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eSport en France : le rapport parlementaire rendu, les projets de loi expliqués par un documentaire et une infographie

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Source: Linkedin

Les parlementaires chargés d'étudier la question de l'eSport en France ont rendu leur rapport, l'occasion pour le gouvernement de parler un peu de la discipline.



Le e-sport est une formidable opportunité pour l’économie et le rayonnement de notre pays, mais ce secteur doit à la fois être encadré et soutenu, pour libérer pleinement son potentiel en France.

L’ « e-Sport », vous connaissez ? Quand j’emploie cette expression, il m’arrive encore de susciter des regards incrédules : une situation pour le moins paradoxale, quand on parle d’une activité, les compétitions de jeux vidéo, qui rassemble en France 850 000 pratiquants, sans compter les 4 millions de spectateurs.

L’e-sport, c’est aussi la vitrine encore trop mal connue d’un secteur économique florissant, celui des jeux vidéo, qui rassemble rien qu’en France, 34.6 millions d’adeptes (en 2014) et représente un marché de 2.7 milliards d’euros dans notre pays (7e marché mondial et 3e marché en Europe, avec une croissance de près de 4% par an). Voilà pour l’état des lieux.

Quant au potentiel, quel acteur économique, quel responsable politique pourrait aujourd’hui l’ignorer ? En 2015, 700 000 tournois ont été organisés dans le monde. Les compétitions de jeux vidéo représentent un marché mondial de 600 millions de dollars an, et un taux de croissance de l’ordre de 30% par an. Avec ces quelques chiffres en tête, on se dit qu’il est temps de donner au e-sport la reconnaissance qu’il mérite dans notre pays.

Les gamers en manque de statut

Or aujourd’hui, toutes les conditions ne sont pas réunies pour que la pratique, la culture et l’économie du e-sport prennent l’essor qu’ils méritent dans notre pays.
En premier lieu, les compétitions de e-sport ont lieu dans un contexte d’insécurité juridique. Elles tombent en effet sous le coup de l’interdiction des loteries, et ne peuvent se tenir que sous un régime de tolérance administrative, avec un effet d’incertitude qui ne favorise pas le fleurissement du secteur. Il est par ailleurs nécessaire d’encadrer le secteur, pour assurer la protection des mineurs et rassurer leurs familles, et de clarifier les conditions de diffusion audiovisuelle de ces compétitions afin d’éviter les phénomènes de publicité déguisée.

L’absence de statut social adapté aux e-Sportifs est également un enjeu de taille, alors que les meilleurs joueurs français peuvent être aujourd’hui tentés de s’expatrier pour trouver un cadre plus accueillant. Enfin, le rayonnement de nos compétitions pâtit des difficultés rencontrées par certains joueurs internationaux pour obtenir des visas afin de participer à des compétitions en France.

Ces besoins sont réels, ils ont été exprimés fortement par la communauté des « Gamers », qui ont massivement demandé un vrai statut légal pour le e-Sport à l’occasion de la consultation publique sur le projet de loi pour une République numérique l’automne dernier. A l’occasion de l’examen en première lecture du projet de loi pour une République numérique, le gouvernement a donc confié à deux parlementaires la rédaction d’un rapport sur la pratique du e-sport en France. Rudy Salles, député des Alpes-Maritimes et Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire ont été chargés de cette belle mission par le Premier ministre en janvier 2016. Près de 60 auditions ont été menées. Plus de 100 personnes ont été rencontrées. Un rapport intermédiaire m’a été remis le 24 mars 2016. Ses conclusions sont sans appel : il est nécessaire de créer un cadre juridique clair et pertinent, qui structure et encourage le développement du e-sport français, en suscitant la confiance des joueurs, des organisateurs et des investisseurs.

Bientôt un cadre de confiance, fixé par la loi pour une République numérique

Nous allons à présent travailler à traduire concrètement ces propositions. Plusieurs d’entre elles pourront faire l’objet dès le mois d’avril d’amendements au projet de loi pour une République numérique, dans le cadre de son examen au Sénat :

  • l’exemption des compétitions de jeux vidéo du principe général d’interdiction des loteries
  • le conditionnement de la participation des mineurs aux compétitions en tant que joueur ou spectateur à une autorisation parentale, ainsi qu’une obligation de consignation à la Caisse des Dépôts des gains des joueurs mineurs, jusqu’à leur majorité
  • la création d’un véritable statut social du e-Sportif professionnel, proche de celui des sportifs professionnels.

Toutes les propositions du rapport rendu par Jérôme Durrain et Rudy Salles ne relèvent pas de la loi. Plusieurs autres actions visant à soutenir le développement du secteur seront donc mises en place par les pouvoirs publics, à la suite de la remise du rapport final des deux parlementaires. Concernant la diffusion des compétitions, il faudra notamment permettre au CSA de délibérer pour définir les conditions dans lesquelles la diffusion d’une compétition de jeux vidéo ne constitue pas une publicité dissimulée, comme c’est le cas aujourd’hui pour la diffusion télévisée des compétitions sportives.

Les images tirées des compétitions devront par ailleurs être classifiées, pour permettre d’exclure les images choquantes aux heures de grande écoute. Les conditions d’accueil des joueurs étrangers qui se rendent à des compétitions sur le sol français devront également être clarifiées et améliorées. Les chantiers sont encore nombreux, mais je suis heureuse de pouvoir dire aujourd’hui qu’une dynamique est bel et bien lancée.

Les 26 et 27 mars a eu lieu la 17ème édition de la Gamers Assembly à Poitiers. Cette année, près de 20 000 spectateurs sont venus assister aux exploits de 1.830 joueurs, à l’occasion de tournois organisés du samedi au lundi. L’image de l’ado-geek qui passe ses journées à jouer seul enfermé dans une pièce sombre au lieu de faire ses devoirs, ne pourrait pas être plus éloignée de la réalité du e-Sport aujourd’hui. Si vous ne me croyez pas, allez boire un verre au Meltdown, bar parisien de compétitions de e-sport où les deux parlementaires en mission m’ont remis leur rapport intermédiaire jeudi dernier.

Vous y trouverez une communauté chaleureuse, dynamique et créative, qui s’est construite autour d’une culture partagée, avec ses codes, son langage, ses lieux de vie. Et vous aurez peut-être l’occasion de vous mesurer à des sportifs et sportives accomplis comme la championne française Kayane, dont j’ai pu observer la dextérité, les réflexes et la rapidité d’analyse hors du commun, développés au prix de nombreuses heures d’un entraînement sportif exigeant. Son talent et son sourire auront certainement raison de vos préjugés.

Commenter 23 commentaires

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Zek
Je suis assez d'accord avec tirano53, l'eSport ne sert à rien, je veux dire le jeu vidéo est une passion, pourquoi en faire un show à plusieurs milliers d'euros à la clé pour le/les gagnant(s), diffusion en direct ou retransmission en différé. Et faut voir comment c'est pris au sérieux, surtout en Corée du Sud, ce sont des malades, ta l'impression de voir dans les participants de ses événements des surhommes dans une mise en scène grotesque avec un public adulant des dieux..., mais des dieux de quoi ? Du clavier et de la souris ? Pour avoir appris par cœur un jeu vidéo et jouer comme un robot ?

D'un certain côté je regrette les années 90's avec les LAN party dans les garages, ambiance sympathique et non ultra compétitif, pour passer du bon temps avec des vrais amis.

Je ne regarde aucun sport à la TV ou sur internet, j'anticipe déjà sur la réponse de certains.
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tirano53
j'ai rien contre la compétition mais meme en tant que passion pas besoin d'être sous la lumière des projecteurs...
le plus risible c'est le "joueur de "haut niveau"" qui te sort dans la vidéo:
"c'est important de bien dormir" => merci capt'n obvious, comme toute chose que tu fera dans ta journée..

Perso, cela ne remplacera jamais:
- une lan entre pote
- une soirée vs fighting entre pote ou jeux coop, le tout autour d'une bonne bierre :P

et puis niveau sensibilité:
- du shmup haut niveau
- du rythme game haut niveau
- du fighting haut niveau
ça a de la gueule et ça se vois...
un joueur de fifa ou de moba, bas ou haut niveau... non je vois pas la diff...

l'autre jour j'ai vu 2 mec jouer à fifa a la tv sur je sais plus quelle chaine... les mec après qui te sortent "ouais mais il a lu mon jeu, il m'a mis sous pression,blablabla"... je sais pas si on en rie ou on en pleure...
et y a réellement des mec derrière qui sont en mode "WHOUAAAAA"?
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angel-nikita
Pareil , je n'y vois aucun intérêt que ça soit en tant que compétiteurs ou spectateurs d'ailleurs .

Devenir un joueur e-sport , y'aurait de quoi de me dégoûter du jeu . Après les joueurs font ce qu'ils veulent , biensûr , tant que ça n' influence pas le monde vidéoludique vers l'esport .

Par contre une chose que je déteste dans l'esprit de certains joueurs esport , c'est de tout le temps faire la différence entre les joueurs et les joueurs esport . Comme si ils ne venaient pas du même monde
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Nhawlfear
Zek Wrote:Je suis assez d'accord avec tirano53, l'eSport ne sert à rien, je veux dire le jeu vidéo est une passion, pourquoi en faire un show à plusieurs milliers d'euros à la clé pour le/les gagnant(s), diffusion en direct ou retransmission en différé. Et faut voir comment c'est pris au sérieux, surtout en Corée du Sud, ce sont des malades, ta l'impression de voir dans les participants de ses événements des surhommes dans une mise en scène grotesque avec un public adulant des dieux..., mais des dieux de quoi ? Du clavier et de la souris ? Pour avoir appris par cœur un jeu vidéo et jouer comme un robot ?

D'un certain côté je regrette les années 90's avec les LAN party dans les garages, ambiance sympathique et non ultra compétitif, pour passer du bon temps avec des vrais amis.

Je ne regarde aucun sport à la TV ou sur internet, j'anticipe déjà sur la réponse de certains.

:roll: :roll: :roll: :roll: :roll: :roll: :roll:
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Nhawlfear
Je ne comprend les reactions envers l'eSport parmi les commentaires , genre un joueur pro ne devrait pas avoir le titre "sportif" ? Je trouve cela retrograde de penser ca, on respecte les echecs, le pocker et autre "sport intellectuel" mais le jeux video non... ? Please.
Pour celui qui joue juste pour jouer je pourrais comprendre qu'il ne comprenne pas , mais qu'il ouvre son esprit bordel :?
On ne devient pas pro gamer juste comme ça , on parle d'entrainement, de maîtrise voir de talents, au même titre qu'un "sportif conventionnelle", certains parlent de passion qui doit pas "sombrer dans le méchant capitalisme" , ne peut-on pas vivre de ça passion ? Pauvre menuisier passionné, pauvre fleuriste , ils doivent arrêter car vivre de ça passion c'est le mal ! Non mais franchement... :roll:
Je n'aime pas le foot sauf quand j'y joue mais cela ne m’empêche pas de respecter l'investissement de supporter , de respecter l'investissement du joueur et de voir qu'il faut avoir du talent et des compétences presque ou quasiment innée pour percé, n'est pas Teddy Rinner qui veut, n'est pas Messie qui veut, n'est pas Mohammed Ali qui veut , n'est pas SKT T1 Faker qui veut ;)
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angel-nikita
Je pense que tu peux demander à ceux qui n'aiment pas l'esport , ils te diraient pareil pour les sports , le poker ect ... , c'est la même chose .

Ce sont que des avis , on n'a pas dis que ça devrait être interdis . Je n'adhère pas passion ( ludique) avec profession . Personnellement , si je devais faire ma passion des jeux vidéo un enjeu professionnel , j'aurais trop de stress , d'angoisse et ça deviendrait à fortiori le contraire d'une passion . Ce n'est plus une passion , à partir du moment que tu dois t'entrainer pendant des heures sur un même jeu pour être le meilleur , c'est une compétition .

En même temps quand on voit certains sports , ce qu'ils sont devenus aujourd'hui , c'est à dire juste une machine à fric , ça fait peur pour l'esport .

Mais si certains joueurs y trouvent leur bonheur , tant mieux . ^^
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