TEST - Metal Gear Solid V: The Phantom Pain - Le chef-d'œuvre ultime de Kojima ?

Soyons francs, le Fox Engine, soit le moteur graphique maison, avait déjà fait ses preuves sur Ground Zeroes. Du moins, c'était vrai pour les séquences nocturnes, là où leurs homologues diurnes faisaient apparaître quelques défauts. Finalement, ils étaient bel et bien des griefs de jeunesse, car nombre d'entre eux ont été gommés dans The Phantom Pain. Exemple le plus frappant, le clipping qui sévissait en journée a disparu, hormis sur les arrière-plans lointains. Autant dire que GZ ne faisait que dessiner les contours du Fox Engine, là où TPP les remplit de fort belle manière, en effaçant les tares techniques aperçues jusque-là. La perfection n'existe pas, bien entendu, mais les rares bugs n'inhibent aucunement l'ambiance d'une froideur extrême offerte par les différents voyages de Venom Snake.

C'est vraiment beau.

Concrètement, les graphismes misent sur une modélisation d'orfèvre (ces visages et expressions...), un sens du détail poussé à l'extrême et des teintes propres à la série contrastant avec les déserts brûlants d'Afghanistan (l'un des pays traversés, ndlr). À cela, il faut ajouter des effets visuels tels que le lens flare et un cycle jour/nuit maîtrisé ainsi que des conditions climatiques extrêmes aléatoires. Au hasard, des tempêtes de sable aveuglantes qui peuvent autant être un puissant allié qu'un obstacle de plus, ou la pluie ruisselante et les éclairs qui déchirent le ciel. C'est vraiment beau, qui plus est avec des temps de chargement à peine perceptibles et du 60 fps en guise de framerate pour en profiter dans un confort optimal. Du bon boulot.

En parallèle, nous avons droit à deux pays – l'Afghanistan et l'Afrique du Sud –, aux atmosphères diamétralement opposées. Ainsi, alors que le premier est logiquement constitué d'une étendue de déserts poussiéreux, le deuxième se démarque par l'apparition de végétation pourrie au milieu de bidonvilles ou des villages intégralement ruinés. En un mot comme en cent, la guerre est présente partout et se lit aussi bien sur le visage d'enfants soldats que dans les décors, spectateurs amorphes des pires atrocités que le monde puisse connaître. Bien évidemment, il y a des intérieurs qui viennent confiner certains objectifs pour apporter davantage de variété.

Du point de vue de la bande-son, c'est en toute logique une excellente partition que nous livre Kojima Productions, avec nombre de vieux tubes cultes – voire oubliés – à ramasser çà et là pour qu'ils rythment nos pérégrinations (à écouter n'importe quand, à l'image des cassettes). Hideo Kojima a toujours su référencer ses œuvres et les inscrire dans leur contexte. Rien ne change avec Metal Gear Solid: The Phantom Pain. Par contre, il y a toujours ce léger problème avec la voix de Snake, Kiefer Sutherland ayant remplacé David Hayter. Le timbre mélancolique, grave et charmeur d'autrefois, n'est plus et certains remarqueront sans doute une chose : Venom Snake ne parle pas beaucoup et est presque devenu muet. Une décision regrettée ?