TEST Pavlov : « c'était pas ma guerre » et pourtant... Que vaut cette édition PSVR 2 ?
par Jérémy V.Une version PSVR 2 plus performante que sur un PC haut de gamme ? Penchons-nous sur la question !
C'était pas ma guerre !
À première vue, Pavlov est un titre qui n'impressionnera pas le néophyte ou le réfractaire aux FPS. Nous pensons évidemment à un Counter-Strike-like sans prétention, comme il en existe tant d'autres en réalité virtuelle. Détrompez-vous, le titre qui se tient devant vous ne se résume pas à un bête portage de la version PC VR et n'est pas non plus le FPS bon par défaut parce qu'il serait le seul du genre disponible sur le PlayStation Store.
Pavlov n'est pas un jeu qui vous prend par la main.
Pavlov est un FPS multijoueur orienté arcade pouvant se jouer jusqu'à 10 joueurs en simultané. Cela ne signifie pas pour autant que vous allez pouvoir fragger vos adversaires façon DOOM Eternal. VR oblige, tout le sel du titre provient de la manière avec laquelle vous interagissez avec vos armes et avec votre propre corps. Contrairement à un jeu flat où il suffit d'appuyer sur une touche ou un bouton pour recharger votre arme, ici, tout se fait à la main. Vous devrez retirer la cartouche, en chercher une nouvelle via votre ceinture, l'insérer dans votre arme et serrer la cuisse (celle de votre arme, évidemment) pour tirer.
Si cela peut paraître simple sur le papier, il n'en est rien dans le jeu, car chaque famille, voire chaque arme dispose de sa propre méthode de rechargement, comme dans la réalité. Il faut vous souvenir qu'avec une en particulier vous devrez appuyer sur le bouton B pour éjecter la cartouche, quand vous devrez sur d'autres l'éjecter avec votre main libre ou insérer les balles une à une, etc. De plus, vous ne pouvez courir qu'en abaissant votre arme, et si vous souhaitez vous accroupir, vous coucher ou ramasser une arme à terre, vous devrez le faire physiquement.
Pavlov vous fait ressentir ce petit coup de pression et de frisson lorsqu'il faut recharger au plus vite. Le titre comporte plusieurs tutoriels afin de se faire la main avec les armes, les grenades et les bombes. Ne rushez pas cette partie ! Apprenez doucement à manier les différentes armes à votre disposition, tirez avec, déchargez-les et rechargez-les, regardez ensuite les améliorations que vous pouvez clipser sur celles compatibles, jusqu'à ce que vous vous sentiez prêts. Le plaisir de vos premières parties n'en sera que décuplé.
Retours haptiques et sonores au top du top
Lors de votre premier tutoriel sur cible, un effet waouh se crée instantanément, les gâchettes adaptatives et les retours haptiques, associés au réalisme du son, placent tout de suite le titre à côté de la référence du genre : Gun Club VR. Le feeling des armes est tel que vous allez retrouver vos souvenirs de tir sportif sur cible, c'est complètement bluffant, notamment lorsque vous sentez que la gâchette se durcit et sentez la douille partir.
Lors d'un headshot, vous sentirez la douille vous transpercer le cerveau.
Lorsque vous comprendrez que chaque arme dispose de ses propres retours haptiques, votre premier réflexe sera d'essayer de faire joujou avec l'intégralité de celles mises à votre disposition. Petite mention pour les snipers : il vous faudra, comme dans la réalité, fermer votre œil pour bien viser, et là encore, à l'instar du film Léon, chaque fusil à lunette dispose de sa propre marge d'erreur. Autrement dit, ce n'est pas parce que vous tirez pile au milieu que la trajectoire de votre balle fait mouche, il faut donc trouver le sweet spot de chaque arme à longue distance pour espérer les maîtriser.
Sorti du tutoriel, lors de votre première partie contre des bots (ce que nous recommandons pour vous faire la main), vous serez surpris par l'effet grisant que ces retours haptiques apportent, faisant indéniablement de cette version la plus aboutie à ce jour, car la seule à le proposer, transcendant par ce biais l'image même que nous avions du titre. Jamais il n'a été aussi jouissif de fragger ou de se faire fragger en VR, car les vibrations dans le casque indiquent à votre système nerveux que vous êtes réellement en danger.
Bah au final, si, c'était bien ma guerre !
Pavlov propose donc une expérience totale et, autant vous prévenir d'emblée, le jeu est très gore (vous pourrez désactiver l'effet), autant visuellement qu'au niveau sonore. Bien que les démembrements ne soient pas de la partie, vous aurez le son de l'hémoglobine qui coule à flots, un son d'étouffement si vous touchez le système respiratoire, voire des fontaines de sang à chaque headshot. Nos bas instincts sont vraiment sollicités et participent pour beaucoup au côté défouloir du titre.
Pavlov est un indispensable.
En matière de contenu, 15 modes sont disponibles : Zombies, Hunt, Team Deathmatch, Search & Destroy, Gun Game, WW2 TDM, WW2 Gun, TTT, One in the Chamber, The Hide, Push, King of the Hill, Infection, Prop Hunt et il est même possible d'en mélanger certains au travers du mode Custom. En matière d'originalité, nous vous conseillons parmi cette liste Gun, One in the chamber, WW2 TDM, TTT et The Hide. En revanche, nous vous déconseillons le Zombies pour débuter, tant la difficulté peut rebuter.
Le mode Gun, est clairement un des meilleurs défouloirs, mais le moins tactique, le but étant d'être le premier à tuer tout le monde avec toutes les armes du jeu, celles-ci changeant à chaque kill. One in the Chamber fait appel à votre dextérité, en vous donnant une seule balle pour vaincre un adversaire, et chaque kill effectué vous en redonne une. WW2 TDM est un mode permettant d'obtenir des armes de la Seconde Guerre mondiale et de conduire des véhicules et tanks. Pour manipuler votre char d'assaut, vous devrez être trois au minimum : un qui tire à la mitrailleuse, l'autre qui place les missiles et les tirent, et le dernier qui s'occupe de manœuvrer l'engin, le tout est somme toute assez prodigieux en termes de gameplay et d'immersion ! Le mode TTT est un Among Us-like où vous incarnez au hasard un détective, un citoyen ou le traitre qui doit tenter de tuer tout le monde sans se faire prendre. Enfin, The Hide est un mode ou vous devrez chasser un espion transparent ou être ce dernier et tenter de tuer un à un vos ennemis, en essayant tant bien que mal de vous dissimuler dans le décor.
Bien entendu, dans tous les modes en équipe, il vous est possible de parler à vos coéquipiers, notamment en mettant votre main libre au niveau de votre oreille pour enclencher votre radio. Sur la partie Online, beaucoup de joueurs répondent présents et le jeu étant cross-play, vous pouvez ainsi jouer avec vos amis qui viennent de la version PC VR. Du côté des cartes, 10 sont disponibles, cela peut sembler peu, mais la plupart d'entre elles sont gigantesques et proposent au sein de chacune d'entre elles de multiples environnements avec différentes ambiances, en plus d'avoir un mode nuit et un mode jour. Nous espérons toutefois que les développeurs trouvent un moyen de donner la possibilité de télécharger des maps customs pour éviter la redite (comme cela est possible en PC VR), même si pour ce jeu, il va vous falloir un sacré paquet d'heures pour tout maîtriser, bien avant d'atteindre la moindre sensation de lassitude.
Alors, mon colonel ?
Rassurez-vous sur les graphismes, le jeu est propre et net, il n'a jamais été une vitrine technologique et ne s'est jamais vanté de l'être, mais sa définition est bonne et vous trouverez de-ci de-là des détails et autres reflets qui flattent facilement votre rétine. Alors oui, l'aliasing est présent, notamment sur de longues distances, mais globalement, le titre s'en sort avec les honneurs et n'a pas à rougir face à son homologue PC, qui pourra certes toujours se targuer de pouvoir plus aisément proposer une meilleure définition et un meilleur anticrénelage, mais qui ne peut en aucun cas pouvoir le concurrencer sur les retours haptiques, que seul le PSVR 2 est à ce jour capable de délivrer.
Si vous aimez le genre ou que vous avez envie de le découvrir, Pavlov est un indispensable, il ne peut pas vous décevoir, hormis si vous êtes contre l'idée de recharger vos armes à la main ou de ne pas pouvoir vous accroupir ou vous allonger à l'aide de simples boutons. Surtout qu'avec le PSVR 2 et son fil, il est assez bancal de proposer un tel exercice physique, qui plus est pour sniper confortablement en position allongée. Notez que si vous avez la version PC VR, l'achat n'est clairement pas inutile, si tant est que vous soyez friands des retours haptiques, de l'OLED et du HDR. Cependant, si vous possédez l’édition automne, vous allez redécouvrir totalement le jeu et vous manger la gifle de votre vie... Littéralement !
- Graphiquement propre
- C'est jouissif et immersif
- Retours haptiques et sonores au top
- Gore à souhait
- De nombreux modes disponibles
- Le tank en coop à 3, une expérience incroyable
- Cross-play (avec les joueurs PC VR uniquement)
- Absence de traduction française
- Prise en main laborieuse pour les néophytes du genre
- Un minimum d'investissement est requis
- Pour chipoter, aucune vibration dans le casque quand vous tirez trop près de votre tête