TEST - Naughty Bear : un ourson pas si gentil que ça

Manette en main, l'ambiance joyeuse et naïve du titre s'effrite rapidement. Scénario typique : Naughty  coupe l'électricité d'une maisonnette sur un disjoncteur situé à l'extérieur. Gourmand, dans un élan de générosité, va remettre l'éclairage de Moelleux en place. Surgissant dans le dos du pauvre innocent,  le joueur pourra effrayer l'électricien en herbe, ou opter pour une solution plus radicale en lui enfonçant la tête dans les fusibles.

Mention spéciale à l'interface de jeu qui permet au joueur d'apprécier toute les indications utiles : score, objectifs, mini-carte et multiplicateur de points.  Pour sublimer le tout, un petit écran vient nous avertir lorsqu'une de nos proies tombe dans un piège.

Lorsque un ours est occupé, deux options sont disponibles : effrayer ou assassiner. Si la deuxième solution est plus expéditive, la première aura le mérite de gonfler le compteur de points puisqu'il sera possible de pousser nos agissements malsains à leur paroxysme. Harcelés psychologiquement de toutes parts, les faibles oursons craquent plus ou moins rapidement. Si l'un d'eux a perdu la raison, des petites bulles s'affichent au dessus de sa tête. Le joueur n'aura alors plus qu'à presser la gachette L2 pour pousser le malheureux à commettre l'irréparable. Cette action est sans doute la plus rentable en terme de score, mais est aléatoire : certaines peluches seront plus résistantes psychologiquement que d'autres.

Le second choix est, quant à lui, plus explicite et radical. Particulièrement efficace pour éliminer les gêneurs, les finish moves proposés dans Naughty Bear sont bien mis en scène, le titre ne manquant pas d'humour noir. Par ailleurs, la majorité des armes et des objets du décor bénéficient d'actions spécifiques. Malheureusement, nous devons nous contenter d'une  seule "action fatale" par élément tandis que les armes disposent d'un bon éventail d'attaques. Si cet aspect est agréable à découvrir, les actions deviennent vite répétitives et nous tournons tout aussi rapidement en rond.

Au fil de nos exploits morbides, de nouvelles peluches apparaîtront : des ninjas, des militaires, mais aussi une belle parodie des S.W.A.T, les O.U.R.S, viennent renforcer le panel de nounours présents. Toutes ces cibles peuvent donner du fil à retordre au joueur. 

À la vue de cette image, nous sommes maintenant sûrs que le jeu n'est pas destiné aux plus jeunes.

A côté de cela, deux défauts majeurs viennent entacher la jouabilité du titre. En premier lieu,  certaines actions se révèlent imprécises et il faudra souvent s'y reprendre à deux fois avant d'agripper l'un de nos congénères. De nombreux soucis de caméra viennent se poser, ce qui nuit considérablement au plaisir de jeu. Dans un second temps, seul quatre lieux sont disponibles pour permettre à Naughty Bear de libérer sa folie destructrice : la maisonnette, la fabrique de gâteau, la cabane et la discothèque. Les joueurs auront rapidement fait le tour de ce titre particulièrement répétitif.

Naughty Bear est également très court : avec ses sept chapitres, chacun composé de cinq épisodes, les objectifs s'enchaînent et se ressemblent. Les défis très classiques imposés par le titre auront tôt fait de lasser les joueurs. Chaque partie est introduite par un bref récit du narrateur. En revanche, il n'y a pas de scène de fin excepté pour l'épilogue bien sûr. Sur les 35 récits jouables, seuls quelques uns retiendront notre attention.

Tous ces facteurs font de Naughty Bear un titre bien pensé mais terriblement répétitif, avec des temps de chargement plutôt longs. Sans compter que rater une épreuve nécessitera de la reprendre depuis le début, très frustrant lorsque notre score est élevé.

Il faut choisir : casser la fenêtre et frapper tout le monde, ou saboter un disjoncteur.