais. Cela passe aussi par la possibilité de pendre des adversaires à des branches d'arbre ou l'utilisation de flèches spéciales, comme celles pouvant rendre fou un ennemi, celui-ci tirant alors sur ses alliés. Oui, c'est mesquin, fourbe et violent, mais bon, les Trinitaires ne sont pas des tendres, Lara doit s'adapter. Et si seulement les Trinitaires étaient les seuls ennemis de Lara, les passages dans quelques grottes seraient plus reposant pour les nerfs...