TEST - Mafia III : un voyage à New Bordeaux éprouvant

À coups de bandes-annonces et vidéos de gameplay, 2K Games et Hangar 13 ont fait monter la pression avant le lancement de Mafia III. Pourtant, personne n’a pu mettre les mains sur le jeu avant sa sortie, et le résultat final explique cette décision.

Ici, le joueur n'incarne plus un membre de la pègre italienne, mais Lincoln Clay, un Noir américain qui, après avoir passé plusieurs années au Viêt Nam, se voit piégé par la mafia italienne de New Bordeaux, ville fictive grandement inspirée de la Nouvelle-Orléans. Alors, pourquoi Mafia 3 n’est-il pas le jeu escompté par des milliers de joueurs ? Réponse dans ce test.

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Note : test réalisé sur une version PC (Windows 10 64 bits, GPU AMD avec les drivers 16.10.1)

New Bordeaux, 1968. Bien que la ségrégation soit officiellement abolie, les “Nègres” ne sont pas encore respectés par les Blancs, bien qu'ils aient contribué à la guerre. C'est dans ce contexte très tendu, particulièrement présent et bien réalisé dans le jeu qu’arrive Lincoln Clay, Noir américain qui retrouve les siens et accepte d’aider la famille Marcano, mafieux italiens, à braquer une banque. Mais tout ne se passe pas comme prévu et Lincoln, qui n’a plus rien à perdre, n’a plus qu'une idée en tête : tuer Sal Marcano.

Une catastrophe technique rattrapée par une bonne ambiance.

Mafia III a une ambiance prenante, la ville de New Bordeaux laisse rêveur et, malgré un manque de vie dans les environnements, l'exploration est agréable, avec des quartiers bien différents, notamment le terrible Bayou, humide, boueux et dangereux. Le scénario est lui aussi à la hauteur des espérances. Bien que Hangar 13 ait pris la décision de quitter le luxe de la pègre italienne, les valeurs de Lincoln Clay restent similaires, à savoir le respect, le courage et l'envie de mener à bien sa quête. Le héros malgré lui ne manque pas d’impressionner ses ennemis en envoyant des “messages” sanglants et finalement, Mafia III est bel et bien un vrai jeu Mafia et le scénario est un plaisir à suivre, encore une fois pas mal inspiré des films de Scorcese. Les personnages ont eu aussi leur rôle dans cette affaire, avec un Lincoln Clay qui gagne en charisme à chaque minute de jeu et un Marcano aussi méprisable qu'odieux. Le reste du casting n'est pas non plus à plaindre et le joueur prend plaisir à découvrir les personnalités de tout le monde, notamment ceux des lieutenants de Clay, à savoir Vito Scaletta, Thomas Burke et Cassandra.

Là où Mafia III enchaîne les soucis, c'est du côté de la technique. Alors que de nombreux jeux voient leur lancement repoussé, le titre de Hangar 13 et 2K Games est sorti à l'heure, mais quelques mois de développement supplémentaires n'auraient pas été un luxe. Aliasing, clipping, même parfois un peu de tearing, le jeu est bourré de défauts visuels et techniques qui entâchent l'immersion, difficile de voir cela en 2016. Alors oui, les visages sont parfaitement modélisés, c'est un vrai régal pour les yeux, mais entre la distance d'affichage très faible, les textures des bâtiments qui regorgent de problèmes visuels ou même pire, de véritables bugs de physique à mourir de rire, mais qui peuvent entâcher la progression (demandant de recommencer au point de contrôle), rares sont les points positifs que propose Mafia III aux joueurs, visuellement parlant.

Une catastrophe technique qui est rattrapée par une bonne ambiance, notamment grâce à des quartiers bien différents et surtout une bande originale parfaitement choisie, à coups de Rolling Stones, Jefferson Airplane, Jimi Hendrix, Creedance Clearwater Revival, James Brown ou encore Steppenwolf . Bon, en revanche, la reprise des Misfits de "You Belong to Me" date de 2003... Autre point positif pour les oreilles, le doublage français des personnages principaux est excellent, mais ils ne sont pas aidés par certaines voix secondaires qui manquent de conviction, sans parler de celles des PNJ qui discutent parfois dans les rues de New Bordeaux avec un accent parisien complètement à côté de la plaque.