TEST - Gran Turismo 5 : The Ultimate Driving Simulator ?

Les présentations ainsi faites, parlons maintenant sérieusement : parlons course. Gran Turismo 5 ne sera pas l'épisode qui révolutionnera le gameplay propre à la série. En effet, tous ses aspects, qu'ils soient bons ou mauvais, ont été reconduits pour cet opus. Ainsi, nous retrouvons avec joie un moteur physique aux petits oignons, les voitures ayant un comportement à l'écran proche du réel et le rendu des différentes forces inhérentes à des solides en mouvement est bluffant. Un passage par le magasin de pièces détachées nous permettra d'investir dans divers domaines, comme l'admission, le turbo, les suspensions, les pneus... Mais étonnamment, pas les freins. Et là, notre vrai travail de pilote commence : tester et améliorer les différents réglages possibles, autant au niveau de la carrosserie, des amortisseurs, des rapports de boîte, avec pour objectif de trouver LE réglage qui assure le bon compromis puissance-vitesse-maniabilité-adhérence. Même si nous constatons certains anachronismes dans la partie consacrée à la préparation et au réglage de la voiture (non, changer la cartographie d'injection d'une 2CV, ce n'est pas possible dans la vraie vie), les plus infimes détails sont fichtrement bien respectés. À noter aussi la présence d'une aide sur les différents paramètres qui, en plus d'être technique et complète, reste compréhensible.

Ainsi, l'exigence dans la conduite est telle, qu'elle nous pousse à des prestations proches de l'excellence en course : point de place dans Gran Turismo 5 pour de l'improvisation ou pour des virages en drift ; un coup de frein, d'accélérateur ou de volant au mauvais moment ou au mauvais endroit se solde au moins par une perte de la trajectoire, avec de temps à autre un rendez-vous intime avec une barrière de sécurité. Rien de bien nouveau pour les habitués, mais pas de panique pour les néophytes : le jeu offre une pléthore d'assistances à la conduite, qui vont du classique ABS jusqu'à la récupération de la trajectoire en cas de glissade.

Gran Turismo 5 reprend donc le gameplay de ses aînés, avec ses grandes qualités... mais aussi avec ses défauts. L'impression de vitesse en vue extérieure est toujours aux abonnés absents, tout comme l'I.A. des autres conducteurs qui se contentent généralement de se suivre à la queue leu leu : aucune adaptabilité de la part des autres voitures à votre présence, si ce n'est freiner, freiner et encore freiner si vous leur collez aux fesses. Au final, nous nous amuserons beaucoup plus à chercher le bon réglage de voiture qu'à faire la course avec nos petits camarades : de batailles frustrantes avec des psychorigides de la trajectoire, nous passerons à plusieurs dizaines de secondes d'avance une fois la voiture équipée et réglée.

Et il est d'autant plus dommage, dans une simulation où la dynamique est reine, que les règles les plus élémentaires de courses ne soient pas respectées, et même complètement ignorées. Il sera donc toujours possible de prendre appui sur nos adversaires dans les virages, voire même de couper cesdits virages sans risque de pénalité, tout comme il est possible de rouler à contresens. Les ajouts annoncés et attendus, laissent eux aussi sceptique. La pluie dispose d'un très bon rendu visuel, mais aura très peu (pas du tout ?) d'incidence sur la conduite. La gestion des dégâts quant à elle, se fera progressivement au fur et à mesure de votre évolution : plus votre niveau sera élevé, plus votre véhicule sera sensible aux chocs. Ce choix de gameplay, s’il peut paraître très bizarre, s'explique en fait très facilement : la conduite du véhicule est altérée par ses chocs. La vitesse de pointe s'en trouvera donc modifiée, ainsi que l'aérodynamisme et par conséquent l'accélération, le parallélisme, la tenue de route... Et réparer votre voiture vous coûtera des crédits, dont le joueur ne dispose pas en quantité inépuisable, surtout au début.