TEST - Atelier Rorona: The Alchemist of Arland

Bien, à présent que le fond du jeu a bien été raclé, disséqué et passé au peigne fin, nous pouvons mettre à plat tout l'enrobage du titre.

Malheureusement, nous attaquons les points qui font certainement le plus mal à Atelier Rorona: The Alchemist of Arland. Gust a décidé de franchir le pas de la 3D totale avec cet épisode qui fait d'une pierre deux coups en fêtant aussi l'arrivée de la licence sur PlayStation 3. Cependant, la fête est très vite gâchée lorsque les premiers écrans du jeu s'affichent : les graphismes sont très moyens. Alors pas de quoi hurler au scandale mais nous devons avouer que la PS3 n'aura absolument aucun problème à faire défiler les images du jeu tant les modèles 3D sont simples et les décors vides. Heureusement, le studio a fait un effort sur les textures qui, sans être d'une qualité admirable, sont tout de même assez mignonnes. D'ailleurs, nous ressentons très vite que le maître mot de cet opus sera : "mignon" (kawaiiiiiiiiiiiii en japonais et il faut bien appuyer sur le "i"). Juste avant l'écran-titre, un opening d'animés japonais présentera les principaux personnages de l'histoire, tous avec de grands sourires, et Rorona sera présentée très souvent avec un visage d'ahurie le tout sur fond de chanson japonaise mielleuse.

Accrochez-vous car si le générique vous inspire assez peu : cela risque d'être pareil pour toute l'ambiance du jeu. C'est gluant de mièvrerie et de bonne humeur. La quasi-totalité du script a été doublée et les adeptes seront ravis d'apprendre que les doublages sont disponibles en japonais... Ou pas... Parce qu'il vous faudra avoir une résistance aux cris de surprise, aux chouinements et aux pleurnicheries à toute épreuve. L'héroïne est la championne toutes catégories de la bêtise juvénile voire même infantile. C'est navrant et d'autant plus frustrant que la complexité du jeu ne peut décemment pas être maîtrisée par n'importe quel gamin qui rigolerait aux stupeurs incessantes et à la candeur sans borne de Rorona. Et ne rêvez pas : TOUT le jeu est comme cela. Du chevalier représentant de l'ordre et grand administrateur de la cité qui mandate une alchimiste pour avoir 3 tasses de thé et 4 bouts de tarte jusqu'au serveur de restaurant qui n'hésite pas à quitter ses fonctions pour escorter la jeune disciple, moyennant finances évidemment. Et pour finir d'insister lourdement sur l'ambiance, les musiques seront évidemment joyeuses et pleines d'entrain.

Alors bien sûr, cela ne plaira pas à tout le monde et il est évident qu'il ne faut pas s'arrêter seulement à l'habillage pour juger de la qualité du soft, mais cette atmosphère sucrée risque de donner des boutons à ceux qui se laisseront tenter par l'aventure, pensant satisfaire leur soif de J-RPG (et dans ce cas, allez relire l'incantation du début du test) et qui sont entrés dans cet univers par la porte Final Fantasy ou Dragon Quest, qui ne sont pas franchement des modèles de joie de vivre.