TEST - Brothers: A Tale of Two Sons - Une expérience aussi passionnante qu'originale

Si le côté artistique de Brothers: A Tale of Two Sons est particulièrement réussi, son gameplay l'est tout autant. Et ici, il est bien plus qu'un moyen de contrôler les personnages.

Le gameplay devient un véritable élément scénaristique.

En effet, le joueur incarne les deux frères en même temps, grâce aux deux sticks et aux gâchettes arrières, la partie gauche servant à contrôler Naia, le grand frère, et la partie droite pour Naiee, le benjamin. La prise en main est particulièrement déroutante au début de l'aventure, les énigmes demandant de déplacer les deux protagonistes en même temps. Un principe assez inhabituel dans un jeu vidéo, qui requière quelques minutes d'adaptation. Fort heureusement, le rythme du jeu est assez lent, et le joueur a donc généralement tout son temps pour résoudre les énigmes et contrôler tranquillement les deux frères dans le niveau. Au pire, les checkpoints sont plutôt nombreux et bien placés.

La majeure partie du gameplay réside donc dans l'entraide entre Naia et Naiee, avec des énigmes originales mettant bien en scène l'utilisation des deux sticks, sans non plus agacer le joueur. Les casse-têtes n'en sont pas vraiment, et les mécanismes sont suffisamment clairs et intuitifs pour que l'aventure se poursuive sans embûches, même si certaines énigmes peuvent demander un peu de doigté, comme la séquence de la corde, où les frères doivent se déplacer de concert pour avancer le long d'une tour. Un passage vertigineux, mais également très ingénieux. Enfin, la fin du jeu donne une nouvelle dimension au gameplay à deux sticks, mais impossible ici d'en dire davantage sans gâcher la surprise. En effet, le gameplay n'est plus seulement un élément mécanique permettant au joueur de contrôler son avatar, il devient ici un véritable élément scénaristique, traduisant une évolution dans le comportement et la relation des personnages. Mais encore une fois, préciser exactement de quoi il en retourne reviendrait à spoiler l'épilogue du jeu, particulièrement émouvant grâce à son écriture et à son gameplay.

Concernant la durée de vie, l'aventure se dévore presque d'une traite, et se vit comme un excellent film fantastique. Comptez en effet un peu plus de trois heures pour atteindre le générique de fin, soit le même temps qu'une version longue d'un épisode du Seigneur des Anneaux. Si l'épilogue est poétique, le joueur se retrouve tout de même frustré de n'avoir pas pu vivre cette péripétie épique un peu plus longtemps. La rejouabilité est très limitée, et seuls les curieux ou les chasseurs de Trophées/Succès voudront relancer immédiatement une nouvelle partie. Reste les bonus liés à cette version, avec la bande originale du jeu, magistrale, et quelques très beaux artworks à admirer. Mais attendez vraiment d'avoir terminé le jeu pour les découvrir, certaines images spoilant carrément des niveaux ou même des retournements de situations.