TEST - Bloodborne : le digne héritier des Souls

En termes de gameplay, soyons francs et clairs, Bloodborne est bel et bien le digne héritier des Souls. Il en reprend les principales mécaniques (feu de camp remplacé par des lumières, barre d'endurance à gérer, interface peu explicite), avec quelques ajustements pour une orientation plus offensive. Ici, les boucliers sont des blagues. Ici, pour parer, il faut tirer avec un pétard au bon moment pour enchaîner sur un finish him impressionnant. Ici, l'esquive sera votre meilleure alliée. Est-il plus ou moins dur que les Dark Souls ? Tout dépend, mais il demande plus d'initiative dans le combat, moins d'attentisme, tandis que les potions de soin ne sont pas rechargées. Par ailleurs, il y a cette faculté à pouvoir récupérer - temporairement - sa vie après avoir pris des coups, forçant à être rapide.

L'erreur se paie cash.

Plus concrètement, la quête semée d'embûches commence par la création de son Chasseur ou de sa Chasseuse. Si l'outil est assez sommaire en matière d'options, il impose d'emblée deux choix cruciaux. Il y a d'abord l'origine, qui régit les caractéristiques de base et celles sur lesquelles influer lors du leveling (comme dans un jeu de rôle papier, style Donjons et Dragons). Ensuite, il y a la première arme portée. À ce sujet, point de vue de l'arsenal, Bloodborne n'est pas aussi fourni que les Dark Souls, qui plus est avec peu voire pas de variation entre chaque type. Mais il compense son avarice par un design bien trouvé (un rasoir géant) et le fait que chaque arme propose deux modes. Cela octroie plus de permutation pendant les rixes, pour peu que vous maîtrisiez l'art des combos. En outre, puisque notre avatar est ambidextre, il use de sa main gauche pour être davantage impitoyable (torche, fusil, bouclier...).

Tout cet attirail ne sera pas de trop face aux immondices imaginées par From Software, soit des dizaines et des dizaines de bestioles aux patterns propres. Quand vous pensiez avoir tout vu, d'autres horreurs viennent vous surprendre, vous rappeler que l'erreur se paie cash. Un moment d'inattention ? C'est retour direct au  dernier "checkpoint", l'expérience accumulée perdue, des prières pour la récupérer sur sa dépouille encore fraîche. Les boss, qu'ils soient optionnels ou non, ne sont pas en reste. Ils poussent le vice encore plus loin, avec des zones géantes reconnaissables entre mille et annonçant la couleur. À chaque fois, c'est la même pensée : "merde, je vais encore crever...". C'est reparti pour un tour, encore, et encore, et encore. C'est tellement jouissif. C'est la beauté de l'exigence. C'est, un peu aussi, la simulation de vengeance par excellence.

Certes, il y en a plus d'un qui risque de renoncer très vite, autant par l'absence d'un vrai didacticiel que par le manque d'indication (zéro carte, zéro journal des quêtes, rien, nada, juste de rares explications sous forme d'énigmes et des PNJ qui balancent quelques phrases). Toutefois, ces barrières à l'entrée, auxquelles il faut ajouter des ennemis balèzes de chez balèzes, ne sont jamais punitives. Bien au contraire. Il y a un tel sentiment de satisfaction quand un boss nous ayant rétamés des dizaines de fois disparaît en fumée. À dire vrai, ledit sentiment n'a jamais été aussi grand. C'est ça la puissance de Bloodborne, la puissance de devenir puissant, d'apprendre de ses erreurs, de tenter sans relâche, encore, et encore, et encore, de renaître pour être plus fort, tel un Super Guerrier prêt à tout fracasser.