Puppeteer : Un jeu à en perdre la tête ?
Pendant longtemps, une Déesse a régné sur la Lune, dans un équilibre prospère qui a été renversé par son propre nounours. Devenu le Roi Ours de la Lune, la peluche s'est transformée en tyran en volant la Pierre de Lune Noire et une paire de ciseaux magique portant le doux nom de Calibrus. Pour protéger son royaume, le Roi Ours de la Lune a divisé la Pierre pour la confier à ses généraux et vole sans cesse les âmes des enfants pour les enfermer dans des pantins de bois. Mais un jour, une mystérieuse sorcière va mettre la main sur un garçon plus chanceux - façon de parler - et courageux - façon de parler aussi - que les autres : Kutaro. Décapité, il va devoir libérer la Lune pour se libérer lui... Mais la tâche n'est-elle pas trop ardue ?
Il n'y a pas toujours besoin d'étoiles pour en avoir plein les yeux...
Puppeteer est-il vraiment destiné aux enfants ? Oui et non. Optant pour la forme du conte, le récit a tout pour plaire à un jeune public. Pour autant, certains thèmes abordés - la mort, notamment - et une poignée de situations - le héros n'a plus de tête, faut-il le souligner - l'éloignent un peu de la féérie des œuvres Disney, l'une de ses nombreuses sources d'inspiration. En somme, Puppeteer se rapprocherait davantage d'un Alice au Pays des merveilles, dans le sillage de ses arcanes bizarroïdes, de sa patte artistique sombre pour ne pas dire flippante, parfois. Pour sûr, le roman de Lewis Carroll plane telle une ombre, incrustant jusqu'à son casting (le chat Yin-Yang) pour justifier sa référence. Et quand ce ne sont pas les frasques d'Alice, ce sont les studios Ghibli qui prennent le relai, au travers du personnage de la sorcière, rappelant Yubâba du film Le Voyage de Chihiro. En outre, par son aspect théâtre de marionnettes, le titre de Japan Studio distille un humour de tous les instants, nourri par les comiques que nous avons tous étudiés à l'école (situations, mots,...) et les rires des spectateurs intervenant çà et là. Vous l'aurez compris : la narration n'a pas été prise à la légère et elle a davantage tendance à plonger le joueur, cette fois, dans un monde surréaliste où tous les possibles sonnent le glas des rêves brisés.
Graphiquement, Puppeteer utilise les avantages de la 2,5D pour émerveiller l'audience. Que vous soyez acteur ou que vous participiez aux différentes saynettes prévues par le scénario, il est impossible de rester indifférent devant un tel spectacle. Aussi mignonne que bien réalisée, cette production ne manque pas d'atouts dans sa manche pour décrocher la Lune. Que ce soit par la modélisation désarticulée des protagonistes ou la multiplicité des environnements (ce fameux théâtre de tous les possibles), il y a largement de quoi y trouver son compte, et sans le moindre rayon de soleil s'il vous plaît. Comme quoi, il n'y a pas toujours besoin d'étoiles pour en avoir plein les yeux... À noter que le jeu est compatible 3D, mais que les effets de jaillissement, qui semblent d'une évidence en 3D, restent malheureusement assez timides.
Et la bande-son dans tout ça ? Ni plus ni moins qu'au diapason de ce qu'il se passe à l'écran, en sachant que la version française est tout bonnement d'excellente facture, avec des voix qui mettent dans l'ambiance. Dans le même ordre d'idée, les chansons façon Disney - en anglais uniquement, dommage - et les musiques atmosphériques participent pour beaucoup à la réussite technique.
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