TEST - Rainbow Moon : pouvoir du RPG lunaire, transforme-moi !

D'emblée, nous sommes ravis de constater que Sidequest Studios n'est pas tombé dans la sacro-sainte croisade de libération de la jeune fille en détresse en guise de scénario au profit d'un pitch relevant un peu plus du parcours initiatique cher aux RPG mais avec un personnage principal qui ne s'exprime jamais (comme c'est aussi souvent le cas). Sans vous en dévoiler trop, le scénario ne sera quand même pas un chef-d'œuvre de l'heroic-fantasy mais son déroulement n'en sera que plus agréable puisqu'il nous mènera sans ménagement d'un bout à l'autre de ce monde inconnu de Baldren qui va ratisser chaque recoin à la recherche d'un moyen de rentrer... et aussi pour faire plaisir aux PNJs autochtones qui vont l'innonder de quêtes à peine débarqué sur Rainbow Moon.

Rainbow Moon se voit décliné dans une vue isométrique mélangeant des décors en 2D haute résolution avec des modèles (personnages, effets spéciaux et monstres) en 3D. Cette présentation offre une sympathique bouffée de vintage tout en nous faisant penser à des production coréennes qui, même de nos jours, basent tout leur succès sur cet aspect esthétique comme Ragnarök Online par exemple. Ajoutez à cela des couleurs très lumineuses épaulées par des effets visuels très théâtraux lors de l'utilisation des skills, le tout apposé sur des décors fourmillant de détails et vous obtiendrez un monde qui ne donne qu'une envie : être visité en long en large et en travers. Seul ombre au tableau, presque inhérente au genre : les séquences de combat dans des environnements intérieurs (grottes, donjons, mines, etc...) souffrent d'un remplissage monochromatique pour symboliser le "vide" au delà des parois ce qui donnent une allure franchement tristounette et qui rappellent les espaces désespérément noirs d'un bon vieux Vandal Hearts (ce qui n'est tout de même pas la pire des références non plus).

Hormis ce petit point qui vient entâcher une réalisation nette et sans bavure, Rainbow Moon profite d'une confortable galerie de personnages et de monstres dont l'apparence, à mi-chemin entre le sprite SD des jeux de rôle sur NES et une famille de hobbits, rappellerons, une fois de plus, nos plus beaux souvenirs sur des monstres du RPG isométrique comme l'inoubliable Landstalker sur Megadrive. En clair, SideQuest rend une nouvelle fois une copie impeccable d'un jeu délicieusement old school sur la forme mais dont le travail soigneux transpire par tous les pixels. Pour en finir avec la partie artistique du jeu, Rainbow Moon est doté d'une bande sonore réellement fraîche même si nous regretterions parfois qu'elle ne soit pas plus "épique". Néanmoins, les thèmes sont nombreux, variés et ressemblent quelque fois, à s'y méprendre, à certaines pistes musicales d'un Disgaea (notamment lorsque des chants à base de "tut-tut-tut" se mêlent à la musique).