TEST - Medal of Honor: Warfighter - Explosion nucléaire ou pétard mouillé ?

L'action de Medal of Honor: Warfighter est axée autour du "National Command Authority" (l'autorité militaire suprême aux États-Unis) dont les hommes sont sélectionnés parmi les meilleurs et appelés pour des missions sensibles où l'échec est interdit. Ce sont des experts dans le déploiement maîtrisé de la violence. Ils sont présents dans le monde entier, sous les couleurs de différentes nations. Dans la campagne solo du jeu, nous dirigeons des hommes inspirés des opérateurs du Tier 1 qui ont aidé à sa conception pour plus de réalisme.

Nous incarnons donc Preacher qui, à l'aide de ses coéquipiers du Tier 1, traquera les terroristes intégristes Abu Sayyaf et Al-Shabaab des Phillipines au Pakistan en passant par la Somalie et Sarajevo. L'intrigue tourne autour de l'histoire de ce soldat d'élite qui voit son mariage menacé par ses nombreuses absences, mais dont le dévouement est sans limite.

La première chose qui saute aux yeux (attention euphémisme inside), c'est la qualité visuelle de Medal of Honor: Warfighter. En effet, le moteur graphique Frostbite 2 créé pour Battlefield 3 montre partiellement ce dont il est capable en nous offrant des graphismes fins, des visages et expressions criants de vérité et permet un réalisme des combats digne de la production de DICE, mais il pourrait faire beaucoup mieux. Certains niveaux sont conçus pour en mettre plein la vue et le moteur graphique a la capacité de proposer des éclairages et des intempéries superbement rendus, notamment dans la mission qui se déroule aux Philippines alors qu'un typhon s'abat sur la ville, nous obligeant à progresser à demi immergé au milieu des décombres.

Mais après cela... plus rien. La campagne solo se termine en 5h maximum chrono en main, en prenant son temps pour grignoter un bout et aller promener le chien. L'histoire est scriptée au maximum, aucune latitude ne nous est permise, à un point que nous pourrions nous croire dans un rail shooter. Comme pour le premier épisode, Danger Close n'est pas allé au bout des choses pour Medal of Honor: Warfighter même si l'histoire est plausible, que le réalisme est un peu poussé avec des munitions qui défilent vite et qu'il suffit de trois ou quatre balles pour passer l'arme à gauche, l'imbécilité de l'intelligence artificielle fait fréquemment rager. En effet, nos équipiers viennent souvent pousser notre soldat, pourtant à couvert, qui se retrouvera à découvert, nos ennemis qui se focalisent sur nous en oubliant qu'ils sont cernés par une dizaine d'hommes. Malgré tout, ils se déplacent beaucoup pour changer de couverture, mais il faut trop souvent anticiper leurs mouvements pour un headshot des plus faciles et il n'est même pas question d'espérer qu'ils viennent nous prendre sur les flans ou à revers.

La campagne solo est conçue de manière que des phases en véhicule viennent s'intercaler entre les scènes d'action à pied. Il nous est donc donné à plusieurs reprises de piloter une voiture, un bateau ou de nous retrouver mitrailleur d'hélicoptère. Malheureusement, ces passages, même s'ils donnent un aspect plus "film d'action" au scénario, ne sont pas forcément intéressants à jouer.

Après 5 petites heures de jeu, la campagne de Medal of Honor: Warfighter laisse un goût d'inachevé. Les idées sont bonnes, mais pas assez exploitées. Le sentiment que nous avions après l'avoir achevé d'une traite, est le même que celui ressenti après avoir vu un film d'action dans lequel tout explose dans tous les sens : nous n'avions pas la sensation d'avoir été acteurs, même si nous en avons pris plein les yeux.