TEST - Tomb Raider : Lara la guerrière

L’Arche de Lara… Jeune et tout intrépide qu’elle est, la miss Croft décide de partir à l’aventure en compagnie amicale. À bord de l’Endurance (drôle de nom pour un bateau qui va finir échoué), l’équipage part à la recherche du Yamatai, un Royaume naguère dirigé d’une main de fer par la Reine Himiko. Mais en faisant un crochet par le Triangle du Dragon, le navire va être pris dans la tempête, échouant sa course jusqu’alors parfaite et sereine sur une île mystérieuse et inconnue de toutes les cartes… Le début d’un dur et long périple pour Lara et ses potes, entre temple maudit et arche perdue.

Tomb Raider se contemple

Avant d'aller percer le cœur de ce Tomb Raider pour en extirper la moelle, il convient de casser un mythe : ne vous attendez pas à des poses sexys et lascives de cette chère Lara Croft. La bombasse/mannequin/aristocrate au sex appeal à nul autre pareil a laissé sa place à une gamine ô combien mignonne qui a tout à apprendre. Avec ses écouteurs Beats by Dre - le summum de la mode - et ses mimiques d’adulescente, la belle est toujours en train de parler à son journal. Un peu comme si elle venait de quitter les couches de maman et qu’elle avait besoin de se confier à quelqu'un pour avancer. Et c’est justement là où le joueur intervient, en prenant par la main la douce et craintive jeune fille, vraie guerrière en devenir.

Forcément, pour arriver à un tel résultat où l’empathie est le maître mot quoiqu'il advienne, Crystal Dynamics a énormément travaillé sur la narration. Leur méthode, c’est de s’inspirer des ténors des récits d'aventure (la saga culte Indiana Jones pour les mythes, les temples et tout le toutim ; la série Lost pour son théâtre d’évènements bizarroïdes, entre carcasses d’avions qui grincent et autochtones hostiles). Leur force, c’est de réussir à tout digérer pour mieux livrer une recette qui n'invente rien, mais ayant tout d’un bon blockbuster. Pour faire simple, les enjeux dramatiques – logiques à défaut d’être très surprenants – s’enfilent comme des perles, servant un scénario facile à comprendre, clair à suivre, riche en secrets et en mystères. En ressort un spectacle tous azimuts, où les explosions, les sensations (vertige) et les émotions (culpabilité, tristesse, joie, parfois) s’entremêlent dans un mariage parfait.

Pour couronner le tout, les développeurs ont renforcé l’immersion en rendant Lara plus humaine et tout ce qui l’entoure plus réaliste. Cela passe avant tout par des petits détails sur le verbal et le non verbal du personnage principal. Ainsi l’avons-nous entendue clamer plusieurs fois "Je peux le faire", quand ce n’est pas l’ironie qui entre en jeu ("Cela risque de faire mal !") ; ou encore l'avons-nous vue s’agripper un peu partout pour cause de jambes claudicantes. Cela passe aussi par une réalisation d’orfèvre, forte de textures d’excellente facture, d’effets visuels de premier choix (le rendu des flammes, de l’eau et du vent est impressionnant) et une modélisation de bon aloi (quitte à répéter certains modèles). Vous l’aurez compris : graphiquement, Tomb Raider se contemple, malgré des bugs mineurs.