TEST - No More Heroes: Heroes' Paradise

Remake HD du jeu éponyme sorti sur Wii il y a trois ans, No More Heroes nous arrive dans une version plus complète baptisée Heroes' Paradise. Passons sur la confusion qui a régné entre les différentes éditions (celle-ci et la Red Zone) pour prendre un raccourci plus expéditif : cette version est la plus aboutie, comprenant tout ce que le jeu originel avait à proposer ainsi que quelques boss du second opus, des katanas supplémentaires, une jouabilité pensée pour la Dual Shock ainsi que le Move et quelques autres douceurs que nous a concoctées AQ Interactive.

Mais revenons tout d'abord aux réels créateurs de la série et surtout, celui qui a insufflé au jeu son identité si particulière : nous parlons bien sûr du studio Grasshopper et de son icône sympathique Goichi Suda (Suda51). La patte graphique qu'avait choisie d'adopter le studio à l'époque du développement du jeu sur Wii faisait déjà débat au sein du grand monde des jeux vidéo. Misant tout sur des couleurs flashies et des ombrages exagérés, No More Heroes confirmait que le studio s'était créé un style qui lui était propre, suite au tout aussi controversé Killer7. Dans la version Heroes' Paradise testée aujourd'hui, cet esthétisme si particulier n'a rien perdu de son originalité, mais aggrave quelque peu les limites d'un tel choix graphique, énormément visibles sur les textures ou sur les modèles 3D.

En effet, No More Heroes: Heroes' Paradise prend une petite pichenette technique une fois sur PlayStation 3. Loin d'être moche, le jeu n'est pas franchement sublimé par sa version HD, qui fait malheureusement beaucoup ressortir ses défauts, à commencer par les textures qui sont précisément à l'origine de l'identité graphique particulière du titre. Plutôt jolies sur les protagonistes du jeu, celles de l'environnement s'avèrent au contraire fades, répétitives et peu détaillées, certainement à cause d'une raison simple : AQ Interactive n'étant pas à l'origine du jeu, le studio ne pouvait modifier totalement la version de base. Nous nous retrouvons donc avec un jeu Wii optimisé pour la PS3 et cela se ressent très clairement au fil du temps. Les personnages disposent d'une modélisation plutôt soignée, mais le décor fait franchement Playmobil, avec une distance d'affichage pour certains objets qui frise le ridicule... Et au niveau des considérations techniques, nous pourrions en écrire des pages entières, mais si nous arrivons à nous mettre au niveau du jeu initial : un jeu Wii sorti il y a plus de 3 ans, la pilule passe un peu mieux.