TEST - Samsung Galaxy S9 : l'évolution imparfaite

Plongeons-nous maintenant dans le cœur de la maison l'OS : le Galaxy S9 tourne sous Android 8.0 Oreo avec l'interface Samsung Experience en version 9.0. Nous sommes loin de feu TouchWiz, beaucoup d'améliorations ont été apportées, mais il semblerait que le mot simplicité ne fasse pas partie du lexique employé par le constructeur sud-coréen.

En effet, si la couche logicielle a été épurée de ses lourdeurs du passé, elle n'en est devenue que trop complexe. Il faut lui admettre le sens du détail vu la palanquée de paramètres que l'utilisateur peut régler à sa guise, pour qui veut s'approprier son smartphone et le rendre à son image c'est l'idéal, mais alors quel dédale... La mise en route initiale demande du temps avant d'éventuellement réussir à sortir de ce capharnaüm inextricable. Trop de paramètres tuent les paramètres : quand bien même ceux-ci autorisent une configuration avancée, la page des réglages système comporte énormément de menus et tout autant de sous-options intriquées au point que le moteur de recherche devient rapidement notre seul salut. Et encore, lui-même accuse un certain temps mort lors de la saisie, preuve en est qu'il rame tout autant que l'utilisateur à s'y retrouver dans tout ce méli-mélo. Trop perfectionnistes, les ingénieurs de Samsung ? Sans doute.

Cherchons également à comprendre pourquoi plusieurs services de la firme sont tout bonnement absents : Samsung Music ne figure même pas dans la liste des apps suggérées au premier démarrage et se voit remplacé par Play Musique qui nécessite un compte Google, alors que d'autres apps moins utilisées ou non sollicitées se retrouvent obligatoirement préinstallées sur le S9 (Facebook et pack Microsoft). À l'utilisateur donc de récupérer le nécessaire via un petit raccourci placé dans le menu du tiroir d'applications, qui redirige vers la catégorie adéquate de Galaxy Apps, mais celui-ci est un trop discret pour être repéré de prime abord.

Que dire aussi de l'assistant Bixby, dérangeant – sinon très pénible – et mis en avant de façon forcée, voire exagérée. Ceux qui s'y connaissent un peu auront le réflexe de couper le sifflet au robot pour le remplacer par une solution plus crédible, ou simplement l'effacer du paysage. Des outils facilement trouvables permettent de réassigner le bouton magique pour lui assimiler une fonctionnalité plus désirée.

Globalement, tout semble donc tourner tel que le constructeur l'a imposé dans cet espace cloisonné (avec évidemment un rattachement quasi obligatoire à un compte Samsung), toutefois l'utilisateur lambda peu familier de cette organisation préfèrera ne pas bousculer ses habitudes en important directement un environnement qu'il maîtrise avec ses propres applications alternatives et données associées, lui évitant ainsi de se casser la tête (lanceur, mais aussi clavier, car ironiquement le Samsung Keyboard s'avère loin d'être complet). L'interface est fluide, mais accuse de cruelles lenteurs sur les animations, notamment lorsque l'écran s'allume/se déverrouille : la faute à imputer aux effets visuels beaucoup trop longs. Encore une fois, il est préférable de prendre les choses en mains en réduisant les échelles d'animation à un facteur x 0,5 ou privilégier une désactivation complète pour qui souhaite un terminal qui répond dans l'instantané.

Nous retiendrons donc que le logiciel du Galaxy S9 peut se montrer fonctionnel et puissant sous condition d'être correctement maîtrisé. Au moins, les volets latéraux sont toujours présents et savent se montrer utiles au quotidien pour disposer d'un hub d'informations (sauf pour l'onglet Finance qui affiche en permanence une « erreur serveur »). Le panneau est à appeler par un slide depuis une zone définie de l'un deux bords incurvés – c'est d'ailleurs, outre pour le design de l'appareil, leur seule véritable utilité. Au niveau des gestes, il est regrettable de ne toujours pas avoir de véritable fonction double tap universelle pourtant adoptée par la concurrence.