TEST Armored Core VI: Fires of Rubicon, les robots vieillots de FromSoftware sont de retour
par Martial DucheminDes explosions de partout, des robots gigantesques, des batailles acharnées, bienvenue dans Armored Core !
La guerre ne fait que commencer
Armored Core est une franchise qui a franchi les générations et qui a su charmer les joueurs du monde entier. Depuis 1997, les amoureux de méchas s’amusent avec les productions signées FromSoftware ; oui, oui, le studio japonais qui a pondu des merveilles comme les Dark Souls, Bloodborne ou encore récemment Elden Ring. Les fans ont attendu une dizaine d’années pour mettre la main sur un tout nouvel épisode. Armored Core VI : Fires of Rubicon voit donc le jour sur les consoles de Sony Interactive Entertainment, de Microsoft et sur PC. Nous avons pu exploser de vilaines machines pendant des heures, il est temps de vous livrer nos impressions sur cette nouvelle expérience.
Les textures sont superbes et détaillées.
Commençons par la partie qui nous saute aux yeux dès le départ, les graphismes. L’aventure débute et il faut dire que le rendu n’est pas si… exceptionnel. Nous marchons un petit peu, des arbres s’écroulent sous notre poids, des conteneurs s’envolent sous nos pas, des traces apparaissent sur le sol, oui, de prime abord, c’est plaisant, sauf que les animations sont très sommaires. Au-delà de cela, les environnements détruits disparaissent de l’écran au bout de quelques secondes, ainsi que les carcasses des opposants. En outre, les effets de lumière sont très plaisants, les textures sont superbes et détaillées, et certains paysages ont de quoi émoustiller. Des bugs de collision sont présents, nous avons pu apercevoir des robots et des éléments de décor bloqués dans des murs et autres parois. Mais pour être honnête et pour vous imager un peu la chose, c’est comme si nous avions affaire à un remaster d’un jeu old-gen sur une console puissante.
Par ailleurs, divers choix visuels sont disponibles dans les paramètres. D’un côté, nous pouvons jouer sur les performances pour avoir un bon framerate. Ici, les déplacements sont fluides, le jeu tourne dans les 60 fps, mais l’arrière-plan est légèrement flou. De l’autre, nous pouvons améliorer la qualité de l’image pour obtenir un rendu super net, tout en jouissant (ou non) du Ray-Tracing, qui n’est pas terrible au passage donc autant le désactiver. Sans surprise, le nombre d’images par seconde est moins élevé. À vous de voir si vous préférez une image pétante ou des mouvements moins saccadés à la rétine. De notre côté, comme le titre est assez nerveux (et que la caméra est capricieuse), nous conseillons d’y jouer en Performance pour avoir une bonne visibilité durant les affrontements.
Et les mélopées dans tout cela ? Elles passent inaperçues. Lors de phases importantes, comme un boss survitaminé, nous avons droit à des notes électriques et épiques, mais l’équipe mise tout sur les bruitages pour amener une ambiance particulière à nos esgourdes. En effet, explosions, bruits de métaux, de moteurs, de canons, la firme veut nous faire ressentir la lourdeur et le côté « froid » des machines, et ça passe. Amorcer des musiques uniquement à des séquences importantes n’est pas une si mauvaise idée pour marquer les esprits. Les doublages, pour en parler brièvement, sont de très bonnes factures. Pas de français, malheureusement, seuls l’anglais et le japonais sont sélectionnables. Bien évidemment, nous vous recommandons la langue de Mishima pour vous plonger comme il se doit dans cet univers purement nippon.
Devenez le pilote d’un mécha survolté
S’il y a bien un point qui peut faire peur, c’est la partie gameplay. Et pour cause, du coin de l’œil, les commandes d’un robot ne semblent pas aisées. Sauter, foncer, voler, tirer, attaquer… Notre machine bouge littéralement dans tous les sens, le cerveau et les yeux peuvent avoir du mal à suivre. Néanmoins, pas de panique, FromSoftware a pensé à tout en incluant un tutoriel bien expliqué et détaillé qui permet de comprendre toutes les facettes de la prise en main. En d’autres termes, les vieux de la vieille trouveront leurs repères, tandis que les nouveaux ont de quoi s'exercer pour maîtriser à la perfection leur bébé mécanique !
Un aspect tactique plutôt plaisant.
Il faut donc danser avec nos doigts sur la manette pour réaliser des enchaînements dévastateurs, afin de surprendre l’ennemi et le mettre à terre. Une fois que le joueur a compris comment jouer à Armored Core VI: Fires of Rubicon, il peut se lancer dans des batailles monumentales. Cependant, il y a un point noir au tableau qui dérange assez souvent, la caméra. Cette dernière est énervante et n’arrive pas à se positionner quand nous sommes cloîtrés dans un lieu fermé ou quand des opposants font la taille d’une montagne... Les dents peuvent grincer quand l’image est trop surchargée. Les développeurs veulent du spectaculaire, mais le problème, c’est que nous avons du mal à nous repérer pour mieux anticiper les adversaires, les contrer et les attaquer. En un mot : illisible !
Un hub est représenté sous la forme d’un menu ; dommage de ne pas avoir fait une base en 3D. C’est ici que nous pouvons améliorer notre machine avec des pièces que nous pouvons acheter dans une boutique dédiée, ou en les remportant durant une mission. Dans la première partie du jeu, plus nous progressons, et plus la difficulté augmente. Certains ennemis demandent un peu plus de doigté que d’autres, nous nous devons donc de booster notre robot pour progresser avec un minimum d’aisance ; notez aussi que des tâches annexes peuvent être réalisées pour obtenir de petits bonus supplémentaires. De plus, les adversaires ne se ressemblent pas tout au long de notre voyage, donc impossible de foncer à chaque fois tête baissée. Il faut comprendre, analyser, remuer un brin ses méninges, et bien se préparer pour exterminer tout sur notre passage !
Plusieurs paramètres sur le corps peuvent être modifiés. Nous pouvons y aller de bon cœur, à condition de respecter une règle : ne pas dépasser l’énergie et la limite de poids. Mais chose agréable, le système d’achat/vente est plutôt bien pensé. En effet, si une arme ou un matériel ne nous convient pas, il suffit de le bazarder pour récupérer notre money afin de se procurer quelque chose de mieux adapté à nos objectifs. Par ailleurs, si nous possédons différents équipements dans notre inventaire, lors d’un échec contre un boss et avant d’y retourner, nous pouvons changer notre installation. Vous l’aurez donc compris, il y a un aspect tactique plutôt plaisant dans ce nouvel épisode, qui apporte un peu de piment à notre odyssée. Seulement voilà, la deuxième partie de cette production est quelque peu décevante, car le challenge stagne avec des boss moins enragés et spectaculaires. Pour compenser ce manque, des conditions sont imposées durant nos escapades. Pourquoi ne pas avoir fait l’inverse ? À savoir proposer en premier lieu une expérience rudimentaire qui se fracture à la moitié de l’aventure pour apporter du sensationnel. Dommage...
C’est mon mien ! Je ne te le donne pas !
Des groupes venus de diverses planètes s’affrontent, c'est la guerre. La raison de ce conflit ? Il y a plusieurs années, une matière quelque peu étrange a fait son apparition sur la planète Rubicon 3. Cette dernière peut servir de source d’énergie et elle pourrait aussi être utilisée pour améliorer certaines petites choses de la vie. Le problème est que cette substance est trop puissante, et a causé d’énormes dégâts à l’astre qui s’est vu dévorer par les flammes. Pour faire simple, tout le monde se crêpe le chignon pour obtenir ce Graal. Et nous concernant ? Nous nous infiltrons au milieu de tout cela, et nous nous lançons également dans cette bataille acharnée...
FromSoftware va directement à l’essentiel.
Point à prendre en compte, il ne s’agit pas d’un monde ouvert où le joueur peut traîner des pieds dans des lieux vastes délirants. Non, dans ce nouvel opus, nous devons sélectionner des missions via un menu et l’histoire est contée au travers de cinématiques plutôt intéressantes. Le récit est quelque peu ennuyeux au début, mais il s’intensifie au fil des heures qui s’écoulent. Des rebondissements sont présents, au final, Armored Core VI: Fires of Rubicon a su nous captiver jusqu’à la fin. Pour arriver au bout du tunnel, il nous a fallu une trentaine d’heures. Certaines missions s’achèvent rapidement, tandis que d’autres sont plus ardues et longues. Bien que les gros méchants ne se ressemblent pas, il y a une certaine répétitivité dans la progression qui peut lasser. Il est donc bon de rappeler qu’il s’agit d’un jeu d’action pur et dur, bien encadré, où il faut tout exploser sur son passage, ni plus, ni moins.
Malgré des petits défauts par-ci, par-là (surtout la caméra), Armored Core VI: Fires of Rubicon reste un bon titre électrique qui risque de plaire aux fans du genre. FromSoftware va directement à l’essentiel avec des menus expéditifs et des zones fermées délimitées par des murs invisibles pour en découdre rapidement. Nous devons mettre en place des stratégies tout au long de nos affrontements pour arriver à nos fins ; il faut mourir pour mieux comprendre l’ennemi. Le joueur conçoit alors un robot à son image et se doit d’avancer dans des quêtes qui peuvent paraître redondantes ; surtout au bout d’un moment. Nous pensions voir une grosse cassure avec les productions précédentes, finalement, cet épisode reste dans la lignée de ce qui se faisait autrefois...
Vous pouvez acheter Armored Core VI: Fires of Rubicon sur Amazon à 59,99€.
- L’évolution / la customisation des méchas, au top
- Des mises en scène spectaculaires
- Un gameplay nerveux et bien pensé
- Une histoire captivante
- Le côté action et stratégie, plaisant
- Des effets de lumière qui claquent, mais...
- ... la sensation de jouer à un remaster d’un vieux jeu PS4/Xbox One
- La caméra, l’enfer quand elle boude !
- Pas de vrai hub, juste un menu, dommage
- Certains combats illisibles
- Un brin répétitif dans la progression
- La deuxième partie peut en décevoir certains