TEST - Ratchet & Clank : un vrai faux reboot sur PS4

En manque d'originalité dans son système de jeu, ce Ratchet & Clank l'est aussi dans son scénario. Pourtant, les choses partent bien, avec une pirouette pour éviter que le titre soit classé comme un remake ou un reboot. Des années après les évènements du tout premier jeu, un Holo-Film consacré aux deux héros a vu le jour au sein même de l'univers virtuel, et le Capitaine Qwark en conte les évènements à l'un de ses nouveaux amis : une manière intelligente de nous faire revivre cette aventure avec des nouveautés sans remettre la série à zéro. Mieux, l'utilisation d'un narrateur donne lieu à une mise en scène originale, où Qwark commente et introduit certaines de nos actions de manière décalée et amusante. Le gimmick, habilement utilisé au départ, est trop rapidement mis de côté, pour ne revenir qu'à des fins purement scénaristiques et non humoristiques.

Ratchet est parfois à croquer avec ses petites oreilles et sa queue qui virevoltent au vent.

Globalement, le scénario en lui-même manque d'intérêt, avec des personnages trop nombreux, pas assez charismatiques et jamais assez mis en avant. Même nos deux héros, pourtant si sympathiques, n'ont que peu de scènes mettant en avant leur synergie ou leur amitié. Le doublage fonctionne lui à merveille, avec le retour des comédiens français présents sur les derniers épisodes (non, pas de Squeezie pour le jeu vidéo, rassurez-vous), mais malheureusement, les lignes de dialogue ne donnent jamais lieu à de grands moments. Les thèmes musicaux, globalement portés vers les tonalités épiques et l'aventure, sont efficaces sans pour autant rester dans les oreilles. La « quête » en elle-même reste très classique, avec un grand méchant à éliminer, que nous atteindrons après avoir vaincu ses sbires. Classique et efficace, certes, mais surtout sans intérêt aucun. Malgré tout, l'aventure se suit sans souci, mais sans éclat non plus. L'apparition de cinématiques directement empruntées au film coupe également le rythme, et nous rappelle aussi que nous sommes dans une expérience limitée par sa nature : une adaptation de long-métrage.

Reste alors l'aspect technique. Commençons par les éléments qui fâchent, comme des points de sauvegarde qui font parfois bien revenir en arrière, surtout lors des phases d'exploration libre, quelques problèmes sonores comme des pistes qui sautent ou carrément des dialogues audio qui ne se lancent pas (survenu deux fois durant notre partie), et quelques petits problèmes de collisions avec le décor. Au-delà de ça, hormis un zeste d'aliasing, pas grand-chose à redire, bien au contraire. Les couleurs sont éclatantes, les animations de combat sont absolument jouissives, la modélisation des personnages est au poil. Enfin, littéralement au poil, tant Ratchet est parfois à croquer avec ses petites oreilles et sa queue qui virevoltent au vent, et tant ses poils semblent doux durant certaines scènes.

Les décors sont eux aussi sublimes et bien animés, certains environnements extérieurs étant absolument superbes. Dommage que ceux-ci soient sous exploités et que nous nous retrouvions trop souvent dans des intérieurs fermés assez classiques, et que certains décors soient trop sombres. Exemple : un niveau nous fait arriver sur une planète aux teintes rouges et noirs, sur laquelle nous pouvons voir au loin des cheminées desquelles se dégagent des flammes et de la fumée, mais après un simple combat de quelques minutes, la planète se limite à des décors intérieurs au charme moindre. Dommage donc, car tous les outils étaient clairement là pour faire des visuels encore plus mémorables que ceux proposés. Mais pour une expérience à l'esthétique cartoon, le pari est plus que réussi.