TEST - Call of Duty: Advanced Warfare - Avec Kevin Spacey, la fête est plus folle

Brisons direct un tabou, ou plutôt un boulet que traînent les Call of Duty. Oui, Advanced Warfare est plus long que les autres. Comptez 6/7 heures en ligne droite pour arriver au bout de l'aventure de Mitchell, un chouïa plus pour récupérer tous les collectibles et voir quelques secrets imaginés par Sledgehammer. Ce n'est pas forcément la durée de vie du siècle, mais c'est toujours plus que 4/5 heures sans saveur. Généreux dans la forme, le jeu édité par Activision l'est aussi dans le fond, avec un gameplay reposant, entre autres, sur l'exosquelette et les gadgets qui vont avec.

Sledgehammer a trouvé une parade intéressante dans un contexte pourtant porté sur le réalisme.

L'exosquelette permet véritablement de donner un petit coup de fouet au genre FPS, poussiérieux, mais dans lequel l'innovation est plus délicate qu'ailleurs. Sledgehammer a trouvé une parade intéressante dans un contexte pourtant porté sur le réalisme. Concrètement, l'"armure" dont dispose Mitchell, évolutive (grâce à des challenges à remplir) et adaptée aux différentes situations rencontrées, offre d'abord de la verticalité au gameplay (double-saut), sans oublier l'horizontalité avec l'apparition du dodge (mouvement rapide sur le côté pour esquiver). Ensuite, l'exosquelette, au design rappelant Elysium, s'appuie sur des capacités spéciales, dans le sillage de l'invisibilité ou du bouclier temporaire. Pour terminer, n'oublions pas le grappin, histoire de se prendre pour Batman, ou encore les grenades intelligentes (elles peuvent changer de mode en fonction de la menace).

Eu égard à l'arsenal, nous pourrions croire que Call of Duty: Advanced Warfare s'appuie davantage sur la tactique, laissant volontairement le spectacle de côté pour que le joueur puisse bénéficier de plusieurs approches. Ce n'est pas vrai. Call of Duty restera toujours Call of Duty, comprenez par là que les scripts sont nombreux et qu'il faut les déclencher pour faire avancer la mission. C'est un paradoxe, mais un mal nécessaire pour donner naissance à une expérience en couloir, à la fois solide, calibrée et maîtrisée jusqu'au HUD bien pensé (strict minimum). Sans oublier les séquences vertigineuses à en décrocher la mâchoire et riches en sensations (une course-poursuite sur des toits de bus, vraiment ?). Il n'y a que Call of pour ça.

Vous l'aurez compris, sur la partie solo, Call of Duty: Advanced Warfare a gommé quelques défauts, mais certains sont encore présents. En plus des bugs de scripts et de la nécessité de suivre le fil conducteur (ou c'est retour au checkpoint), l'intelligence artificielle est toujours au ras des pâquerettes. Même dans les difficultés supérieures, les ennemis attendent leur tour pour mourir et n'imposent pas un réel challenge. Cela revient à choisir le nombre de balles qui vous fera trépasser. En revanche, challenge il y a dans le mode coopératif, substitut peu attractif des zombies de Black Ops et des extraterrestres de Ghosts. Pour survivre aux vagues, la communication au sein du quatuor est primordiale. C'est ce qui le sauve.